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Bénédiction finale sur une boisson refroidie

Dans la précédente Halacha, nous avons cité la règle de la bénédiction dinale après avoir consommé une boisson. Nous avons précisé que lorsqu’on a consommé une quantité de un « Révi’itt » (8,1 cl) de la boisson et que l’on a consommé cette quantité en une seule fois, on doit réciter la bénédiction finale de « Boré Néfachott ». mais si l’on a consommé moins d’un « Révi’itt », ou bien que l’on a consommé un « Révi’itt » mais de façon très lente et non en une seule fois, on ne récite aucune bénédiction finale sur cette boisson.

Selon cela, il aurait semblé évident que lorsqu’on boit un café ou un thé en quantité minimale de 1 Révi’itt en une seul fois - par exemple lorsque le café a légèrement refroidi et que l’on peut le boire en une seule fois – que l’on doit dans ce cas là réciter la bénédiction finale de « Boré Néfachott » après l’avoir consommé, de même que pour les autres boissons.

Mais en réalité, même sur ce point le Din n’est pas évident, car nous avons déjà expliqué que la quantité minimale pour réciter la bénédiction finale d’une boisson dépend de la façon de boire chez une majeure partie d’individus. Or, puisque la majorité des gens n’ont pas l’usage de consommer le café lorsqu’il est froid, notre maître le H’YDA écrit qu’une personne qui a l’usage de boire le café froid, son usage est considéré comme nul vis-à-vis de la majeure partie des individus, et cette personne ne doit absolument pas réciter de bénédiction finale, car cette façon de le boire n’est pas la façon appropriée pour tirer pleinement satisfaction de la consommation d’un café ou d’un thé. Et même si ce point fait l’objet d’une divergence d’opinions Halachique parmi les décisionnaires, malgré tout, de nombreux décisionnaires récents ou contemporains (Ah’aronim) approuvent l’opinion du H’YDA sur ce point, et tranchent que les personnes qui laissent volontairement le café refroidir afin de réciter la bénédiction finale, leur usage n’a pas la moindre utilité.

Le Gaon auteur du Nahar Mitsraïm va même jusqu’à écrire qu’il ne leur est pas suffisant de boire seulement « de l’eau noire et froide », mais de plus ils récitent une bénédiction finale qui est probablement en vain puisque cette façon de boire le café est inhabituelle.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l – après avoir conclu sur le plan Halachique conformément à l’opinion du HYDA – écrit que malgré tout, lorsqu’il s’agit de thé que de nombreuses personnes ont l’usage d’attendre qu’il refroidisse afin de le consommer pour étancher leur soif, il n’est pas approprié de dire que les gens n’ont pas l’usage de le consommer de cette façon, et par conséquent, lorsqu’on boit un thé qui a refroidit et que l’on en boit 1 Révi’itt en une seule fois, on doit réciter la bénédiction finale après cette consommation.

Il semble que le Din est le même pour un café mélangé avec du lait que l’on a laissé refroidir, puisque de nombreuses personnes ont l’usage de le boire rapidement du fait qu’il n’est pas très chaud, il faut trancher également dans ce cas là qu’il faut réciter la bénédiction finale si l’on a bu 1 Révi’itt en une seule fois.

Puisque nous avons parlé de ce sujet, nous allons mentionner une histoire extraordinaire qui s’est produite avec le Gaon Rabbi Chélomo Zalmann OYERBAH’ z.ts.l.

Le Gaon Rabbi Chélomo Zalmann OYERBAH’ marchait chaque jour de sa maison vers la Yéchiva dans laquelle il enseignait. Pendant de nombreuses années, il passait à proximité d’un café qui possédait une grande terrasse. Un jour le Gaon Rabbi Chélomo Zalmann remarqua que lorsqu’on servait le café aux clients, on leur apportait systématiquement un verre d’eau froide. (Cet usage est très répandu, particulièrement en France).

Des années plus tard, le gendre et disciple du Gaon Rabbi Chélomo Zalmann – qui n’est autre que le Gaon Rabbi Zalmann Néh’emya GOLDBERG Chlita – traita justement du sujet dans lequel nous sommes occupés actuellement lors des ces dernières Halachot, à savoir doit-on réciter la bénédiction finale après avoir bu un café. Après avoir longuement et intelligemment débattu du sujet devant son beau- père et maître, Rabbi Chélomo Zalmann  lui dit :

« Regarde combien est beau l’usage en vigueur dans le café à proximité duquel je passe chaque jour, car puisqu’ils prennent en considération l’opinion des décisionnaires selon lesquels il faut réciter la bénédiction finale après avoir bu un café, pour cette raison ils prennent soin de servir aux clients également un verre d’eau froide, afin que les clients puissent réciter la bénédiction finale et s’acquitter ainsi selon toutes les opinions. »      

Le Gaon Rabbi Chélomo Zalmann OYERBAH’ était réputé pour son intelligence et sa clairvoyance sans pareils, mais du fait de sa grande Tsidkoute (droiture), du grand amour implanté dans son cœur envers chaque juif, et de son étude constante de la Torah, la seule raison qu’il pouvait donner au fait que l’on servait un verre d’eau froide avec le café ne pouvait être uniquement que le patron de ce café prenait en considération l’opinion des décisionnaires selon lesquels il faut réciter la bénédiction finale après avoir consommer un café. « Heureux le peuple qui possède de telles qualités ! »

A travers les propos du Gaon le Rav OYERBAH’ nous pouvons en déduire que la personne qui s’impose la rigueur de prendre en considération tous les avis, doit simplement boire également un verre d’eau avec le café, en buvant une quantité minimale de 1 Révi’itt d’eau en une seule fois, et dans ces conditions, cette personne doit réciter la bénédiction finale selon tous les avis, et méritera la Bénédiction. 

En conclusion : Lorsqu’on boit un café au lait ou un thé qui ont refroidis et que l’on boit une quantité minimale de 1 Révi’itt (8,1 cl) en une seule fois, on doit réciter la bénédiction finale de « Boré Néfachott Rabbott ». Mais si l’on consomme une boisson très chaude, ou un café noir ou autre que l’on n’a pas l’usage de boire lorsqu’il est froid), même si l’on en consomme une quantité minimale de 1 Révi’itt en une seule fois, puisqu’en général l’usage n’est pas de le boire dans cette condition, on ne doit pas réciter la bénédiction finale après la consommation.

 

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