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Réciter une bénédiction sur un aliment que l’on consomme, et que l’on désire encore en consommer ensuite

Question : Une personne a récité une bénédiction sur un aliment, et après l’avoir consommé, elle désire consommer un autre aliment dont la bénédiction est identique à celle du premier aliment, par exemple, la personne a récité la bénédiction sur une pomme, l’a consommée, et désire ensuite consommer une orange, doit-elle réciter de nouveau la bénédiction sur l’orange?

Réponse : Sur ce sujet précis, MARAN écrit dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.206-5) : « Si l’on a récité une bénédiction sur des fruits présents, et que l’on a ensuite apporté d’autres fruits de la même espèce, ou d’une autre espèce dont la bénédiction est identique à celle de l’espèce précédente, il ne faut pas réciter de nouveau la bénédiction. »

On a récité la bénédiction sur une pomme, et l’on désire ensuite consommer des agrumes

Par exemple : Une personne mangeait une pomme (dont la bénédiction est « Boré Péri Ha-‘Ets »), puis, on lui amène une orange, elle ne doit pas de nouveau réciter la bénédiction de « Boré Péri Ha-‘Ets » sur l’orange, car elle est quitte de cette bénédiction par la bénédiction précédente sur la pomme.

La source à cette règle selon laquelle lorsqu’on récite une bénédiction sur un aliment d’une certaine espèce, on ne récite pas de nouveau la bénédiction lorsqu’on nous apporte un aliment de la même espèce dont la bénédiction est identique à la première, se trouve dans les propos du RACHBA (sur Béra’hot 41b) au nom du Ba’al Ha-Maor et d’autres.

Cependant, certains autres décisionnaires réfutent les propos du RACHBA sur ce point, et parmi eux le KOL BO cité par MARAN dans le Beit Yossef. Selon cette deuxième opinion, on doit de nouveau réciter la bénédiction sur les fruits apportés ensuite, puisqu’ils n’étaient pas présents lors de la bénédiction. 

Par conséquent, Léh’atéh’ila (à priori), afin d s’acquitter de toutes les opinions, il est bon de penser lors de la bénédiction sur les premiers fruits (dans notre exemple, la pomme), à acquitter par cette bénédiction les oranges (ou tout autre fruit de la même bénédiction) que l’on apportera ensuite.

Mais selon la stricte règle, même si l’on n’a pas pensé au préalable à inclure dans la bénédiction ce qu’on apportera ensuite, on ne récitera pas de bénédiction sur les aliments apportés ensuite, s’ils ont la même bénédiction.

On apporte des boissons après avoir réciter la bénédiction sur des aliments

Ce Din est valable même pour des aliments et boissons dont la bénédiction est identique.

Par exemple : une personne consomme du poisson dont la bénédiction est « Chéhakol Nihya Bidvaro », et on lui apporte ensuite de l’eau ou un jus de fruit dont la bénédiction est également « Chéhakol Nihya Bidvaro », on ne récite pas de nouveau cette bénédiction, car on s’en est rendu quitte par celle récitée sur le poisson. (voir Chou’t Otserot Yossef vol.10 fin du chap.8)

Lorsque le second aliment est plus important que le premier

De quelle situation précise parle-t-on lorsque nous disons qu’il ne faut pas de nouveau réciter la bénédiction sur le second aliment apporté ensuite et dont la bénédiction est identique à celle du premier ? Uniquement lorsque le second aliment n’est pas plus important que le premier, comme l’exemple des pommes et des oranges cité plus haut.

Par contre, si le second aliment est plus important que le premier, par exemple lorsqu’on apporte des dattes après les pommes, on peut de nouveau réciter la bénédiction sur les dattes.

La raison à cette différence nous est expliquée par le RACHBA qui écrit que le second fruit, du fait de son importance, n’est pas inclus dans la première bénédiction, puisqu’elle a été récitée sur un fruit moins important que le second.

MARAN cite les propos du RACHBA dans le Beit Yossef.

Même si selon certains décisionnaires, il ne faut également pas réciter de nouveau la bénédiction sur le second fruit même s’il est plus important que le premier puisque MARAN cite les propos du Rachba uniquement dans le Beit Yossef sans les rapporter dans le Choulh’an ‘Arouh’, malgré tout, le Gaon auteur du Chou’t Cha’ar Acher écrit que les propos du Rachba sont approuvés unanimement, sans opinion contradictoire.

Le fait que MARAN n’a pas cité les propos du RACHBA dans le Choulh’an ‘Arouh’ ne signifie pas qu’il ne pense pas comme lui.

Par conséquent, il faut de nouveau réciter la bénédiction sur le second fruit lorsqu’il est plus important que le premier.

C’est ainsi que tranche le Ben Ich H’aï.

Notre saint maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que la personne qui désire de nouveau réciter la bénédiction dans ce cas précis, conformément à l’opinion du Ben Ich H’aï s’appuyant sur les propos du RACHBA, « n’est pas perdant » et peut donc de nouveau réciter la bénédiction.

Cependant, si lors de la bénédiction on a eu la pensée d’inclure le second fruit plus important que le premier apporté par la suite, il est certain que l’on ne récitera pas de nouveau la bénédiction sur le second fruit même s’il est plus important que le premier, car dans ce cas, le second fruit est de façon certaine quitte de bénédiction par celle récitée sur le premier. (Halih’ot ‘Olam – Paracha de Balak note 2).

Conclusion : Une personne ayant récité la bénédiction sur un aliment, par exemple une pomme, si on lui apporte ensuite un autre aliment dont la bénédiction est identique à celle récitée sur le premier aliment, par exemple une orange, elle ne récitera pas de nouveau la bénédiction. Il est bon de penser lors de la bénédiction sur le premier aliment, à acquitter de bénédiction tout ce qu’on lui apportera ensuite (aliments de cette même bénédiction).

Si le deuxième fruit apporté ensuite fait partie des « 7 espèces », par exemple une datte, on doit de nouveau réciter la bénédiction, mais si l’on avait pensé à acquitter de bénédiction tout fruit apporté ensuite, on ne récitera pas de nouveau la bénédiction même dans ce cas.

 

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