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Vaisselle viande et vaisselle lait et règle du goût détérioré (נותן טעם לפגם)

Les parois d’une marmite qui a cuit de la viande absorbent légèrement de la nourriture au moment de la cuisson. Par conséquent, cette marmite est qualifiée de marmite « viande », et de ce fait, si l’on cuit des aliments lactés dans cette marmite, au moment de la cuisson, les parois rejetteront le goût viande absorbé en elles, et ce goût va se mélanger aux aliments lactés. Ce rejet interdit l’intégralité des aliments lactés. Ceci constitue l’essentiel de l’interdit de cuire du lait dans un ustensile viande.

Nous allons à présent expliquer la règle du goût détérioré (נותן טעם לפגם).

Lorsque nous avons dit que l’aliment lacté cuit dans une marmite viande devient interdit à la consommation, ceci ne concerne que le cas où la cuisson lactée s’est produite dans les dernières 24 heures depuis la dernière cuisson viande. Dans de telles conditions, la marmite est qualifiée de «  Bat Yoma « (marmite étant encore « dans sa journée »).

Mais si la dernière cuisson viande dans cette marmite remonte à plus de 24 heures, et que l’on a cuit ensuite par erreur un aliment lacté dans cette marmite, l’aliment ne devient pas interdit à la consommation, car après 24 heures, le goût de l’aliment viande absorbé dans les parois de la marmite s’est détérioré, et de ce fait, il ne transmet plus de goût agréable, mais uniquement un goût détérioré à l’aliment lacté.

Cependant, il est interdit de cuire un aliment lacté dans une marmite qui a cuit précédemment de la viande, même au-delà de 24 heures après la dernière cuisson viande. Cette interdiction a été érigée par nos maîtres, afin que l’on ne cuise pas dans les 24 heures un aliment lacté dans un ustensile viande ou l’inverse.

Même si l’aliment lacté cuit dans cette marmite viande au-delà de 24 heures après la dernière cuisson viande reste permis à la consommation, la marmite devient interdite aussi bien à la cuisson viande qu’à la cuisson lait, puisque ses parois contiennent maintenant à la fois un goût viande et un goût lait.

Il en est de même lorsqu’on cuit un aliment viande dans une marmite viande et qu’on remue le plat avec une cuillère lait. La cuillère rejette le goût lait dans le plat viande. Si la cuillère n’a pas absorber de lait durant les dernières 24 heures, le plat viande reste permis à la consommation, mais la cuillère devient interdite, aussi bien pour la viande que pour le lait. Par contre, si la cuillère a absorbé du lait durant les dernières 24 heures, toute la viande est interdite.

Cependant, le plat de viande est effectivement interdit à la consommation lorsqu’il n’y avait pas dans le plat une proportion de 60 fois plus de viande en rapport avec la cuillère elle-même. C'est-à-dire : si l’on a plongé une cuillère lait d’un poids de 10 grammes dans un plat de viande d’un poids de 100 grammes, la marmite et la viande sont interdites car la viande n’a pas assez de proportion pour annuler le goût lait rejeté par la cuillère dans le plat (car nous calculons toujours vis-à-vis de la cuillère et non vis-à-vis de l’aliment rejeté puisque nous ignorons sa proportion). Par contre, si le plat de viande atteint un poids de 600 grammes pour une cuillère lait qui fait 10 grammes, le goût lait rejeté par la cuillère est annulé. La viande et la marmite sont permises, mais la cuillère reste interdite aussi bien à la viande qu’au lait, puisqu’elle contient à présent les deux goûts.

A partir de tout cela, nous comprenons aisément pourquoi il faut impérativement deux vaisselles distinctes dans chaque foyer juif : une vaisselle pour les aliments viandes et une vaisselle pour les aliments lactés.

Dans la prochaine Halah’a, nous expliquerons le statut des ustensiles en verre

 

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