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Le train pendant Shabbat

Question : Est-il permis de monter dans un train la veille de Chabbat (avant l’entrée de Chabbat), sachant que le train continuera à voyager pendant Chabbat ?

Réponse : Nous devons traiter le sujet de notre question sous plusieurs aspects.

Tout d’abord, il faut traiter l’interdiction de voyager en véhicule pendant Chabbat, qui correspond à l’interdit d’allumer un feu pendant Chabbat, et qui est un interdit de la Torah, puisqu’il faut actionner la pédale d’accélérateur du véhicule, ou le système électrique afin que le véhicule se déplace, et ce geste entraîne une combustion.

Par conséquent, cela représente une grave profanation de Chabbat par l’interdiction d’allumer le feu, comme le fait de prendre une voiture pendant Chabbat.

Il est certain que ce seul aspect suffit pour interdire catégoriquement le fait de voyager en train pendant Chabbat lorsque le conducteur du train et la majorité des voyageurs sont juifs. Cependant, il y aurait apparemment matière à autoriser lorsque le conducteur et la majorité des voyageurs sont des non juifs, comme dans les trains qui circulent en Europe, car même si un voyageur juif s’ajoute aux autres voyageurs non juifs, aucune profanation supplémentaire de Chabbat n’est causée par l’allumage du moteur, puisque le poids de ce voyageur supplémentaire est considéré comme nul vis-à-vis du poids du train et des voyageurs, et de ce point de vue, il n’y a aucun interdit.

Mais en réalité, il y a un autre interdit d’un autre point de vue :

L’interdiction de sortir au-delà du Teh’oum pendant Chabbat.

En effet, il est interdit à une personne de sortir pendant Chabbat au-delà de la limite de la ville dans laquelle il se trouve, pour aller dans la limite d’une autre ville, et cette interdiction se nomme « l’interdit des Teh’oumin ».

Or, puisque le train se déplace d’une ville à l’autre pendant Chabbat, le fait de voyager en train pendant Chabbat représente donc une totale interdiction.

Même si la personne ne fait strictement rien et se contente de rester assise dans le train qui se déplace de lui-même par l’intervention du conducteur non juif, malgré tout, selon le RYTBA, il faut interdire (car c’est de son plein gré que la personne est montée dans ce train la veille de Chabbat, ce qui est comparable au fait de marcher sur une route de son plein gré).

Par conséquent, il faut interdire à titre de transgression de l’interdit de Teh’oumin. C’est ainsi que tranchent de nombreux autres Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale) au sujet du fait de voyager pendant Chabbat à bord d’un carrosse conduit par un non juif.

C’est également ainsi que tranche le Gaon H’atam Sofer dans l’une de ses Tchouvot au sujet du train pendant Chabbat, même si le fait de voyager en train n’a strictement aucun lien avec l’interdit de conduire un animal pendant Chabbat, puisque le train n’est pas un animal, et aussi parce que le voyage en lui-même ne représente pas d’interdiction puisque le non juif réalise le travail de lui-même pour la majorité des voyageurs qui ne sont pas juifs, malgré tout, cela représente un interdit à titre de Teh’oumin.

Telle est également l’opinion du Gaon Rabbi Ovadia SOMEH’ z.ts.l d’Irak, ainsi que de nombreux autres de nos maîtres les décisionnaires, et parmi eux, notre grand maître le Rav z.ts.l.

Hormis cela, il faut interdire le fait de voyager en train pendant Chabbat puisqu’en général, le voyageur prend avec lui ses affaires personnelles parmi lesquelles se trouvent de l’argent et le billet de train dont il a besoin pour voyager, et cet argument suffit lui aussi pour interdire catégoriquement le fait de voyager en train pendant Chabbat.

Dans la prochaine Halah’a, nous débâterons – avec l’aide d’Hachem – du fait de voyager pendant Chabbat à bord d’un train urbain (qui ne se déplace qu’à l’intérieur de la ville).

 

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