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Sélih’ott sans Minyann

Question : Une personne qui ne peut pas dire les Sélih’ott avec l’assemblée à la synagogue, ou bien une femme qui désirent dire les Sélih’ott mais qui ne peuvent pas se rendre à la synagogue, peuvent-ils dire le texte des Sélih’ott en étant seuls, ou bien faut-il s’en abstenir dans ce cas ?

Réponse : Il est certain que le fait de réciter les Sélih’ott en étant seul sans la présence d’une assemblée de 10 hommes est aussi considéré comme une bonne chose, car qui est comparable à Hachem, à chaque fois que nous l’implorons, et même une prière dite en étant seul, est écoutée par Hachem. Or, les Sélih’ott sont des supplications et des demandes auprès d’Hachem, afin qu’Il nous ramène à Lui dans un repentir sincère, qu’Il nous pardonne nos fautes, et qu’Il renouvelle pour nous une bonne année.

Cependant, il y a quelques passages des Sélih’ott qu’une personne ne peut pas dire lorsqu’elle est seule.

En effet, concernant la récitation des 13 Attributs de la Miséricorde Divine (« … Hachem, Hachem, E-l Rah’oum Véh’anounn … » qui sont inclus dans le passage de « Vaya’avor »), sans la présence d’un Minyann, le Seder Rav ‘Amram GAON (qui est le rituel de prières le plus ancien) rapporte au non de Rabbénou Nathan GAON qu’un particulier ne dit pas les 13 Attributs de la Miséricorde Divine, sans la présence d’un Minyann.

En effet, Hachem a contracté un pacte d’alliance avec Moché Rabbénou et nos Ancêtres et selon ce pacte, la mention des 13 Attributs de la Miséricorde Divine ne peut pas rester sans éveiller la pitié d’Hachem. Lorsque l’assemblée se réunit et réclame la Miséricorde Divine en concentrant leurs cœurs vers leur Père qui est au ciel, en jeûnant et en donnant de la Tsédaka, Hachem les prend en pitié et ne dédaigne pas leur prière.

C’est pourquoi, lorsqu’on est seul sans la présence d’un Minyann, il ne faut pas faire mention des 13 Attributs de la Miséricorde Divine puisque dans de telles conditions, il n’est plus question du pacte d’alliance contracté entre Hachem et Israël.

C’est ce qu’écrivent également de nombreux autres décisionnaires. MARANN écrit lui aussi dans le Beth Yossef que l’usage répandu est de ne pas dire les 13 Attributs de la Miséricorde Divine sans la présence d’un Minyann.      

Dans le Choulh’an Arouh’, MARANN tranche qu’un particulier peut les dire de la façon avec laquelle nous lisons la Torah, c’est à dire avec les Té’amim (les signes qui indiquent de quelle façon il faut chanter les versets de la Torah), puisque toute l’interdiction concerne uniquement le fait de les lire sans Minyann dans un esprit de prière et de supplication, car il est interdit d’utiliser les paroles de la Torah en tant que prière. Mais lorsqu’on les lit de la façon avec laquelle on lit la Torah, il n’y a pas la moindre interdiction.

MARANN tranche ce Din à partir d’une Tchouva du RACHBA qui écrit que le particulier ne peut pas dire 13 Attributs de la Miséricorde Divine dans un cadre de prière et de supplication, comme nous l’apprenons de la Guémara Roch Ha-Chana (17b) :

Hachem s’est enveloppé d’un Talitt, comme un officiant, et a dit à Moché Rabbénou : « Lorsqu’ Israël exécutera ce cérémonial devant moi (la récitation des 13 Attributs de la Miséricorde Divine), je leur pardonnerai immédiatement »

Par contre - conclu le RACHBA – on peut tout à fait les réciter comme on lirait n’importe quel autre texte de la Torah (en respectant les Té’amim – les signes liturgiques) ».

Telle est la décision de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal

Nous pouvons donc conclure que la récitation des 13 Attributs de la Miséricorde Divine mentionnés dans le Sélih’ott (comme dans le texte du Tah’anounn quotidien, ou dans les prières de Yom Kippour) est interdite pour une personne qui prie seule. Si elle désire malgré tout les dire, elle peut le faire en respectant les Té’amé Ha-Mikra, comme une personne qui lit la Torah, et de cette façon, il n’y a pas d’interdit, comme tranche notre maître le H’YDA dans son livre Birké Yossef.

Pour les passages des Sélih’ott qui sont composés en araméen, comme « Rah’amana », « Dé’ané La’aniyé », « Mah’é Ou-Massé », ou autre, il est également expliqué dans les Poskim que la personne seule n’est pas du tout autorisée à les dire.

C’est ainsi que tranche également notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita dans son livre H’azon Ovadia - Yamim Noraïm (page 11).

La raison réside dans le fait que lorsque les Bné Israël sont réunis en assemblée (Minyann), la Chéh’ina (Présence Divine) réside parmi eux, et ils n’ont pas besoin de l’aide des Anges du Service Divin pour que leur prière soit acceptée, mais lorsqu’une personne du peuple d’Israël est seule, la Chéh’ina ne l’accompagne pas, et cette personne a besoin  de l’aide des Anges du Service Divin pour que sa prière soit acceptée, comme c’est expliqué dans la Guémara Chabbat (12b).

Or, étant donné que les Anges du Service Divin ne comprennent pas l’araméen, la personne qui se trouve seule ne doit pas exprimer ses demandes personnelles en araméen, mais plutôt utiliser le meilleur moyen dans cette situation, en exprimant ses demandes personnelles en hébreu.

Nous pouvons inclure en cela certains passages des Sélih’ott écrits en araméen qui ne doivent être dits qu’en présence d’un Minyann.

En conclusion : Il est permis à un particulier (homme ou femme) de dire les Sélih’ott, même sans la présence d’un Minyann. Cependant, dans un tel cas, on ne doit dire ni les 13 Attributs de la Miséricorde Divine, ni les passages en araméen, comme « Dé’ané La’aniyé » ou autre.

Qu’Hachem entende nos prières, qu’Il réponde favorablement à nos demandes, et qu’Il exauce nos vœux pour le bien et pour Le servir.

 

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