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Qui est soumis à l’obligation de donner la Tsédaka

Toute personne du peuple d’Israël est soumise à l’obligation de donner la Tsédaka.

Même le nécessiteux qui se nourrit de la Tsédaka, qui n’a pas d’autre moyen de se nourrir, et dont toute la subsistance provient de ce que lui donnent les autres, est lui aussi tenu de donner la Tsédaka à partir de ce que lui donnent les autres.

À l’époque où les Sages d’Israël avaient le pouvoir, les Baté Din (tribunaux rabbiniques) de chaque ville forçait chaque personne qui ne désirait pas donner la Tsédaka, à donner. Si la personne refusait, ils étaient autorisaient à la châtier jusqu’à ce qu’elle donne la somme estimée par le Beth Din, selon les possibilités financières de la personne.

Même si nous avons un grand principe selon lequel, on ne force pas une personne à l’accomplissement d’une Mitsva si la récompense est explicitée avec la Mitsva. Par exemple, la Mitsva de Shilouah’ Haken (renvoyer la mère des oiseaux pour récupérer les petits), au sujet de laquelle il est dit : « Afin que du bien te soit fait et que tu as la longévité de la vie », il sera donc juste de ne pas forcer à l’accomplissement de la Mitsva de la Tsédaka. Mais malgré tout, puisque cette Mitsva contient aussi des interdictions, car celui qui ne donne pas la Tsédaka, hormis le fait qu’il transgresse une l’ordonnance positive de donner la Tsédaka, il transgresse aussi des ordonnances négatives, comme nous l’avons expliqué dans la précédente Halah’a, et c’est pourquoi, les Baté Din étaient habilités à imposer cette Mitsva.

Il est interdit aux administrateurs de la Tsédaka, qui sont les responsables de la Tsédaka dans chaque endroit, ou bien à toutes autres personnes chargées de la Tsédaka, d’insister exagérément auprès d’une personne afin qu’elle donne la Tsédaka, dès lors où l’on sait qu’elle ne peut pas donner, et qu’elle donne uniquement par honte. Par exemple, dans les synagogues, lorsqu’on procède à un appel, et que l’on sait qu’une personne précise ne peut pas donner la Tsédaka, et qu’on la sollicite malgré tout à haute voix afin qu’elle soit gênée et qu’elle donne. Un tel comportement est qualifiable de vol de la part des administrateurs qui poussent la personne à donner plus qu’elle ne peut. Sur de tels individus, il est dit : « Je châtierais tous ses oppresseurs… » et on explique dans la Guémara Bava Batra (8b) que ce verset s’adresse aussi aux administrateurs de la Tsédaka.

Le Din est le même pour une personne riche, mais qui s’acquitte déjà de son devoir de donner la Tsédaka, parce qu’il s’agit par exemple d’un donateur précis qui donne au-delà de ses possibilités à la Tsédaka, il est également interdit de faire pression sur une telle personne pour qu’elle donne davantage de Tsédaka, car selon le Din, cette personne est déjà quitte de son devoir, et ce n’est que par honte qu’elle donnera.

Mais par contre, la personne qui a les possibilités de donner davantage de Tsédaka, et qui s’en prive parce qu’elle est avare, il est souhaitable d’insister verbalement auprès de cette personne afin qu’elle donne la Tsédaka.

Il y eut un fait aux États-Unis il y a environ 25 ans, avec le Gaon Rabbi Moshé FEINSHTEIN zatsal, qui était le Grand de la Génération. Il dut un jour se déplacer lui-même afin de collecter des sommes d’argent pour sa Yéchiva qui se trouvait aux États-Unis, et qui était confrontée à de graves difficultés financières. Un homme d’affaires juif de l’une des communautés séfarades locales organisa au profit du Gaon un dîner chez lui à son domicile, en présence de plusieurs donateurs, membres de l’une des communautés locales, afin qu’ils participent de leur propre argent pour que soit atteint ce saint objectif qui est le plus élevé.

Le Gaon Rabbi Moshé FEINSHTEIN zatsal prononça des paroles de Torah devant les convives, et il expliqua la situation de la Yéchiva, dans l’espoir qu’ils contribuent tous au renforcement matériel de la Yéchiva.

Après que le Rav eu terminé de parler, on distribua des enveloppes fermées, afin que chacun puisse y déposer une somme d’argent selon ses possibilités, pour soutenir les institutions du Rav.

Ce même homme d’affaires chez qui l’appel avait été effectué, constata que les convives ne se comportaient pas avec générosité en fermant l’enveloppe, et chacun y laissai une somme dérisoire, comme 100 ou 200 dollars au profit de la Yéchiva, et ceci, parce qu’ils savaient que les enveloppes étaient fermées, et que personne ne saurait combien chacun a introduit dans l’enveloppe qu’il avait dans les mains. Que fit le maître de maison ? Il se leva et informa énergiquement qu’il désirait ramasser immédiatement toutes les enveloppes, et il fit savoir aux convives qu’il allait s’exprimer en arabe – qui était la langue familière aux membres de la communauté – afin que le Rav ne comprenne pas ce qu’il allait dire. Le Rav s’assit, troublé devant des propos dans une langue qu’il ne connaissait pas. Le maître de maison introduisit ses propos par une réprimande dévoilée et dit aux membres de la communauté :

 « Mes frères, mes amis, n’avez-vous pas honte du fait qu’un Gaon du peuple d’Israël, un prodige de la génération, qui a consacré toute sa vie à la Torah, se dérange en personne et vient devant vous, forcé à se rabaisser à vous demander un don pour sa Yéchiva, et avec ça vous vous comporter avec une effronterie incroyable, en mettant dans chaque enveloppe une somme qui sera avalée par la mer des dettes de la Yéchiva, et cette somme ne représente qu’une goutte dans la mer en rapport à ce que je connais de vos possibilités financières. C’est pourquoi – dit-il en terminant – nous allons procéder maintenant à un appel à haute voix, et chacun précisera devant tout le monde la somme exacte qu’il donne au profit de cet objectif très élevé. »

On comprend bien que cette intervention atteint son but, et ils réunirent une très forte somme d’argent ce soir là, ce qui permit de couvrir les dettes de la Yéchiva. Le Gaon en fut soulagé et poursuivit ses activités spirituelles dans la Yéchiva.

La personne qui n’a pas la possibilité de donner beaucoup à la Tsédaka, mais qui convainc ses proches et ses amis qui ont de l’argent, de donner la Tsédaka, et par son mérite, ces gens donnent la Tsédaka, hormis le fait que son importance est grande puisqu’elle fait partie des gens qui font acquérir des mérites à la collectivité, mais son importance est également grande puisqu’elle est considérée comme ayant donné. Comme l’enseignent nos maîtres : celui qui fait faire (qui permet aux autres de faire) est plus grand que celui qui fait (que celui qui accomplit de lui-même la Mitsva) comme il est dit : « L’action de la Tsédaka sera symbole de paix », et il n’est pas dit « La Tsédaka sera symbole de paix » ceci pour nous apprendre que celui qui permet aux autres de donner la Tsédaka, est plus grand que celui qui donne la Tsédaka.

Dans les prochaines Halah'ote, nous expliquerons d’autres détails sur cela.

 

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