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Le Ma'asser

Question : Les personnes qui ont l’usage de prélever chaque mois le Ma’asser Késsafim (la dîme financière), peuvent-elles déduirent du Ma’asser, les frais de prise en charge de leurs enfants qui vivent encore avec eux ?

Réponse : Nous avons expliqué que chacun est tenu de donner une certaine somme à la Tsédaka chaque année, et l’attitude moyenne est de donner chaque mois le 10ème de chaque revenu mensuel.

Et maintenant, nous allons traité la question au sujet des personnes qui ont l’usage de donner chaque mois le Ma’asser Késsafim de tous leurs revenus, sont-elles autorisées à déduire du Ma’asser, les dépenses liées à la nourriture de leurs grands enfants qui vivent encore à leur charge.  

Cette question prend sa source à travers les propos de la Guémara et des Poskim, (décisionnaires) concernant le fait que selon le Din, l’homme n’est pas tenu de nourrir ses enfants lorsqu’ils ont plus de 6 ans, et l’obligation de les nourrir au-delà de cet âge, n’existe qu’à titre de Tsédaka, car la priorité est à celui qui est le plus proche, et puisque chacun est soumis à l’obligation de donner la Tsédaka, chacun est donc tenu de nourrir ses enfants. Mais dans le cas où la personne n’a pas de quoi les nourrir, leur subsidence n’est pas à sa charge.

C’est pourquoi il est enseigné dans la Guémara Kétouvot (50a) au sujet du verset des Téhilim « Heureux ceux qui observent le jugement, qui pratiquent la Tsédaka à chaque instant » Est-il possible de pratiquer la Tsédaka « à chaque instant » ? Mais nos maîtres de la ville de Yavné commentent qu’il s’agit là de celui qui nourrit ses enfants lorsqu’ils sont petits. C'est-à-dire, celui qui nourrit ses jeunes enfants lorsqu’ils ont plus de 6 ans, même si - selon le Din – il n’est plus tenu de les nourrir, il accomplit par cela la Mitsva de Tsédaka.

C’est ainsi qu’écrit notre maître le RAMBAM (chap.10 des Hal. relatives aux dons aux pauvres), que celui qui subvient aux besoins de ses enfants, alors que leur subsidence ne l’incombe pas selon le Din, ce comportement fait partie de la Mitsva de Tsédaka.

C’est pourquoi le MAHARAM de ROTENBOURG tranche dans une Téchouva (réponse Halah'ique) qu’il faut également autoriser concernant le Ma’asser Kessafim, que l’on peut déduire les dépenses liées aux enfants âgés de plus de 6 ans, car on accomplit par cela la Mitsva de Tsédaka.

Il est vrai que le Gaon H’YDA écrit des arguments qui réfutent les propos du MAHARAM de ROTENBOURG, car selon la Kabbala (sens mystique de la Torah), il y a une totale obligation de donner exclusivement le Ma’asser Késsafim (sans y inclure d’autres choses), et de plus, il est expliqué dans les Poskim que l’on ne peut utiliser l’argent du Ma’asser uniquement lorsqu’il s’agit d’une Mitsva qui n’était pas réalisable autrement qu’avec l’argent du Ma’asser, mais lorsqu’il s’agit d’une chose qui était réalisable autrement, comme par exemple la subsistance des enfants, il ne faut pas utiliser l’argent du Ma’asser pour les besoin de cette chose.

Mais notre maître le Rav Chlita réfute les propos du Gaon H’YDA sur ce point, et conclut que l’essentiel à retenir selon la Halah’a est l’opinion du MAHARAM de ROTENBOURG, selon qui, il est permis d’utiliser l’argent du Ma’asser pour les besoins de la subsistance des enfants, même si aujourd’hui, par décret du Grand Rabbinat d’Israël, chacun est tenu de nourrir ses enfants jusqu’à l’âge de 15 ans, malgré tout, rien n’empêche de débourser cet argent du Ma’asser.

Cependant, la personne qui avait jusqu’à présent l’usage de donner le Ma’asser, il est convenable qu’elle procède à Hatarat Nédarim (l’annulation des vœux) devant 3 personnes, sur le fait qu’elle avait jusqu’à présent l’usage de ne pas utiliser l’argent du Ma’asser pour la subsistance de ses enfants, et à partir de maintenant, elle émet explicitement la condition qu’elle destine l’argent du Ma’asser également pour ces besoins là.

En conclusion

La personne qui a l’usage de donner le Ma’asser Késsafim, est autorisée à déduire du Ma’asser, les dépenses liées à ses enfants âgés de plus de 6 ans.

Cependant, la personne qui avait l’usage jusqu’à présent de donner le Ma’asser uniquement pour des autres causes, il serait bon qu’elle procède à Hatarat Nedarim (annulation des vœux) sur le fait d’avoir jusqu’à présent destiné le Ma’asser exclusivement à la Tsédaka, et dorénavant, elle pourra destiner l’argent du Ma’asser également pour les besoins de la subsistance de ses enfants.

Il est évident que tout ceci n’est valable que pour quelqu’un qui éduque véritablement ses enfants dans le chemin de la Torah, car il y a matière à dire qu’il accomplit de cette façon la Mitsva de Tsédaka, mais si ses enfants étudient dans des établissements qui ne sont pas des établissements de Torah, ou autre, il est impossible de considérer une telle dépense comme la Mitsva de Tsédaka.

Celui qui a été gratifié par Hachem et qui a la possibilité financière de destiner cet agent uniquement à la Tsédaka sans déduire les dépenses liées à ses enfants, doit maintenir une telle attitude et donner l’intégralité de son Ma’asser aux nécessiteux et aux étudiants de la Torah, ainsi qu’aux Yéchivot où l’on étudie exclusivement la Torah. « Elle est un arbre de vie pour ceux qui la soutiennent ».

 

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