Index Halakhot

« Celui qui fait apparaître des aspects de la Torah non-conformes à la Halacha » La déformation de la Halacha

Cette Halacha est dédiée à l'élévation des Néchamot de nos jeunes frères : Ya'akov Naftali Ben Ra'hel Dévora (16 ans), Guil Ad Mi'hael Ben Bat Galim (16 ans) et Eyal Ben Iriss Téchoura (19 ans) assassinés sauvagement par des bêtes immondes parce qu'ils étaient juifs. Qu'Hachem venge leurs sangs et qu'il envoie la consolation à leurs familles, qu'il sèche les larmes du peuples d'israël et qu'il nous envoie le Mashiah rapidement et de nos jours Amen.

Question : Pourquoi de grands Rabbanim se sont parfois exprimés avec des termes très virulents vis-à-vis d’autres Rabbanim qui ont autorisé des choses à l’encontre de leur opinion ? N’y a-t-il pas toujours eu des divergences d’opinions Halachiques au sein du peuple d’Israël ?

Réponse : Il est vrai que plus les générations ont avancé, plus les divergences d’opinions Halachiques se sont multipliées au sein du peuple d’Israël, comme il est dit dans le livre du prophète ‘Amos (chap.8) : « … on se répandra partout pour chercher la parole d’Hachem, et on ne la trouvera point. ». Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï commente ce verset dans le traité Chabbat (138b) en disant que les Béné Israël dans l’exil ne trouveront pas une Halacha claire et un enseignement limpide en un seul endroit, car la plupart des sujets de la Torah font l’objet d’une divergence d’opinion.

Mais tout homme qui a toujours placé sa réflexion dans la Torah, et qui est arrivé au niveau de la décision Halachique, est autorisé à exprimer son opinion dans la Halacha selon ce qui lui semble vrai, en apportant des preuves et des arguments à son opinion à partir du Talmud et des décisionnaires. Cependant, il est lui aussi soumis aux règles de la Torah, et il se doit de suivre la transmission que l’on a reçue de maitre à élève depuis Moché Rabbénou, car sinon, il peut exprimer des paroles de Torah avec des explications erronées, basées sur la pauvreté de son esprit, et il est susceptible de faire trébucher le peuple d’Israël par ses propos.

Tout Rav exprimant une fausse explication dans la Torah, entre dans la catégorie de ceux qui « humilient la parole divine » (« Dévar Hachem Baza »), et il n’y a pas plus grave transgression que de fausser les paroles de la Torah.

Il est enseigné dans une Michna du Pirké Avot (chap.3) :

Rabbi El’azar Ha-Moda’i dit : Celui qui fait apparaître des aspects de la Torah non-conformes à la Halacha, n’a pas droit au monde futur.

Il prouve cet enseignement à partir de versets (dans le traité Sanhédrinn).

Quel est celui qui fait apparaître des aspects de la Torah non-conformes à la Halacha ? Le Talmud Yérouchalmi (début du traité Péa) explique qu’il s’agit par exemple de Ménaché Ben H’izkiyahou qui commentait des parties narratives fausses, ou bien celui qui dit : « A quoi nous servent ces érudits ? C’est pour leur propre profit qu’ils étudient ! » C'est-à-dire : Quelle utilité avons-nous des étudiants en Yéchivot ? Nous n’avons aucune utilité de leurs actes.

Tous ces types de personnes font partie de ceux qui font apparaître des aspects de la Torah non-conformes à la Halacha, qui n’ont pas droit au monde futur.

Notre maitre le RACHBETS (dans son livre Maguen Avot) écrit que celui qui émet une explication erronée dans la Torah, par exemple en disant que celui qui épouse une non-juive est passible de la peine de mort selon la Torah, n’a pas droit au monde futur. Cela signifie que même s’il n’exprime pas une sentence plus souple que celle émise pas la Torah, mais au contraire, il se montre plus rigoureux que la loi de la Torah, malgré tout, il est qualifié de « Celui qui fait apparaître des aspects de la Torah non-conformes à la Halacha », car il déforme les paroles de la Torah, et fait apparaître des aspects et des explications dans la Torah non-conformes à la Halacha dans son authenticité.

C’est pour cela que notre maitre le Rav z.ts.l déplorait avec le coeur brisé le fait que certaines personnes se disant des « Rabbanim » commencèrent à dédaigner les lois de la Torah, en diffusant des autorisations étrangères sur des choses explicitement interdites, et que tous les grands des générations avaient interdites. (Exactement comme les premiers « Rabbanim » réformés). De même, il était plein d’amertume envers les gens qui méprisaient l’honneur de la Torah en disant « A quoi nous servent ces érudits ?! ». Il a souffert durant de nombreuses années sur le fait que l’on nomma un certain « Rav » dans une ville alors que ce « Rav » avait osé dire un jour que les étudiants en Yéchivot étaient des « parasites », car il est certain que ce « Rav » fait lui aussi partie de ceux qui n’ont pas droit au monde futur.

Même s’il est toujours préférable (ou plus facile ?) de parler de façon positive et de ne jamais exprimer de réprimandes, malgré tout, la vérité indique sa voie, et les grands de la génération se doivent de diriger leur assemblée sur la ligne de la vérité et de la droiture.

Constatons ce que nous enseigne le Talmud Yérouchalmi (Bikourim fin du chap.3) :

Rabbi Mana méprisait les Dayanim (juges rabbiniques) incompétents qui avaient été nommés par favoritisme. Rabbi Chaïn dit : Celui qui est nommé grâce à l’argent, on ne doit pas se lever devant lui, on ne doit pas l’appeler « Rabbi » et le vêtement honorifique qu’il porte est comparable à la scelle de l’âne.

Le RAMBAM cite cet enseignement et le retient en tant qu’Halacha (chap.3 des règles relatives au Sanhédrinn).

Le public – en tout endroit – se doit de rester en garde contre cela, et de ne pas accepter n’importe quel Rav les yeux fermés, mais plutôt de prendre conseil auprès d’autres Rabbanim et de vérifier si ce Rav est agréé auprès des grands Rabbanim, en agissant selon la Torah.