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Téhilim la nuit

Question : Est-il permis de lire les Téhilim ou des versets du TANAH’ (Torah, livres des prophètes et hagiographes) la nuit, ou y a-t-il un interdit selon la Kabbala ? Peut-on autoriser lorsque cette lecture est faite pour la guérison d’un malade ou pour une femme sur le point d’accoucher ?

Réponse : Dans son livre Chou’t Yossef Omets (chap.54), notre maître le H’YDA cite les propos de notre maître le ARI Zal selon lesquels il n’est pas convenable de lire des versets du TANAH’ lorsqu’il fait nuit. Ceci, pour des raisons mystiques.

Le H’YDA précise que même si à Jérusalem et à H’evron on veille à ne pas lire des versets du TANA’H lorsqu’il fait nuit, malgré cela, il y a un usage ancien selon lequel on lit les Téhilim chaque nuit avant le lever du jour. Le H’YDA ajoute qu’il a entendu de la bouche de l’un des plus grands Kabbalistes de sa génération (le RACHACH, Rabbi Chalom CHARABI chez qui le H’YDA a étudié avec son compagnon d’étude le Gaon Rabbi Yom Tov EL GAZI z.ts.l) que le Téhilim n’est pas inclus dans la mis en garde exprimée par le ARI Zal. Un argument vient justifier cette opinion puisqu’il est enseigné dans le Midrach (Béréchit rabba Paracha 68 chap.14) que Ya’akov Avinou lisait les Téhilim la nuit. De plus, notre maître le roi David a rédigé et chanté la plupart de ses louanges pendant la nuit.

Le H’YDA conclut en disant : « Je dois admettre que si l’on me demande s’il est permis de lire les Téhilim la nuit, je réponds que la personne qui les lit la nuit a un fondement Halah’ique. Mais personnellement, je m’abstiens de les lire pendant la nuit, excepté le vendredi soir. »

Apparemment, notre maître le H’YDA prend en considération l’hypothèse selon laquelle les propos du ARI Zal concernent également les Téhilim, et c’est pourquoi il s’abstenait de lire les Téhilim pendant la nuit.

Telle est également l’opinion de Rabbénou Yossef H’AÏM de Bavel dans son livre Chou’t Rav Pé’alim (tome 2 chap.2) où il atteste lui aussi qu’il s’abstient de les lire pendant la nuit, conformément à l’opinion de notre maître le H’YDA, mais s’il voit quelqu’un les lire pendant la nuit avant le lever du jour, il ne lui fait aucune remarque. Cependant, si on vient lui demander son avis, il répond qu’il est préférable de ne pas lire les Téhilim pendant la nuit, et qu’il vaut mieux lire des extraits de la Torah Orale, comme la Michna, la Guémara ou autre. (Mais il est totalement permis de lire les Téhilim le vendredi soir).

Cependant, le Kabbaliste Rabbi Ya’akov NINYO écrit dans son livre Emet Lé-Ya’akov (page 107c) que l’usage s’est répandu de lire les Téhilim la nuit après H’atsot (la moitié de la nuit) (puisqu’à ce moment précis, la raison d’interdire la lecture des Téhilim la nuit perd de son poids selon tous les avis).

Selon le Gaon auteur du Chou’t Yaskil ‘Avdi, le H’YDA serait revenu sur son avis précédent. Par conséquent, il tranche lui aussi que l’on peut autoriser la lecture des Téhilim au moins après H‘atsot.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l conclut que l’on peut autoriser la lecture des Téhilim après H’atsot, car il est certain que notre maître le H’YDA est revenu sur son avis exprimé dans son livre Chou’t Yossef Omets précédemment cité.

En effet, le H’YDA écrit dans son journal personnel datant de l’année 5563 (1803) :

« 3 Tevet. J’ai été malade toute la nuit et je suis resté sans dormir. J’ai lu tous les Téhilim, et au matin je me suis rendu à la prière, avec l’aide d’Hachem. »

Nous pouvons constater que le H’YDA pense lui aussi que l’on peut autoriser, et que les Téhilim ne sont pas inclus dans l’interdiction.

Par conséquent, les personnes qui lisent les Téhilim après H’atsot, ont de façon certaine sur quoi s’appuyer Halah’iquement.

Cependant, cette décision Halah’ique fut tranchée par notre maître le Rav z.ts.l il y a plusieurs années, et c’est également ce que nous avions diffusé dans le cadre de la Halah’a Yomit. Mais tout ceci ne concerne que la personne qui lit des versets de la Torah, des livres des prophètes ou des Téhilim pendant la nuit uniquement dans le but de les lire, comme lorsqu’on étudie un texte quelconque.

Mais dernièrement, notre maître le Rav z.ts.l a traité du cas de la personne qui lit des Téhilim dans un but de prières et de supplications pour la guérison d’un malade ou pour une femme sur le point d’accoucher. Dans un tel cas, il y a davantage matière à autoriser, comme l’écrit le Gaon auteur du livre Chou’t Mé Yéhouda, et il n’y a pas de lien entre l’interdiction de lire du TANAH’ la nuit et une lecture dans un but de prières et de supplications, car nous disons nous même plusieurs versets de Téhilim lors de la lecture du Chém’a avant de dormir.

C’est pourquoi, notre maître le Rav z.ts.l conclut qu’il n’y a pas d’interdiction de lire des Téhilim la nuit même avant H’atsot, lorsqu’on les lit pour la guérison d’un malade ou pour une femme sur le point d’accoucher.

De nombreux autres décisionnaires tranchent dans ce sens, et parmi eux : le Gaon de KLOÏZENBOURG (l’Admor de Tsanz, fondateur du quartier Kiryat Tsanz à Natanya), le Gaon auteur du livre Chou’t Bétsel Ha-H’oh’ma, le Gaon auteur du livre Chou’t Béera Moché et de nombreux autres.

C’est pourquoi, selon la Halah’a, lorsqu’on désire lire des Téhilim ou du TANAH’ pendant la nuit, il est juste de le lire après H’atsot et non en début de la nuit. Mais si la lecture est pour la guérison d’un malade ou pour une femme sur le point d’accoucher, il est permis de lire les Téhilim même avant H’atsot, puisque cette lecture n’est faite que dans un but de prières et de supplications, et ne fait donc pas partie de l’interdiction de lire du TANAH’ pendant la nuit.

Qu’Hachem écoute notre prière et qu’il envoie la guérison et la délivrance à toute la maison d’Israël.

 

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