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Introduction aux lois de respect des parents

Il y a plusieurs années, nous avions traité des lois de respect des parents, mais puisque nombreux de nos lecteurs nous demandent souvent de clarifier plusieurs points concernant ces règles, nous avons décidé de consacrer les jours à venir à apporter plus de détails concernant le devoir du respect des parents.

L’importance du devoir de respecter ses parents

Il est enseigné dans la Baraïta du traité de Kidouchinn 30b :

Nos maitre enseignent : il est dit dans la Thora « Honore ton père et ta mère » et il est écrit « Honore Hachem avec ta fortune », la Thora a comparé le respect des parents et le respect d’Hachem. Il est écrit « vous craindrez mère et père » et il est aussi dit « tu craindras Hachem ton D… », La Thora a ici comparé la crainte d’Hachem et la crainte des parents.

Cela nous montre à quel point Hachem s’est montré rigoureux sur le respect des parents, au point de mettre à égalité le respect et la crainte qu’on lui doit, avec le respect et la crainte que l’on doit à nos parents.

Trois associés dans la création de l’homme

Nos sages ont enseigné dans une Baraïta :

Il y a trois associés dans la création de l’homme : Hachem, le père et la mère.

Cela signifie que lors de la conception de l’homme, le père et  la mère sont associés, et Hachem lui insuffle une âme. Lorsqu’une personne honore ses parents, Hachem dit : « je considère avoir habité avec vous et avoir été honoré par vous. ».

Il est dit aussi dans la Thora (Vayikra 19) : « Vous craindrez père et mère et mes Chabbat, vous observerez, ». Nos sages demandent quel est le rapport entre le respect des parents et le Chabbat ? Nos sages répondent que la Thora vient nous apprendre à travers ce verset que si jamais un père ou une mère demandent à leur enfant de transgresser l’un des interdits de la Thora ou de nos sages, il doit refuser, car le père et la mère sont autant tenus d’obéir aux lois de la Thora que leur fils.

Le respect du père et le respect de la mère

Il est enseigné dans une Baraïta : Rabbi dit : il est dévoilé devant celui qui a créé le monde qu’un enfant respecte plus sa mère que son père, c’est pour cette raison que la Thora a devancé le respect du père à celui de la mère (puisqu’il est dit : « respecte ton père et ta mère »). Il est aussi dévoilé à celui qui a créé le monde qu’un homme craint plus son père que sa mère, c’est pour cela que la Thora à fait devancer la mère dans la Mitsva de craindre ses parents (comme il est écrit « vous craindrez mère et père »).

Jusqu’où va la Mitsva d’honorer ses parents ?

Cette question a été posée à Rabbi Eliezer et il répondit :Constatez de vous-même comment c’est comporté un non-juif du nom de Dama fils de Nétina de la ville d’Ashkélon, car les sages étaient venues chez lui pour lui acheter des pierres précieuses pour équiper le Efod (pectoral) du Cohen Gadol pour le montant astronomique de 60000 dinars d’or, mais la clé du coffre dans lequel se trouvaient les pierres était sous l’oreiller de son père qui dormait, et pour ne pas le déranger, il ne le réveilla pas et dit aux sages qu’il ne pouvait pas leur vendre les pierres. L’année suivante, Hachem le récompensa en lui donnant une vache rousse dans son bétail qu’il vendit aux sages pour la même somme que les pierres précieuses.

La Guémara raconte encore (ibid.) que ce même Dama Nétina était un jour vêtu d’habits en or provenant des notables de Rome, et il siégeait ce jour-là parmi les notables de Rome, quand sa mère arriva, lui déchira ses vêtements, puis le gifla et lui cracha au visage (par démence), mais Dama Ben Nétina ne réagit pas, afin de ne pas humilier sa mère.

La Guémara raconte aussi (ibid.31b) que lorsque la mère de Rabbi Tarfon désirait monter ou descendre de son lit (qui était plus élevé que le sol), Rabbi Tarfon se courbait afin que sa mère puisse descendre ou monter dans son lit (il lui servait de marchepied). La Guémara raconte encore d’autres faits afin de montrer jusqu’où va sur l’importance du devoir de respecter ses parents.

MARAN Rabbénou Yossef KARO z.ts.l (l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’) introduit les règles du respect des parents dans le Choulh’an ‘Arouh’ par les termes : « Il faut être très vigilant dans le respect de son père et de sa mère. », car ce devoir est très précieux, et l’on peut facilement trébucher et l’enfreindre. C’est pourquoi, il est une obligation pour chacun de se montrer très vigilant envers ce devoir, afin de l’accomplir de façon conforme à la Halacha.   

Celui qui déshonore ses parents transgresse une faute très grave, bien plus grave que cela paraît aux yeux des gens. Nos maîtres les Kabbalistes se sont donné la peine de donner une réparation pour chaque faute qu’un homme peut transgresser. Par exemple, celui qui prête un faux serment, son expiation se fait en jeûnant 37 jeûnes (sans rentrer dans les détails si concrètement il faut faire une telle chose de nos jours), alors que celui qui méprise ses parents et leur fait honte, son expiation se fait en jeûnant 60 jeûnes comme le dit le Sefer Ha-H’arédim. De là, nous apprenons combien est grave la faute de celui qui ne respecte pas ses parents. En parallèle, heureux celui qui se montre vigilant envers ce devoir, car la mesure positive est bien plus grande que la mesure négative.

C’est l’occasion de rappeler la conduite de notre maitre le Rav Ovadia Yossef z.ts.l qui honorait énormément ses parents. En particulier sa mère car il ressentait une très forte reconnaissance envers elle. En effet, lorsqu’il était enfant, lorsqu’il étudiait la Torah avec cette illustre assiduité qui était la sienne, sa mère travaillait à sa place dans l’épicerie de son père. Elle l’encourageait toujours à étudier la Torah avec assiduité, et même si cette époque a été marquée par une misère et une pauvreté matérielle particulière, elle lui gardait toujours des friandises comme du chocolat ou des bonbons - qui coûtaient assez chers à cette époque – qu’elle lui donnait après avoir étudié avec assiduité la Torah. Ainsi, notre maitre le Rav z.ts.l fut motivé à étudier la Torah alors que tous ses voisins et ses amis de son âge ont préféré plus tard aller faire des affaires et profiter des plaisirs de ce monde.

Lorsque notre maitre le Rav Ovadia Yossef z.ts.l fut nommé Dayan au Beit Din de Pétah’ Tikva, on lui offrit le vêtement réservé au Dayanim, le « Frak ». Notre maitre le Rav z.ts.l veilla particulièrement à le porter pour la première fois en présence de sa mère, afin qu’elle constate sa grandeur et qu’elle se réjouisse dans son cœur. De même, il veillait toujours à lui rendre visite chez elle et à la réjouir. Même après son décès, notre maitre le Rav z.ts.l la citait toujours avec éloge dans ses ouvrages, heureuse soit-elle, heureux soit sa part. (Nous avons écrit longuement à ce sujet dans le livre « Avir Ha-Ro’im » vol.1)   

 

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