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La Mitsva de Bikour ‘Holim (Rendre visite aux malades)

Il est rapporté dans la Guémara Bava Métsi’a (30b) :

« Tu leur feras savoir le chemin qu’ils devront suivre » (Chémot 18) : il s’agit de la Mitsva de visiter les malades.

Il est rapporté également dans la Guémara Sotta (14a) au sujet du verset de la Torah : « Vous marcherez derrière Hachem votre D. » La Guémara demande sur ce verset : est-il possible de marcher derrière la Ché’hina (la présence Divine) ?! N’est-elle pas faite de feu ?! Comme il est écrit : « Car Hachem ton D. est un feu dévorant… ». En vérité - explique la Guémara – le véritable sens de ce verset est le suivant:

Marche derrière les qualités d’Hachem.

Comme Hachem habille ceux qui sont nus (Adam et ‘Hava), comme il est dit : « Hachem Elokim fit pour Adam et sa femme des tuniques de peaux et les habilla… », toi aussi, veille à habiller ceux qui sont nus (ceux qui n’ont pas de quoi s’habiller).

Comme Hachem rend visite aux malades (Avraham Avinou après sa Bérit Mila), comme il est dit : « Hachem lui apparut dans les plaines de Mamré… », toi aussi, rends visite aux malades.

Comme Hachem console les endeuillés (Its’hak Avinou après le décès d’Avraham), comme il est dit : « Et ce fut après la mort d’Avraham, Hachem bénit Its’hak, son fils … », toi aussi, console les endeuillés.

Le principe général est qu’il nous incombe le devoir de se comporter avec bonté, et de pratiquer la bonté sous toutes ses formes, et entre autres, par la Mitsva de Bikour ‘Holim (rendre visite aux malades).

Le sens de cette Mitsva réside dans le fait qu’en allant visiter le malade, nous nous tenons proches de ses différents besoins, afin de pouvoir lui offrir toute aide possible ; que ce soit dans sa nourriture, sa boisson ou ses médicaments, ou simplement par un sage conseil comme il est dit : « la délivrance n’aboutit que par de grands conseils », ou bien en lui nettoyant sa maison, comme la Guémara nous relate dans Nédarim (40a):

Un jour, un élève de Rabbi ‘Akiva tomba malade. Aucun de ses compagnons ne vint lui rendre visite. Rabbi ‘Akiva lui rendit visite, et lorsqu’il arriva dans la maison de son élève malade, le grand maître se mit à laver et frotter la maison devant le malade. L’élève malade s’exclama : « Rabbi (mon maître) ! Tu m’as redonné la vie ! » Quand Rabbi ‘Akiva sortit de la maison de son élève, il fit le Dérach (le commentaire) suivant : « Celui qui ne rend pas visite au malade, est comparable à un meurtrier ! » (Dans la prochaine Halacha, nous développerons cette idée)

Même lorsque le malade est assisté de médecins et d’infirmières qui veillent sérieusement à tous ses besoins, notre maître, le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit qu’il est malgré tout une Mitsva de lui rendre visite, de le réconforter, et de lui redonner courage.

Comme il nous a été expliqué dans la Guémara Nédarim (40a) : Si le visiteur est « du même âge » que le malade, il prend 1/60 de sa maladie. Le Méiri explique : « du même âge », veut dire ici que le visiteur aime le malade, et que sa visite est agréable au malade, de part la personnalité qui vient lui rendre visite, tout ceci apaise le malade et diminue sa maladie.

Voici les propos du RAMBAM sur notre sujet (chap.14 des règles relatives aux rois, règle 4) : « La visite aux malades est un devoir qui incombe tout le monde, même le grand doit visiter le petit, et même plusieurs fois par jour, à la condition de ne pas fatiguer le malade par ces visites. Celui qui rend visite au malade, est considéré comme s’il avait pris une partie de sa maladie et l’a soulagé, et celui qui ne lui rend pas visite est considéré comme un meurtrier »

Il ressort de ces propos que les visiteurs doivent veiller sérieusement à ne pas fatiguer le malade, comme cela arrive fréquemment après un accouchement, lorsque les membres de la famille viennent visiter la nouvelle maman, immédiatement après son accouchement, pour montrer la joie que leur procure cette naissance. On en arrive parfois à « peser » sur la nouvelle maman qui a besoin à ce moment là de beaucoup de repos. Ces visites exagérées peuvent la déranger inutilement, chose qui ne correspond plus du tout au sens de la Mitsva de Bikour ‘Holim, mais plutôt au contraire.

Nous devons donc veiller soigneusement à se soucier du repos du malade, et de ce qui lui est bénéfique.

Il est encore rapporté dans la Guémara Nédarim (40a):

Rav dit : Celui qui rend visite au malade, est épargné du jugement du Guéhinam, comme il est dit (Téhilim 41): « Heureux celui qui s’intéresse au pauvre! (La Guémara explique que « le pauvre » dans ce verset, fait allusion au malade) Au jour du mal, (« le mal », fait toujours allusion au Guéhinam) Hachem le sauvera. »

Hachem rétribue cette Mitsva déjà dans ce monde, comme il est dit dans la suite verset : « Hachem le protégera, lui conservera la vie, et il jouira du bonheur sur la terre: tu ne le livreras pas à la fureur de ses ennemis » La Guémara explique : Hachem le protégera – de son Yétser Hara ‘(son mauvais penchant), lui conservera la vie – en lui épargnant les souffrances physiques, il jouira du bonheur sur la terre – Tout le monde s’honorera de lui, tu ne le livreras pas à la fureur de ses ennemis – Il n’aura que de bons amis et jamais de mauvais compagnons.

 

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