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En retard à la synagogue le Chabbat matin

Dans la précédente Halacha , nous avons expliqué le cas de celui qui arrive en retard à la synagogue pour l’office du matin en semaine, et constate qu’il n’arrivera pas à dire l’intégralité de l’office sans risquer de ne pas se tenir en même temps que la communauté lors de la prière de la ‘Amida. Nous avons précisé qu’il doit dans ce cas sauter des parties de l’office, comme nous l’avons détaillé, afin qu’il ne perde pas la « prière en communauté » dont l’importance est grande.

Nous allons à présent expliquer le cas d’une personne qui arrive en retard à la synagogue un Chabbat matin, et qui est confronté à un choix pour se tenir en même temps que la communauté lors de la prière de la ‘Amida :

Il a la possibilité de dire l’intégralité des « Péssouké Dé-Zimra » (les psaumes après Barouh’ Ché-Amar », depuis « Mizmor Chir Lé-Yom Ha-Chabbat » jusqu’à « Az Yachir Moché » inclus), mais il ne pourra pas dire le passage de « Nichmat Kol H’aï » que nous avons l’usage de dire chaque Chabbat.

La question est : Doit-il sauter certains psaumes des « Péssouké Dé-Zimra » et pouvoir ainsi dire aussi le « Nichmat Kol H’aï », ou bien est-il préférable dans ce cas de dire l’intégralité des « Péssouké Dé-Zimra » et de sauter le « Nichmat Kol H’aï » ?

L’opinion du H’ayé Adam

Selon le H’ayé Adam (règle 19), un jour de Chabbat, il est préférable de sauter des parties du « Péssouké Dé-Zimra » plutôt que de sauter le « Nichmat Kol H’aï », car le faite de dire le « Nichmat Kol H’aï » le Chabbat est une obligation, puisqu’il se nomme « la bénédiction du chant ». C’est pourquoi, si l’on n’a pas assez de temps, on dira « Barouh’ Ché-Amar », « Achré », « Nichmat Kol H’aï » et « Ichtabah’ ».

Plusieurs décisionnaires tranchent selon cette opinion.

L’opinion du Chalmé Tsibbour

Mais selon le Chalmé Tsibbour, si l’on ne peut dire à la fois les « Péssouké Dé-Zimra » intégralement et à la fois le « Nichmat Kol H’aï », il est préférable de sauter le « Nichmat Kol H’aï » plutôt que de sauter des parties des Péssouké Dé-Zimra », car nous avons un grand principe : Lorsqu’une Mitsva est plus fréquente qu’une autre, on donne la priorité à la plus fréquente. Les « Péssouké Dé-Zimra » sont plus réguliers puisqu’on les dit chaque matin, ils ont donc la priorité sur le « Nichmat Kol H’aï » que nous disons uniquement Chabbat et jours de Yom Tov.

Cette opinion est elle aussi partagée par de nombreux de nos maîtres les décisionnaires.

Les propos De Rav Ovadia Yossef Zatsal

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal écrit que les propos du H’ayé Adam n’engagent rien, car le fait de dire le « Nichmat Kol H’aï » ne représente pas une réelle obligation comme celle des « Péssouké Dé-Zimra », mais plutôt une tradition. Comme l’écrit  le RAMBAM (dans son programme de la prière) en ces termes :

« Le jour de Chabbat, tout le peuple a l’usage d’ajouter avant « Ichtabah’ » le texte du « Nichmat Kol H’aï ». » Il en ressort donc que le fait de dire le « Nichmat Kol H’aï » n’est pas réellement une obligation selon le Din, mais seulement à titre de tradition (comme le fait de dire aussi le « Az Yachir Moché » qui est également une tradition.).

Particulièrement lorsqu’on sait que le texte du « Nichmat Kol H’aï » n’apparait pas dans le Talmud parmi les passages obligatoires à dire le Chabbat dans la prière.

Par conséquent, il est certain qu’il est préférable de dire intégralement les « Péssouké Dé-Zimra » réguliers chaque jour, plutôt que de dire le « Nichmat Kol H’aï ».

En conclusion :

Lorsqu’on arrive en retard à la synagogue le Chabbat matin, et que l’on constate que l’on ne pourra pas se tenir en même temps que la communauté sauf si l’on saute certains passages des « Péssouké Dé-Zimra », il est préférable de sauter dans ce cas le « Nichmat Kol H’aï », plutôt que de sauter les « Péssouké Dé-Zimra » réguliers chaque jour.

 

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