Progresser dans le service de D. étape par étape

« Il eut un songe: voilà, une échelle dressée sur la terre et son sommet atteignait le ciel… » (Béréchith 28:12). Les commentateurs disent à ce sujet que l’échelle symbolise l’homme qui est placé sur terre, debout sur ses deux jambes, mais qui par les forces qu’il acquiert, peut atteindre les hauteurs du ciel.

Précisons cette idée. Si la Torah veut nous faire sentir que l’homme  bien qu’attaché à la terre par sa nature physique et terrestre, est susceptible de s’envoler et d’acquérir la capacité de parvenir à un niveau spirituel semblable à celui des anges, pourquoi doit-elle rendre cette idée justement en montrant à Ya’akov une échelle? Pourquoi ne lui fut-il pas montré qu’il parvenait lui-même au Ciel? Quel est le sens précis de l’échelle?

Il faut remarquer qu’une échelle est faite d’échelons qui permettent de monter – ou de descendre – ce qui serait chose impossible sans ces degrés. Cela signifie que pour atteindre les hauteurs l’homme est obligé de se mettre en danger et de prendre sur lui de faire des efforts, car le service de D. est une élévation progressive. Celui qui monte les échelons se fatigue, s’essouffle et geint tant à cause des efforts de plus en plus grands qu’il doit fournir pour continuer à grimper, qu’à cause du temps qui se prolonge avant d’atteindre le but (ce qui est le contraire de la descente qui ne nécessite que peu d’effort et peu de temps), car le but auquel il aspire, le sommet de l’échelle, est encore loin. De même celui qui veut progresser et parvenir à des fins spirituelles, doit avancer par ses propres forces, progressivement et s’élever par étapes. C’est justement par une élévation progressive sur l’échelle de la perfection que l’on peut parvenir jusqu’au sommet.

Plusieurs fois dans le Talmud nous trouvons l’enseignement suivant (Chekalim 6a; Avoda Zara 20b; Yérouchalmi Chabath 1:3): « Rabbi Pin’has ben Yaïr dit: La Torah conduit à la prudence, la prudence conduit à l’attention, l’attention conduit à la propreté, la propreté conduit à l’ascèse, l’ascèse conduit à la pureté, la pureté conduit à la piété, la piété conduit à l’humilité, l’humilité conduit à la crainte de la faute, la crainte de la faute conduit à la sainteté, la sainteté conduit à l’inspiration divine, l’inspiration divine conduit à la résurrection, et la piété est la plus grande de toutes les qualités ». Dans les livres d’éthique, cet enseignement est appelé « l’échelle de Rabbi Pin’has ben Yaïr » et il sert de base au livre de Rabbi Moché ‘Haïm Luzzatto, Messilat Yécharim (Le Gaon de Vilna a dit de ce livre qu’il n’y a pas trouvé un seul mot de trop).

Le mot soulam (échelle) a comme valeur numérique cent trente, ce qui indique les cent trente ans durant lesquels Adam s’est séparé de sa femme ‘Hava (Yirouvin 18b), après avoir mangé le fruit de l’arbre de la Connaissance. Adam voulait se séparer et se dissocier des choses matérielles, tant il se mortifiait d’avoir causé la mort dans le monde, et cette séparation lui valut d’être appelé « pieux » (Yirouvin 18b; Zohar III, 76b). Cela nous enseigne que pour parvenir au degré de la piété qui est le sommet de l’échelle (puisque la piété est la plus grande des qualités de l’échelle de Rabbi Pin’has ben Yaïr), l’homme doit s’éloigner autant que possible de désirs pour les futilités de ce monde, et c’est alors qu’il pourra s’élever de plus en plus haut dans les degrés de la sanctification. Après avoir gravi avec succès tous les degrés qui conduisent à la piété, il parviendra au comble de la perfection.

L’échelle de Ya’akov – et son secret – représente la marche progressive, la montée pas à pas, qui permet d’atteindre les hauteurs, jusqu’à parvenir à la vertu de piété et à la résurrection des morts.

Nous devons ajouter que le verset: « Et voilà, des anges de D. montaient et descendaient de l’échelle… » (Béréchith 28:12), nous enseigne qu’abandonner les attraits et les tentations de ce monde est tellement difficile que malgré lui, l’homme « monte et descend », il progresse et il chute. Mais l’homme ne doit ni paniquer ni se décourager, car il est dit tout de suite après: « l’Eternel Se tenait debout au sommet ». Si l’homme comprend que D. Se tient au-dessus de lui, qu’Il est là pour le soutenir malgré ses montées et ses descentes dues au fait même qu’il est « sur la terre », attaché aux choses matérielles et terrestres, en fin de compte D. l’aide à monter toujours plus haut et à parvenir aux plus hauts degrés – et il atteint le Ciel.

Pourtant, l’homme risque de se décourager et de se dire: comment est-il possible qu’un être comme moi de chair et de sang, de poussière de la terre, et ancré dans la matérialité, grimpe et atteigne le niveau d’un ange céleste? Mais cette pensée ne doit pas le déranger. Il doit savoir que D. l’aime et ne l’abandonne pas, mais qu’Il exige de lui toujours plus d’efforts. Il est clair que ce n’est pas une chose facile, parce que le mauvais penchant se tient aux aguets et « cherche quotidiennement à tuer l’homme vertueux » (Kidouchin 30b), à l’attraper dans les filets qu’il lui tend, et à le faire tomber au plus bas. L’homme doit se garder contre ces dangers, sachant que D. veille sur lui et l’appelle à Le servir et à L’honorer de tout son cœur.

Effectivement nous voyons que Ya’akov s’est élevé progressivement, même au-dessus des anges, comme dans sa lutte contre l’ange tutélaire d’Essav (‘Houlin 91a), qu’il a vaincu et auquel il a dit: « Je ne te laisserai pas partir que tu ne m’aies béni » (Béréchith 32:27). Mais l’ange ne pouvait pas partir sans la permission de Ya’akov (Béréchith Rabah 78:2). « Il lui dit: « laisse-moi partir », et celui qui renvoie est supérieur à celui qui est renvoyé », et (ibid. 78:6): « Tu as lutté avec les puissances célestes et tu les as vaincues, tu as lutté avec les puissances terrestres et tu les as vaincues. Les puissances célestes font référence à l’ange d’Essav ».

Il nous semble nécessaire de lier cet épisode au verset (Béréchith 28:14), «  Tu t’étendras au couchant et au levant, au nord et au midi… » que Rachi explique ainsi : « Tu t’étendras – tu seras puissant », puissant dans le service de D. « Rabbi ‘Hiya explique le verset « Bénissez l’Eternel, vous Ses anges, héros qui exécutez Ses ordres » (Téhilim 103:20) ainsi: « les anges, ce sont les hommes vertueux de la terre qui sont, aux yeux de D., comme des êtres célestes car ils surmontent héroïquement leurs désirs, comme l’homme courageux surmonte ses ennemis… et dorénavant, qui peut se tenir à leurs côtés, sinon ceux qui sont sanctifiés et que la Présence Divine ne quitte jamais... “ (Zohar I, 90a, 108).

« Le monde entier reçoit sa subsistance grâce aux hommes vertueux » (Zohar III, 216a). Lorsque Israël marche dans les voies de la Torah et que « tout Ton peuple est vertueux » (Ychaya 60:21), toute la prospérité qu’ils reçoivent du Ciel leur revient de droit, et les nations du monde en jouissent aussi, grâce à Israël (Zohar III, 147b). Dans un tel cas, les Enfants d’Israël, qui ont comme on sait le statut de « fils de rois » (Chabath 67a; Baba Métzia 113b), sont comme le roi lui-même, qui ouvre le chemin (Pessa’him 110b), allant de l’avant et réussissant tout ce qu’ils entreprennent, car tout fut crée pour eux et pour leur mérite. Cela nous permet de comprendre ce que D. dit à Ya’akov: «  Tu t’étendras », c’est-à-dire tu auras la force de monter et de t’élever sur l’échelle de la perfection et cela te permettra de recevoir ce qui t’est promis: « En toi, toutes les familles de la terre seront bénies » (ibid. v. 14), c’est-à-dire que tous les peuples seront bénis et jouiront de la prospérité qui vient de toi. Malheur s’il devait en être autrement, si le Peuple Juif devait ne pas suivre les voies de la Torah et de la justice, car alors les nations du monde recevraient les bienfaits destinés à Israël. Grâce à un comportement vertueux, nous pouvons dominer tant nos propres désirs que nos ennemis, et nous élever sur l’échelle de la perfection jusqu’à la piété et la résurrection. « Qui est l’homme pieux? Celui qui se montre pieux envers son Créateur » (Zohar Michpatim 114b; Pin’has 222b). D. se tient à ses côtés et veille sur lui comme Il a veillé sur Ya’akov, et Il l’aide à franchir les degrés et à s’élever toujours plus haut.

Deuxième volet

« Et Ya’akov fit un vœu en ces termes: Si le Seigneur est avec moi, s’Il me protège dans la voie où je marche… » (Béréchith 28:20). Rachi explique ainsi ce verset: « s’Il garde la promesse qu’Il m’a faite de m’accompagner, comme Il me l’a dit: Je serai avec toi ». La suite de ce verset dit: « Si je retourne en paix à la maison de mon père, l’Eternel aura été mon D. et cette pierre érigée en monument sera la Maison de l’Eternel et tous les biens que tu m’accorderas… » (verset 21), et Rachi explique: « Si Tu fais cela pour moi, moi aussi j’accomplirai mon vœu, et de tous les biens que Tu m’accorderas, je T’en offrirai la dîme » (verset 22).

Il convient de s’arrêter sur ces versets. Tout d’abord, est-il possible de dire que Ya’akov avait des doutes concernant les promesses de D. et leur réalisation? En réalité D. lui a dit explicitement « Je serai avec toi et Je veillerai sur toi… » Comment peut-il en douter?

Deuxièmement, la condition que Ya’akov pose est étonnante. Si les promesses de D. ne se réalisaient pas pour quelque raison que ce soit, Ya’akov ne remplirait-il pas le vœu prononcé envers D.? Est-ce possible? Il sait qu’une faute quelconque peut causer l’annulation de ces promesses (Brach’oth 4a) et donc que veut-il dire par « moi aussi je remplirai ce vœu »? Pourquoi fait-il dépendre son vœu de la réalisation des promesses de D.? D’autant plus que les promesses de D. sont conditionnelles – elles se réaliseront s’il reste vertueux comme il le fut dans la maison de son père, sinon, elles sont nulles et sans fondement.

C’est que, à ce moment-là, il lui était très difficile de quitter la maison de son père et de quitter la Terre Sainte, de laquelle il puisait sa sainteté, pour aller se mesurer ailleurs avec des gens mauvais et des malfaiteurs comme Lavan, l’Araméen. Il a donc besoin, surtout maintenant, de l’aide supplémentaire de D., non seulement pour ne pas fauter, mais aussi pour pouvoir continuer à progresser et à servir D. avec des forces toujours grandissantes. Afin de se garder de toute défaillance, il fit un serment, comme le disent les Sages (Tan’houma Béha’alote’ha 10): « Les hommes vertueux font prêter serment à leurs mauvaises tendances ».

Pourquoi cela ?En vérité, il lui fut promis tellement de choses favorables. Justement pour cette raison! Il craint que la richesse l’incite à oublier D. au fur et à mesure qu’il s’enrichit, comme il est écrit: « La richesse est amassée pour le malheur de celui qui la possède » (Kohélet 5:12) et c’est pourquoi il s’est institué de lui-même une barrière protectrice en faisant ce vœu, pour ne jamais oublier la Providence Divine et pour se rappeler que tout ce qu’il reçoit est un don gracieux de D., dans le sens où il est dit « Tout vient de Toi, et nous ne Te donnons que ce qui T’appartient » (Divrei Hayamim I 29:14). C’est pourquoi il s’est engagé à prélever la dîme de tous les biens que D. lui accordera dans Sa grande générosité.

Nous savons que « quiconque vit hors de la terre d’Israël est semblable à quelqu’un qui ne connaît pas D. » (Ketouboth 110b). C’est la raison pour laquelle il a senti la nécessité de se protéger en faisant un vœu, afin que tous les biens et toutes les richesses qu’il recevrait ne le détournent pas du service de D. Alors il confirmera sa confiance en D., et il ne trébuchera pas. Telle était la voie que Ya’akov s’était tracée, déjà dans la maison de son père.

Ya’akov supplie D. de veiller sur lui et de lui donner des forces dans ses nouvelles entreprises, et des choses aussi essentielles que le pain et les vêtements (il ne demande pas de grandes richesses) sans lesquelles il ne pourra pas servir D. efficacement et avec l’esprit libre. Si D. lui accorde ces besoins de base, il est sûr qu’il retournera sans dommage à la maison de son père, « entier dans son corps, entier dans ses biens et entier dans sa Torah » (Chabath 33b), comme ce fut effectivement le cas. Et alors: « L’Eternel sera mon D. » et cette pierre, sur laquelle il eut la révélation de la Présence de D., « deviendra un monument », un chose solidement établie. Il désire utiliser ses forces et ses biens efficacement afin de préserver tout au moins le niveau spirituel qu’il a déjà atteint, car il a l’assurance qu’il ne subira pas la mauvaise influence de l’entourage dépravé qui pèse sur lui. Mais il ne suffit pas qu’il ne descende pas de son niveau spirituel actuel, il faut qu’à son retour cette pierre soit plus qu’un simple monument, elle doit être comme « la Maison de D., c’est-à-dire que Ya’akov continuera à monter l’échelle de la perfection jusqu’au plus haut degré possible, et plus haut que les anges. Bien que parmi des gens pervers, il est difficile de maintenir son niveau et encore plus de progresser, Ya’akov pourra le faire.

La grandeur de Ya’akov est d’avoir vécu dans une société dépravée sans douter de sa survie, et en aspirant aux plus sublimes réussites.

Tout ce que Ya’akov demande à D., c’est de l’aider à continuer dans la voie qu’il a choisie, celle de son grand-père, et cette aide divine le sauvera et soutiendra ses progrès. C’est pourquoi il s’est imposé de prélever la dîme sur tous les biens que D. lui promet afin de se rappeler que la moindre chose qu’il reçoit lui vient directement de D.

Après les promesses divines, Ya’akov prie D. pour qu’Il l’aide, et de son côté, il promet que l’Eternel sera son D. en exil de la même façon qu’il ressent la souveraineté de D. en Terre d’Israël. Il est possible que ce sens aussi soit inclus dans l’expression « une échelle se tient sur terre », c’est-à-dire: qu’il est encore plongé dans les préoccupations terrestres, parmi des gens méchants entièrement adonnés aux choses matérielles, il désire s’assurer qu’il aura « la tête dans le Ciel » – qu’il sera entièrement lié et attaché à D.

Bien que nous ayons dit que sortir d’Israël, quitter la maison de son père, était un pas douloureux pour Ya’akov, à la fin de sa prière il est écrit (Béréchith 29:1): « Ya’akov se mit en route » (littéralement: les jambes de Ya’akov le portèrent), et Rachi explique: « le cœur de Ya’akov portait ses jambes et il marchait légèrement », car il venait de recevoir une bonne nouvelle et alors tous ses membres et tous ses muscles se firent légers et il fut en pleine possession de ses forces » (Yalkout Chimoni 123). Ce soulagement était signe que sa prière avait été agréée et que D. serait avec lui, à l’étranger aussi. Il marchait tellement que ses pieds soulevaient la poussière du chemin. La suite du verset dit: « Il alla vers la terre des Enfants de l’Orient – « artza bné kedem », les initiales de ces mots forment le mot avak – poussière (ce qui indique aussi la poussière soulevée par sa lutte contre l’ange d’Essav, car il s’éleva alors au-dessus des anges). Du fait que sa prière avait été agréée, il marchait rapidement et avec joie pour servir D. dans tout ce qu’il faisait. Ce sens est aussi indiqué dans le mot « il marcha », comme il est écrit: « Si vous suivez (littéralement: marchez) Mes lois » (Vayikra 26:3): « Étudiez les lois de la Torah » (Torat Kohanim ad. loc.), et « lorsque  tu vas ton chemin » (Devarim 6:7), c’est-à-dire qu’en toute circonstance il faut s’occuper de Torah (et il s’arrêta en chemin pendant quatorze ans dans la maison d’étude de Chem et Ever). Seul celui qui progresse pas à pas « avance avec des forces grandissantes » (Téhilim 84:8) et a la possibilité de s’assurer que « la tête atteint le Ciel », qu’il « verra D. à Sion », et qu’il s’élèvera même au-dessus des anges.

Troisième Volet

« Il atteint un endroit où il établit son gîte, car le soleil était couché. Il prit une pierre de l’endroit, la plaça sous sa tête et passa la nuit en ce lieu » (Béréchith 28:11).

Il faut préciser le sens du mot « atteint ». Pourquoi n’est-il pas dit par exemple « il parvint », ou « il arriva »?

Rachi nous explique, sur la base de ce que disent les Sages (Brach’oth 26b), que « cela indique la prière, comme il est dit (utilisant le même mot): « N’intercède pas pour ce peuple auprès de Moi » (Yérémia 7:16), ce qui nous enseigne que Ya’akov institua la prière du soir, mais la Torah n’utilise pas le mot « il pria », pour nous enseigner aussi qu’il parcourut une grande distance d’un seul bond.

Il nous reste à comprendre pourquoi la Torah fait entendre, justement ici, que Ya’akov institua la prière du soir.

Rachi rapporte ce que disent les Sages (Béréchith Rabah 68:11; Méguilah 17a): « Il se coucha en ce lieu, en ce lieu, mais pas ailleurs. Pendant les quatorze ans où il avait étudié dans les tentes de Chem et Ever, il n’avait pas dormi car il était plongé dans la Torah ». Ya’akov n’a pas dormi pendant les quatorze ans où il étudiait chez Chem et Ever, de même qu’il n’a pas dormi pendant toutes les années où il était au service de Lavan, comme il est écrit explicitement (Béréchith 31:40): « Le jour, la chaleur me rongeait, et le gel la nuit, et mes yeux n’ont pas connu le sommeil ». Comment se fait-il que justement en cet endroit, il se coucha pour dormir? C’est que D. voulait que Ya’akov s’endorme en ce lieu, comme le disent les Sages (‘Houlin 91b): « Est-il possible qu’un homme vertueux me rende visite et que je le laisse partir sans lui avoir donné le gîte? »  Lorsque Ya’akov atteignit ce lieu qui est le Mont Moriah, le lieu du Temple, il ressentit un sommeil tout à fait spécial, une fatigue comme il n’en avait jamais connue, et il devait lutter vigoureusement contre lui-même pour ne pas tomber de sommeil en ce lieu saint. Dormir dans un tel lieu est une grave offense. De plus, l’heure de la prière était arrivée, cette prière que Ya’akov allait instituer. Comment pouvait-il se tenir debout pour la prière du soir dans ce lieu saint, alors qu’il tombait de sommeil? Il en était extrêmement peiné, mais D. vouait qu’il dorme en ce lieu afin de Se révéler à lui dans un songe et lui indiquer que « la tête atteint le Ciel », que malgré sa fatigue il serait capable de surmonter – s’il le voulait – tous les obstacles et de s’élever sur l’échelle de la perfection, étape par étape, jusqu’à des sommets qui atteignent effectivement le Ciel.

Nous apprenons aussi, ici, la grandeur des hommes vertueux, qui même lorsqu’ils se sentent fatigués, regrettent la faiblesse passagère qui les entrave et entache leur service de D., surtout lorsqu’elle les empêche d’étudier ou de prier, car ils aspirent à des niveaux supérieurs à toute heure et à tout moment. C’est pour nous une leçon. Si nous agissions de même, combien nous pourrions être heureux!

 

Article précédent
Table de matière
Paracha suivante

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan