La grandeur des saints patriarches

« Je suis apparu à Avraham, à Yitz’hak et à Ya'akov comme E-l Cha-daï, et mon Nom de Hachem, Je ne le leur ai pas fait connaître ». Rachi explique : Je suis apparu – aux Patriarches.

On sait que beaucoup des commentateurs de la Torah qui font attention aux détails des paroles éclairantes du plus grand des commentateurs se sont étonnés de ses paroles : que veut dire Rachi en ajoutant ces mots ? Le verset donne le détail des noms des Patriarches, Avraham, Yitz’hak et Ya'akov, alors qu’est-ce que Rachi cherche à nous enseigner ?

Il faut aussi rappeler ce qu’ont dit nos maîtres (Béréchit Rabba 47, 6), que les Patriarches, Avraham, Yitz’hak et Ya'akov, sont le Char de la sainte Chekhina. Le Zohar (I 248b) dit encore que le Saint béni soit-Il y a ajouté le roi David pour qu’il y ait un quatrième pied, car il n’y a pas de char de moins de quatre pieds. Il faut comprendre pourquoi le Saint béni soit-Il n’a pas ajouté Moché au lieu du roi David. En quoi la grandeur des Patriarches et du roi David est-elle supérieure à celle de Moché, de qui il est dit (Téhilim 8, 6) : « Tu l’as fait presque l’égal des êtres divins », ou encore (Devarim 34, 10) : « Il ne s’est pas levé d’autre prophète en Israël comme Moché, que Hachem a connu face à face » ?

Ils se sont abstenus de poser des questions

Quand nous essayons d’approfondir le sujet, on peut dire qu’ici le Saint béni soit-Il a suggéré à Moché que bien que les Patriarches aient connu beaucoup d’épreuves, Avraham a surmonté dix épreuves, Yitz’hak a été éprouvé par Avimélekh et ses serviteurs, Ya'akov a surmonté l’épreuve de Shekhem et de Yossef, ils n’en ont pourtant pas demandé la raison au Saint béni soit-Il, mais au contraire ils ont tout accepté avec amour, parce qu’ils ne voulaient pas parler de ce dont ils n’avaient pas besoin, et ils ont réalisé en eux-mêmes (Yébamot 20a) : « Sanctifie-toi dans ce qui t’est permis ». Il leur aurait été permis de poser des questions, mais ils se sont abstenus de le faire, parce qu’ils s’étaient sanctifiés plus encore que la norme, même dans des choses qui leur étaient permises.

Comme les saints Patriarches s’étaient conduits de cette façon, ils ont mérité d’être le Char de la Chekhina, ce que d’autres n’avaient pas mérité. Il se peut que ce soit pour cela que Rachi ait ajouté les mots « les Patriarches », pour nous suggérer que c’était cela leur grandeur. En effet, le mot « HaAvot » (les Patriarches) a la valeur numérique de « kadoch » (saint) (en ajoutant les lettres). Cela signifie que les Patriarches s’étaient infiniment sanctifiés, au point que même dans les choses permises, ils se dominaient et ne posaient pas de questions. C’est pourquoi ils ont mérité ce qu’ils ont mérité. Nous ne trouvons pas la même chose chez Moché, qui a demandé à Hachem, quand il l’a envoyé vers Paro, « pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple ? »

Bien qu’il ait été permis à Moché de demander cela, dans ce domaine les Patriarches avaient un niveau supérieur.

C’était sa seule joie

Le Saint béni soit-Il leur a joint le roi David comme quatrième pied du Char parce que le roi David, quand il était roi d’Israël, faisait de lui-même un étranger, comme si le Saint béni soit-Il ne lui devait rien, ainsi qu’il est écrit (Téhilim 39, 13) : « Entend ma prière, Hachem, et écoute mon cri, car je suis étranger avec Toi, résident comme tous mes pères. » Le Midrach dit là-dessus (Agadat Béréchit) : Avraham, Yitz’hak, Ya'akov et le roi David se sont rendus comme inexistants et comme des étrangers en ce monde.

Nous trouvons également dans la bouche de David (Téhilim 122, 1) : « Je me suis réjoui quand on m’a dit : allons vers la maison de Hachem ». Le roi David se réjouissait quand quelqu’un venait chez lui pour lui dire : « Seigneur, je voudrais étudier la Torah ! » Immédiatement, il laissait toutes ses affaires et s’installait pour étudier. Il est écrit à ce propos (Téhilim 27, 4) : « Etre installé dans la maison de Hachem tous les jours de ma vie ». C’était cela sa seule joie, en accord avec le verset (Téhilim 19, 9) : « Les ordres de Hachem sont droits, ils réjouissent le cœur. »

Il n’a jamais repoussé personne

On trouve dans la Guemara (Berakhot 4a) que David a dit devant le Saint béni soit-Il : « Maître du monde, je ne suis pas quelqu’un de pieux ! Tous les rois de l’orient et de l’occident ont des troupes en leur honneur, alors que mes mains à moi sont souillées de sang et de placenta, pour pouvoir déclarer une femme pure pour son mari. » C’est-à-dire qu’il n’a jamais repoussé personne qui voulait étudier la Torah. Il aurait eu le droit de jouir de l’honneur de la royauté, mais il ne le voulait pas, il se sanctifiait dans ce qui lui était permis. Comme le roi David avait fait de lui-même comme un étranger, qui sentait que tout ce que le Saint béni soit-Il lui donnait était un cadeau gratuit, à plus forte raison il n’a pas posé de questions, car quiconque dépend de la table des autres se réjouit de ce qu’on lui donne, et n’ose pas demander pourquoi ceci ou cela, il lui suffit de ce qu’on lui donne.

 

 

Article précédent
Table de matière
parachat BO

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan