Le Service de Dieu prime

Le Baal Chem Tov disait que celui qui pense à sa subsistance quotidienne et à toute affaire personnelle avant la prière du matin, ne reçoit pas l’aide de Dieu, même s’il craint le Ciel: c’est parce qu’il montre que ses affaires personnelles précèdent et importent plus que son culte divin [c’est ce que nous ont enseigné également nos Sages: (cf. Bérakhoth 14a)]. L’homme doit avant tout se rendre à la synagogue, y réciter ses prières et se fier à Lui. Ce n’est qu’ensuite qu’il doit penser à sa subsistance, conclut-il.

A notre humble avis, celui qui pense à ses affaires et travaille avant de prier, montre que Dieu n’est pas en mesure de l’aider, et surtout que l’amour de l’argent l’emporte sur celui de Dieu. Alors il n’arrive pas à se concentrer dans sa prière, et se hâtera de l’achever pour se rendre à son travail qu’il avait déjà commencé. Une telle conduite est naturellement très condamnable.

En revanche, celui qui se rend avant tout à la synagogue, montre qu’il se fie à Dieu qu’il aime de tout son cœur. L’Eternel l’aidera donc assurément dans toute œuvre de ses mains. Le Talmud (Makoth 24a) cite à cet effet en exemple, la conduite exemplaire de Rav Safra, et applique sur lui le verset: «il dit la vérité de tout son cœur» (Psaumes 15:2). Il ne pensait ni à regarder l’heure, ni à ses occupations pendant la Téfilah.

Il nous arrive souvent d’entendre les plaintes de gens qui sont assaillis de toutes sortes de pensées étrangères pendant leurs prières, notamment celle de Cha’harith. Ce sont généralement des Juifs pieux, qui se lèvent tôt et prient sans se hâter, et étudient régulièrement une page de Guémara ou ’Hok LeIsraël à l’issue de leur prière du matin.

«Qu’avez vous fait hier soir avant de dormir?» leur demandons-nous à notre tour. «Vous avez sans doute regardé la télévision, cet appareil maudit, ou lu un livre profane, au lieu d’étudier la Torah. Vous avez sans doute entretenu des pensées impures...» Un homme qui agit de la sorte ne se lèvera sans doute pas le matin avec des pensées pures. Ce qu’il a vu (ou lu) la veille, restera gravé dans sa mémoire... Ses prières ne seront dignes de porter ce nom, que s’il se débarrasse de l’impact que ces images ont laissé sur lui. C’est pourquoi la Halakhah ordonne à l’homme de n’aller au lit qu’après avoir étudié un passage de Torah (Michnah Bérourah #238; au nom du Chéné Lou’hoth HaBérith). Il se réveillera ainsi l’esprit serein, empli de sagesse et de Torah, et sa prière sera exaucée.

Ainsi, après la récitation du Chéma’ au lit, on est assuré de passer une nuit tranquille. Si on «tremble et ne pèche point, parle en son cœur sur sa couche, puis se tait» (cf. Psaumes 4:5), c’est-à-dire si on fait triompher le bien sur le mal pendant la nuit, on se fait nullement léser. Comme l’écrit le Ari zal: «la nuit, l’âme de l’homme monte aux sphères célestes, apprend la Torah avec les Tsadikim, et jouit de la gloire de la Providence Divine. Quand elle retourne à son corps le matin, elle le sanctifie davantage. Si, à son lever, il se lave les mains pour se purifier des impuretés qui s’y sont accumulées pendant la nuit (Zohar I, 169b; Beth Yossef, Ora’h ‘Haïm 4), va à la synagogue dans la crainte et l’amour, il se débarrassera de toute pensée étrangère, et sa prière et son étude de la Torah seront parfaites.

Tout dépend en fin de compte du souvenir de la sortie d’Egypte. Car nos Sages nous ont prescrit de nous la rappeler de jour et de nuit (Bérakhoth 1:5) comme il est écrit: «afin que tu te rappelles le jour de ta sortie d’Egypte, tous les jours de ta vie» (Deutéronome 16:3). «Les jours de ta vie» signifie seulement le jour; «tous les jours de ta vie» cela signifie que les nuits aussi y sont incluses. Il convient également de s’en souvenir sur sa couche la nuit, et le matin à son réveil, car le Chéma’ qu’on récite la nuit se termine par le verset: «Je suis l’Eternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte» (Nombres 16:41), et dans les téfilin, quatre parachioth la mentionnent.

Ainsi, quand on se rappelle nuit et jour la sortie d’Egypte, on pense aux enfants d’Israël que l’Eternel a fait passer de l’esclavage à la liberté, malgré toute leur impureté... Nous aussi, qui portons le titre d’hommes libres grâce à notre étude de la Torah, nécessitons toute l’assistance divine pour nous débarrasser de notre mauvais penchant. Si par malheur nous nous abstenons de l’étudier assidûment, nous sommes susceptibles de tomber dans les filets du Satan (Zohar III, 25b).

Veillons par conséquent à ce que nous faisons la nuit avant de nous mettre au lit. Invoquons Dieu et supplions-Le de nous pardonner, et de nous purifier comme Il a purifié les enfants d’Israël en Egypte, et de hâter notre Rédemption totale. Nous y arriverons par notre foi sincère et si nous nous contentons de ce que l’Eternel veut bien nous donner.

 

 

Sachons nous contenter de peu  Servons Dieu avec foi
Table de matière
L’épreuve de la manne  La valeur de l’étude de la Torah

 

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