Qu’arrive-t-il si on s’abstient d’étudier la Torah ?

«Toute l’Assemblée des enfants d’Israël partit du désert de Sin... et ils campèrent à Réfidim, où le peuple ne trouva point d’eau à boire» (Exode 17:1).

Citant nos sages (Békhoroth 5b), Rabbi ‘Haïm ben Attar, auteur du Or Ha’hayim, écrit: Ayant relâché (rafou) leurs mains de la Torah, c’est-à-dire ayant abandonné l’étude de la Torah, qui est comparée à l’eau (cf. Isaïe 55:1; Ta’anith 7a; Bava Kama 17a), les enfants d’Israël ont été privés d’eau.

Comment peut-on concevoir qu’au moment même où ils ont accédé aux sommets de la sainteté, les enfants d’Israël aient relâché leurs efforts et se soient totalement abstenus de l’étude de la Torah.

C’est que c’est précisément au moment où il s’élève le plus que l’homme se fait attaquer par le mauvais penchant, qui s’efforce de calmer son ardeur, de refroidir son enthousiasme. L’homme ne doit donc pas se laisser intimider par cet être de feu, il doit lui livrer vaillamment bataille... C’est ce qui arriva aux enfants d’Israël à leur sortie d’Egypte: lorsqu’ils eurent accédé à des niveaux spirituels extrêmement élevés, Dieu fit preuve d’une grande sévérité envers eux, et dès que, malgré eux, leurs mains se sont quelque peu relâchées, Il leur a envoyé Amalek.

Dans différents enseignements (Talmud Yérouchalmi Bérakhoth 1:5; Chémoth Rabah 25:16; Zohar II, 89a), nos sages enseignent que le Chabath correspond à toutes les mitsvoth. «Heureux celui qui respecte le Chabath et ne le profane point, et qui garde sa main de toute action mauvaise» (Isaïe 56:2). Comme nous l’avons vu aussi, toutes les mitsvoth portent le nom de émounah, la foi (cf. notamment Makoth 24a; Tan’houma, Choftim 9; ‘Habacuc 2:4; Psaumes 119:86, etc...). Le Chabath et la foi sont donc étroitement liés et constituent la base de la Torah... Par conséquent, celui qui observe le Chabath, et croit en Dieu qui lui donnera son gagne-pain le reste de la semaine, est considéré comme s’il avait accompli toutes les mitsvoth.

Pourquoi donc l’Eternel prescrivit-Il aux enfants d’Israël de ne pas amasser la manne le jour du Chabath, comme il est écrit: «aujourd’hui, le jour du Chabath, vous n’en trouverez pas dans les champs» (Exode 16:25); «...le septième jour, le Chabath, vous n’en trouverez point» (id. 26); «que chacun reste à sa place, et que personne ne sorte du lieu où il est au septième jour» (id. 29). C’est pour les imprégner de foi, ainsi que leurs descendants après eux. Celui qui observe le Chabath comme il convient, sera épargné de tout mal, comme il est écrit :«Voici, l’œil de l’Eternel est sur ceux qui Le craignent, sur ceux qui espèrent en Sa bonté...» (Psaumes 33:18-19). Il sera béni, et réussira dans toute œuvre de ses mains, et tous ses péchés lui seront pardonnés, même s’il adore des idoles, comme Enoch (cf. Chabath 118b).

Datan et Aviram n’écoutèrent pas Moïse, comme il est écrit: «quelques uns du peuple sortirent, et allèrent à la récolte [de la manne] mais ils ne trouvèrent rien» (Exode 16:27). Cela dénote de leur part un manque de foi certain: au lieu de consacrer tout le Chabath à l’étude de la Torah (Tana Débé Elyahou Rabah 1), ils sortirent récolter la nourriture céleste, engendrant ainsi l’attaque d’Amalek.

Nous apprenons ainsi que si on néglige, ne serait-ce momentanément, l’étude de la Torah, on incite Amalek, c’est-à-dire le mauvais penchant, à l’attaque, même si on se trouve à un niveau élevé.

Ce manque de confiance, la question même qu’ils posèrent: «Que mangerons-nous demain?» c’est-à-dire Chabath (Mékhilta, Béchala’h), équivaut à un affaiblissement de l’étude de la Torah dans son intégralité. Amalek est alors venu leur livrer bataille pour montrer que le mauvais penchant s’attaque à l’homme même si les fautes qu’il commet semblent minimes. Il faut alors se défendre contre lui «de génération en génération», c’est-à-dire tout au long de sa vie, et sans l’assistance de l’Eternel, nul ne peut le vaincre (Kidouchine 30b).

En vérité on peut dire que les enfants d’Israël n’ont pas à proprement parler commis un péché. Ils n’ont fait que se soucier de la subsistance de leurs enfants... Moïse leur avait demandé de ne pas récolter la manne le Chabath, ils n’avaient pas à se poser des questions. La main de Dieu est-elle trop courte pour garantir leurs besoins? Non, ils n’ont pas prêté attention aux paroles de Moïse. Après tout, ils voulaient être sûrs du lendemain. Néanmoins, le niveau spirituel auquel ils avaient accédé ne leur permettait pas de poser la moindre question. Leur foi devait être totale, aveugle. Ils n’avaient pas à sortir de leurs tentes pour voir s’il y avait ou non de la manne le Chabath... En fait, comme le précise le verset, seul quelques-uns sortirent à la récolte. Toujours est-il qu’Amalek leur livra bataille, pour montrer aux enfants d’Israël qu’un péché commis par une minorité est susceptible de nuire à tout le peuple; le doute exprimé par la minorité se propage chez tous. Le châtiment est alors très lourd...

Cela nous rappelle le cas d’une femme atteinte de cancer, qui est venue récemment nous demander une bénédiction... Après une certaine période de téchouvah, elle commença à profaner le Chabath... Elle croyait dans la bénédiction mais pas dans le Chabath! Ne savait-elle pas que le Chabath et la foi sont étroitement liés? Il convient par conséquent d’affermir constamment sa foi.

On peut se demander comment Amalek, qui a assisté à la défaite fulgurante de Pharaon, a osé s’attaquer aux enfants d’Israël? C’est ainsi qu’agit le Satan qui ne désespère jamais, et cherche par tous les moyens à saisir l’homme dans ses filets. Refusant à tout prix qu’ils reçoivent la Torah, il envoya les Egyptiens leur livrer bataille, mais quand il vit qu’il n’avait pas réussi, il vint personnellement les attaquer, et ce pour raffermir leur foi vacillante.

Tout comme Moïse, chaque Juif doit raffermir sa confiance en Dieu. Il triomphera alors du mauvais penchant, et plus particulièrement en s’engageant dans l’étude assidue de la Torah.

 

L’abondance (chéfa’) provient de nos trois pasteurs
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