La sainteté du Chabbat a la priorité absolue

« Moché rassembla tout la communauté des bnei Israël et leur dit : voici les choses que Hachem a ordonné de faire. Pendant six jours le travail sera fait, et le septième jour sera pour vous sacré, un repos de chômage pour Hachem, celui qui y fera un travail sera mis à mort. » (Chemot 35, 1-2)

La parachat Vayakhel commence par un ordre que Moché donne aux bnei Israël sur l’observance du Chabbat. Certes, ils avaient été rassemblés essentiellement pour leur demander de donner pour la construction du Sanctuaire, mais malgré cela, la Torah commence par écrire l’interdiction de faire un travail le Chabbat, et ensuite seulement elle rappelle que Moché a demandé au peuple d’Israël de donner de l’argent, de l’or et du cuivre, dans le noble but de construire le Sanctuaire. « Prenez de chez vous une offrande pour Hachem, tout homme généreux de cœur apportera l’offrande à Hachem ; de l’or, de l’argent et du cuivre. »

L’ordre du déroulement des événements dans la Torah n’est pas un hasard. Il est là pour nous donner un enseignement. Moché voulait faire pénétrer chez les bnei Israël la prise de conscience que même s’il les avait réunis pour rassembler les matériaux nécessaires à la construction du Sanctuaire, l’observance du Chabbat était infiniment plus importante que la mitsva de tsedaka. En effet, il est courant que certaines personnes qui foulent aux pieds la sainteté du Chabbat et le profanent allégrement distribuent de l’argent pour se justifier à leurs propres yeux, et donnent aux nécessiteux très généreusement. Ces personnes-là se consolent en se disant que certes, elles n’observent pas la sainteté du Chabbat, mais qu’elles font extrêmement attention à donner de la tsedaka, or il est dit (Michlei 10, 2) : « La tsedaka sauve de la mort », c’est pourquoi elles se sentent certaines qu’il ne leur arrivera aucun mal et qu’elles ne seront pas punies de leur profanation du Chabbat.

Moché, quand il parle de la mitsva du Chabbat, a fait pénétrer le message suivant dans le cœur des gens : certes, la mitsva de tsedaka est extrêmement importante, et celui qui veille à l’accomplir mérite une grande récompense, et l’on sait que le kabbaliste Rabbi ‘Haïm Vital, que son mérite nous protège (Cha’arei Kedoucha IIème partie, 7) a écrit qu’on peut perdre n’importe quelle mitsva à cause d’une transgression, mais que la mitsva de tsedaka n’est repoussée par aucune faute. Pourtant la mitsva de Chabbat non seulement n’est pas moins importante que la tsedaka, mais elle l’est même davantage, car le Saint béni soit-Il a créé le monde en six jours, et le septième jour il a cessé de créer, c’est pourquoi nous aussi nous devons respecter ce jour-là où Hachem a cessé Son travail, et le sanctifier pour Lui.

Betsalel a reçu l’ordre de construire le Sanctuaire, et il est dit dans les ouvrages saints que pendant qu’il l’érigeait, il avait des intentions très élevées et profondes et pensait à des mystères et à des Noms sacrés par lesquels le Saint béni soit-Il a créé le monde en six jours. Comme dans le Sanctuaire les Noms sacrés se trouvaient en intention, il a été interdit a peuple d’Israël d’y travailler le Chabbat, pour ne pas profaner les Noms sacrés qui y avaient été placés.

Ne pas se livrer aux travaux du Sanctuaire le Chabbat constitue une preuve que bien que l’endroit de la Présence de Hachem soit construit grâce aux offrandes des bnei Israël, néanmoins on ne doit pas y travailler le septième jour, pour montrer que l’observance du Chabbat est supérieure en importance à la mitsva de tsedaka. Cela ne vient pas diminuer la valeur de la mitsva de tsedaka, mais nous donner un enseignement, et nous faire prendre conscience de la gravité de la mitsva de Chabbat, et de l’extrême attention qu’il faut y porter, dans les moindres détails.

La voix de Ya’akov le Chabbat

Quelqu’un qui vit dans une foi totale en Hachem mérite que toute la Torah s’accomplisse en lui, et comme on l’a dit, le Chabbat est ce qui amène l’homme à ce niveau. J’ai vu cité au nom du Ben Ich ‘Haï que chacun doit s’efforcer d’étudier la Torah le Chabbat, et même si quelqu’un se dispense de cette étude pendant tous les jours de la semaine parce qu’il travaille beaucoup, le Chabbat il ne peut pas s’en dispenser sous prétexte qu’il n’a pas le temps, parce que le Chabbat est un repos, et que même le Saint béni soit-Il s’y repose de Son travail de création. Il doit donc consacrer de son temps de repos à l’étude de la sainte Torah.

On peut dire que le mot « Vayakhel » se divise en deux. Les lettres « vav youd » ont la valeur numérique du mot « tov » (en comptant le mot lui-même), ainsi qu’il est écrit (Michlei 4, 2) : « Car je vous ai donné un bon (tov) cadeau, n’abandonnez pas Ma Torah. » Alors que les lettres « kouf lamed » correspondent à ce qui est dit : « La voix (kol, ‘kouf lamed’) est la voix de Ya’akov » (Béréchit 27, 22). On peut donc dire que la voix de Ya’akov, qui est la voix de la Torah (appelée « leka’h tov », un bon cadeau) doit résonner et se faire entendre le Chabbat avec encore plus de puissance. Le fait que la mitsva de Chabbat soit citée dans la parachat Vayakhel fait allusion à ce sujet très élevé.

On sait que Jérusalem a été détruite parce qu’on n’y observait pas le Chabbat (Chabbat 119b). Or a priori, il semblerait que cette génération ait observé le Chabbat, mais le reproche qu’on lui fait est de n’avoir pas veillé à étudier la Torah le jour du Chabbat, ce qui est l’étude la plus élevée et la plus purifiée. De plus, si un malheur arrive à quelqu’un, qu’il examine sa conduite et vérifie pourquoi cela lui est arrivé. S’il a cherché et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la faute de la négligence dans l’étude de la Torah (Berakhot 5a). La négligence la plus grave en la matière est celle qui a lieu le Chabbat, car alors on a le temps, c’est pourquoi on doit consacrer ses moments libres à l’étude de la Torah le Chabbat.

 

 

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TABLE DE MATIERE
PARACHAT VAYAKHEL

 

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