Appliquons-nous à observer les préceptes les moins importants aussi bien que les préceptes les plus importants

On peut se demander pourquoi la Torah insiste tellement sur la construction du Tabernacle: elle la mentionne notamment dans les sections hebdomadaires Téroumah, Tétsavéh, Vayak-hel, et des centaines de versets lui ont été consacrés. Or, le Tabernacle était somme toute une construction temporaire, où les enfants d’Israël offraient leurs sacrifices, et qui fut remplacé définitivement par le Temple du Roi Salomon (Rois I, 6:1).

Par contre, nous voyons que la Torah ne parle qu’en bref de mitsvoth qui ont été fixées pour toutes les générations jusqu’à la fin des temps. C’est ainsi que, en ce qui concerne le respect des parents, qui est une des mitsvoth les plus importantes de la Torah (Devarim Rabah 6:2), la Torah se contente de prescrire: «Honore ton père et ta mère» (Exode 20:12); à propos de l’observance du Chabath, elle ne mentionne que: «Souviens-toi du jour de repos, pour le sanctifier» (id. 20:8); de la mitsvah des téfiline: «Ce sera comme un signe sur ta main, et comme des fronteaux entre tes yeux» (id. 13:16); de la circoncision: «Faites circoncire tout mâle d’entre vous» (Genèse 17:10), etc.. Quant à la Loi Orale, aux Halakhoth qui ont été données à Moïse sur le Sinaï, la Torah ne les mentionne nulle part.

La Torah insiste également sur le candélabre, dont la construction posa de nombreux problèmes à Moïse (Ména’hoth 29a; Bamidbar Rabah 15:3). Le Saint, béni soit-Il, finit par lui dire: «Jette-le dans le feu, et il se fera de lui-même» (cf. Exode 25:31; Tan’houma, Chémini 8). Or ce candélabre n’était pas destiné aux générations, puisque le Temple fut détruit...

Si la Torah a insisté sur la construction du Tabernacle, qui n’était que provisoire, c’est donc pour nous inciter à veiller aux mitsvoth «légères» que nous accomplissons quotidiennement, et dont les motifs sont en fait extrêmement éloignés de nous. La Torah nous a d’ores et déjà ordonné de nous appliquer à observer les préceptes les moins importants, aussi bien que les préceptes les plus graves (Avoth 2:1; Tan’houma, ‘Ekev, 1)...

Le Talmud (Kidouchine 31a) loue Rabbi Tarphon qui manifestait un respect exemplaire à l’égard de sa mère. Quand il tomba malade, elle se rendit chez les grands d’Israël pour qu’ils invoquent la miséricorde divine. Mais les grands Sages lui firent remarquer que Rabbi Tarphon n’avait pas même observé à moitié la mitsvah du respect du père et de la mère. Comment pourrait-on expliquer leur réserve alors que la Torah n’insiste pas sur cette mitsvah?

C’est que, nous l’avons vu plus haut, si la Torah n’a pas insisté sur les mitsvoth quotidiennes, c’est parce qu’elle ne voulait pas que l’homme se contente de les accomplir à la lettre, mais de les prolonger, si on peut dire... Si elle en avait précisé les motifs et les secrets profonds, de nombreux ouvrages n’y auraient pas suffi...

Si la Torah ne s’est pas étendue sur le Temple de Salomon autant que sur la construction du Tabernacle, c’est qu’il devait subsister à jamais, et sa destruction a été engendrée par les fautes des enfants d’Israël. Le Tabernacle, qui était somme toute temporaire, nous apprend à accomplir à la perfection les mitsvoth qui ont été prescrites pour toutes les générations à venir... Déployons donc tous nos efforts pour exécuter à la perfection les précieux préceptes divins jusqu’au jour de notre mort, car ils rapprochent la Rédemption (Zohar III, 270a) et nous imprègnent de la Chékhinah, tout comme le Tabernacle.

 

 

La force de la sainteté: l’édification miraculeuse du Tabernacle
TABLE DE MATIERE
Le Tabernacle nous rapproche de Dieu

 

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