Chékalim et croisement d’espèces — Le mois d’Adar prépare celui de Nissan

Le Talmud (Chékalim 1:1), enseigne que le premier jour du mois d’Adar, on commence à rappeler les chékalim et les croisements d’espèces interdites. Pourquoi ne proclamerait-on le début de la collecte de chékalim et l’interdiction de croiser les espèces, un autre mois?

C’est que le tabernacle a été dressé le premier jour de Nissan (cf. Exode 40:17; Tan’houma, Pékoudé 11), et comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, il fait allusion à l’homme qui doit servir de sanctuaire à son Créateur, comme il est écrit: «Ils Me feront un sanctuaire, et J’habiterai au milieu d’eux» (Exode 25:8), et «Je suis l’Eternel qui habite au milieu des enfants d’Israël» (Nombres 35:34), uvre de la main du Saint, béni soit-Il (Kohéleth Rabah 3:14; cf. Cho’her Tov 139:5), car l’homme possède une âme qui est une partie de Dieu et l’Eternel cherche à rejoindre cette partie et habiter en lui.

D’immenses efforts sont cependant exigés de la part de celui qui désire s’imprégner de la Providence Divine. Il a besoin de l’aide divine pour triompher de son mauvais penchant qui s’efforce constamment de le faire fauter (Soucah 52a; Kidouchine 30b; Kalah 2), et l’empêche de servir de sanctuaire à son Créateur.

Au cours du mois d’Adar qui prépare celui de Nissan, l’homme doit donc se sanctifier, s’engager assidûment dans l’étude de la Torah, réciter régulièrement ses prières, et accomplir le plus possible de mitsvoth et bonnes actions. Comme nous l’avons vu, pendant sept jours, Moïse montait et démontait le Tabernacle, qui ne prit forme définitive que le premier jour de Nissan allusion aux progrès et régressions que l’homme peut connaître... Ne nous décourageons donc pas malgré les chutes que nous connaissons pendant les sept jours de la semaine (correspondant aux sept jours d’intronisation du tabernacle): nous finirons par nous élever et nous imprégner de la Chékhinah... Le huitième jour, qui dépasse le cours normal des événements (et est au-dessus de la nature), c’est-à-dire le premier jour de Nissan, nous ressemblerons à une créature nouvelle, tous nos péchés seront expiés, et nous nous imprégnerons de la Providence divine, comme le Tabernacle.

Le mois de Nissan porte le nom du «premier des mois», parce qu’il revêt l’aspect du huitième jour au cours duquel la gloire de Dieu couvrit le tabernacle. C’est le mois de la Rédemption, comme l’enseigne le Talmud (Roch HaChanah 11a; Chémoth Rabah 15:2; Zohar III, 249a): «Ils ont été libérés [d’Egypte] à Nissan, et à Nissan ils sont destinés à être libérés.»

 C’est précisément au mois d’Adar qu’on parle des chékalim pour rappeler à l’homme que c’est un mois particulièrement propice à l’étude de la Torah et à l’amélioration de sa conduite par les préparatifs pour le mois de Nissan. Au mois de Adar, on peut triompher du mauvais penchant, de ce har, qui a la même guématria (205) que lui (Soucah 52a; Zohar I, 190b). C’est un mois où les enfants d’Israël ont reçu une nouvelle fois la Torah d’un coeur entier, et c’est pour cela que c’est un mois propice à s’élever dans l’étude de la Torah et accéder à la Rédemption et à la révélation de la Chékhinah.

Comme nous l’avons vu, c’est au mois d’Adar que Haman a porté une accusation contre les enfants d’Israël qui s’étaient abstenus d’étudier la Torah. Car il ne suffit pas d’accomplir des mitsvoth, mais d’entendre la voix de la Torah, en mésestimant quelque peu la valeur des chékalim. Un mois de préparatifs est nécessaire pour s’élever au concept de huitième jour, pour accéder au mois de Nissan, mois de la Rédemption.

On rappelle aussi les problèmes des kilaïm, de l’interdiction des croisements d’espèces, et on prend conscience du fait qu’ils ne sont d’aucune valeur (kloum: rien). En effet, ce qui prime, c’est d’accéder à la Torah, et de faire régner le Saint, béni soit-Il, sur la terre entière (Notons à cet effet la similitude des valeurs numériques de kilaïm et méloukhah: la royauté). Citant le Zohar (III, 86b), l’auteur de Séfath Emeth (Parachath Chékalim 634, 637, 653) rapproche le terme kilaïm de beth kélé (prison), et explique que grâce aux offrandes, on se libère de la prison spirituelle, et on se prépare pour Pessa’h; on se débarrasse de la perversion du coeur en éliminant le pouvoir du mauvais penchant. On sort des cinquante (noun) portes de l’impureté, auquel fait allusion le terme kilaïm (Kilaïm: kélé YaM; Youd plus Mem = 50).

Eloignons-nous donc radicalement de la cupidité, et réédifions-nous au mois d’Adar. Avec l’aide de Dieu, nous accéderons à Nissan/aspect du huitième jour, qui transcende la nature. Nous ressemblerons alors à une créature nouvelle, imprégnée de la Chékhinah comme le tabernacle.

 

 

Le spirituel important — le matériel secondaire
TABLE DE MATIERE
L’étude de la Torah dans la pureté conduit à l’effacement d’Amalek

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan