La Torah conduit à l’attachement à Dieu

Un verset enseigne: Et vous tous qui êtes attachés (littéralement: collés) à l’Eternel... (Deutéronome 4:4).

Un autre enseigne: à Lui votre culte, à Lui votre attachement (id. 13:5). Comment peut-on s’attacher au Saint, béni soit-Il, qui est un feu dévorant. Plusieurs réponses ont été fournies à cette question par nos Sages (cf. Sotah 14a; Kéthouvoth 111:2) et nous voudrions à notre tour proposer la nôtre.

L’Eternel a insufflé dans les narines [de l’homme] un souffle de vie (cf. Genèse 2:7): ce dernier ne s’est toutefois pas br-lé et est resté en vie à cause de son attachement avec son Créateur, l’auteur de sa vie. Mais quand l’homme pèche, la lumière, celle que l’Eternel a insufflée en lui, se dissipe. Il incombe donc à l’homme de s’efforcer de garder en lui cette lumière divine et de s’en imprégner toute sa vie.

C’est essentiellement par l’étude intensive de la Torah qui porte le nom de vie (Avoth deRabbi Nathan 34:10), d’élixir pour son corps (‘Irouvin 54a; Kidouchine 30b), qu’il y accédera. D’autre part, il est écrit: C’est après l’Eternel, votre Dieu, que vous devez marcher (Deutéronome 13:5). Mais comment marcher après Lui? Si vous vous conduisez selon Mes lois (Lévitique 26:3) si vous marchez dans Mes lois, c’est-à-dire si vous vous engagez pleinement dans l’étude de la Torah, vous vous attacherez au Saint, béni soit-Il.

C’est cette même idée que nous trouvons dans la section hebdomadaire Bo. L’Eternel dit à Moïse: Rends-toi (littéralement: viens) chez Pharaon (Exode 10:1). Viens, je t’accompagne chez lui, lui propose Dieu. Si Dieu est avec l’homme, il ne doit craindre personne, même pas un mécréant comme Pharaon. Il s’attachera ainsi à Lui. Il faut toutefois qu’il sache que tout dépend de ses actes. Tes actes te rapprocheront et tes actes t’éloigneront enseigne la Michnah (Edouyoth 5, 7).

La sidrath Mikets fait également allusion à cette idée. Il est écrit: Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent point (Genèse 42:8), et plus bas: En vérité, nous sommes coupables envers notre frère... (id. 23). Joseph représente, si l’on peut dire, l’aspect de Dieu qui insuffle le souffle de vie chez l’homme; Il reconnaît l’homme depuis sa création (Nidah 31a). Par la suite, toutefois, tout dépend de la conduite de l’homme, tout se trouvant entre les mains de Dieu, à l’exception de la crainte de Dieu (Bérakhoth 33b; Zohar I, 59a). S’il s’imprègne de cette crainte par l’étude de la Torah et l’accomplissement de mitsvoth, il ressentira l’existence de Dieu qui est en son sein et se rapprochera de Lui. Mais si, à Dieu ne plaise, il s’éloigne du service divin, il ne Le ressentira pas, la Providence Divine s’étant à son tour éloignée de lui. Par conséquent, s’il ne reconnaît pas Dieu, il en est seul coupable, car il n’a pas fourni assez d’efforts pour se rapprocher de Lui.

En outre, le Jour du Jugement, on rappellera à l’homme que Dieu a insufflé en lui une âme pure et qu’il a perpétré de mauvais actes qui ont engendré son éloignement du Créateur. Il en exprimera de vifs regrets et avouera qu’il est coupable de la disparition du souffle de la vie du fait qu’il ne s’est pas engagé dans l’étude de la Torah. D’ailleurs, le verset: Ce fut au bout de deux années, Pharaon eut un songe... (Genèse 41:1) fait allusion à la fin de la vie de l’homme à la surface de la terre. L’homme regrette alors ce monde du mensonge où il se plaisait tant, et prend conscience du fait que sa vie ne revêtait qu’un aspect de songe... Le Tsadik est triste de ce jour où il faut acquitter sa dette, car il aurait voulu vivre davantage pour continuer à servir son Créateur et se rapprocher de Lui. Le mécréant aussi est triste, mais pour une raison différente, sa vie est venue à échéance du fait de son éloignement de Dieu.

Nous voyons par là que le Ciel porte de graves accusations contre ceux qui se sont éloignés du Saint, béni soit-Il, en dépit du fait qu’ils ont reconnu et perçu la vérité, contre ceux qui se sont abstenus de s’engager dans l’étude de la Torah et de se rapprocher ainsi de Dieu et ne se sont donc pas élevés au plan spirituel.

Celui qui veut se rapprocher de Dieu doit partager les charges de son prochain (cf. Avoth 6:6). Il pourra alors se rapprocher de Dieu, c’est-à-dire de Ses attributs: la clémence, la miséricorde... (Sotah 14a). Quand l’Eternel voit l’homme dans sa détresse, Il s’en afflige et crie: Aïe ma tête! Aïe mes bras! (Sanhédrine 46a). Dans toutes leurs souffrances, Il a souffert avec eux (Isaïe 63:9). Celui qui se conduit de la sorte, la Providence Divine réside en lui... Nos Sages enseignent en effet que les soixante-dix anciens étaient en Egypte les commissaires des enfants d’Israël qui étaient battus par les inspecteurs de Pharaon (cf. Exode 5:14; Sifri 11:15). Parmi ces commissaires se trouvaient aussi les douze chefs de tribus qui ont apporté des offrandes à l’occasion de l’inauguration du Tabernacle (Nombres 7:2; Sifri 7:147). C’est donc grâce à la miséricorde qu’ils manifestaient à l’égard de leurs frères qu’ils ont accédé à ce haut rang; c’est grâce à cette vertu que la Chékhinah résidait en eux.

Ces commissaires enfin étaient les soixante-dix hommes entre les anciens d’Israël, que tu connaisses pour être des anciens du peuple et ses magistrats (Nombres 11:16; Sifri id.). Quand Moïse a entendu qu’Eldad et Médad prophétisaient dans le camp, il dit: Pl-t au Ciel que tout le peuple de Dieu se composât de prophètes (id. 11:29). Moïse souhaitait que tous les enfants d’Israël partagent les charges de leur prochain comme ces anciens, pour qu’ils soient dignes d’être prophètes. On n’accède à ce rang sublime que par l’union, le fait de se porter garant de l’autre, et surtout par l’étude assidue de la Torah.

Ces anciens qui étaient doués de prophétie ne visaient nullement les honneurs; ils aspiraient essentiellement à partager les charges de leurs frères. Nouveaux membres du Sanhédrine, ils devaient rendre un jugement équitable et semblable à celui de Dieu, clément et miséricordieux. Car, comme on le sait, le Ciel fait emprunter à l’homme la voie qu’il veut emprunter (Makoth 1Ob; Bamidbar Rabah 20:11).

 

 

L’ouïe, instrument d’élévation dans le service divin
TABLE DE MATIERE
Les vertus d’un service divin pratiqué par l’homme de tout son coeur et de toute son âme

 

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