Les vertus d’un service divin pratiqué par l’homme de tout son coeur et de toute son âme

Dans cette leçon, nous voudrions définir exactement ce qu’on entend par: s’attacher aux attributs divins. En quoi cet attachement diffère-t-il des autres formes de service divin?

Certains reconnaissent volontiers l’existence d’un Créateur, mais pas de leurs deux cent quarante-huit membres et trois cent soixante-cinq nerfs et tendons. Tout ce qu’ils font, ils le font par routine. Ils font leurs prières tous les jours, mettent les téfilin, etc. mais courent un danger dans ce sens qu’ils s’abstiennent d’améliorer la qualité de leurs mitsvoth et de les accomplir dans la joie, la concentration, la soumission, etc. pour s’élever davantage et s’imprégner de plus en plus de la crainte du Ciel. Bien qu’ils s’engagent dans l’étude de la Torah et fassent régulièrement la charité, ils sont susceptibles de tomber dans les filets du mauvais penchant car leur dévotion n’est qu’extérieure et ils ne s’attachent pas à Dieu...

Il faut savoir que, dans l’accomplissement des mitsvoth, le corps doit participer avec l’âme. Autrement, on n’accède pas à la perfection et on est susceptible de se dégrader au plan spirituel. Il convient de s’attacher au maximum au Saint, béni soit-Il, imiter Ses attributs comme nous l’avons vu plus haut. Il a pitié de Ses créatures, même quand elles L’irritent par leur mauvaise conduite. Elles comprennent que tout ce qui leur arrive n’est que la manifestation de la grâce divine, comme il est écrit: Oui, Seigneur, tienne est la bonté, car Tu rémunères chacun selon son oeuvre (Psaumes 62:13). L’Eternel n’a pas besoin de Ses créatures. C’est par Sa grâce (gratuite) qu’Il subvient à leurs besoins... L’homme doit donc en faire de même, avoir pitié de son prochain sans s’attendre à la moindre récompense ni à des honneurs, et même si son prochain se conduit mal avec lui, il doit manifester grâce et miséricorde à son égard... C’est ce qu’on appelle s’attacher vraiment aux vertus de Dieu...

La lumière créée par les mitsvoth ou les bons traits de caractère de l’homme imprègnent ainsi son corps, et l’homme se rattache au Saint, béni soit-Il, et Lui procure du plaisir. Il Le ressent dans tout son être: son coeur et son âme, aspect de sa vie est attachée à la sienne (Genèse 44:30).

L’homme doit s’avancer avec une force toujours croissante, accomplir une mitsvah après l’autre, se rendre de la synagogue à la maison d’étude (Bérakhoth 64a), c’est-à-dire s’élever sans répit, améliorer constamment ses qualités et intensifier sa crainte du Ciel. Au début, seule l’âme ressent la grandeur de la mitsvah et perçoit la lumière qu’elle diffuse. Mais à mesure qu’on embellit la mitsvah, le corps aussi la ressent.

Avant de savourer le go-t de la mitsvah, le corps n’en jouit pas: il l’accomplit chélo lichmah, c’est-à-dire littéralement pas pour son nom. Mais quand il s’y efforce, il l’accomplit lichmah pour son nom d’une façon désintéressée; se conformant ainsi à l’enseignement de nos Sages selon lequel il faut toujours accomplir des mitsvoth: au début, pas pour leur nom; on s’entraîne alors à les accomplir pour leur nom, pour la mitsvah elle-même (Kalah 8; Pessa’him 50b). L’homme ne doit pas cesser de s’élever jusqu’à ressentir vraiment la mitsvah qu’il accomplit et accéder au niveau de Josaphat, roi de Judah, dont le coeur grandit dans les voies de l’Eternel (Chroniques II, 17:6). En les accomplissant, il doit viser exclusivement l’amour du Ciel.

Même s’il est très pieux et intègre, le scribe doit dire chaque fois avant d’écrire sur le parchemin: au nom de la sainteté du rouleau de la Torah... Il se peut en effet qu’au milieu de son travail, il s’enorgueillisse des belles formes des lettres qu’il écrit. Il doit aussi penser à l’objectif de son oeuvre: célébrez mon Dieu! (cf. Exode 15:2), l’orner de ses mitsvoth (Nazir 2b). Il ne doit pas viser son propre honneur ou en arriver à éprouver de l’orgueil. Il doit dire à chaque fois: au nom de l’union du Saint, béni soit-Il, avec Sa Providence afin que tous ses deux cent quarante-huit membres et trois cent soixante-cinq tendons et nerfs, visent essentiellement à glorifier l’Eternel...

 

 

La Torah conduit à l’attachement à Dieu
TABLE DE MATIERE
La vertu de l’union

 

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