La mitsvah de construire une barrière. Les fondements de la Chékhinah et l’étude assidue de la Torah

Proposons-nous dans cette leçon de nous approfondir un peu sur le concept de la barrière.

La Torah ordonne: Ki Tivnéh Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras ma’akéh, une barrière autour du toit, pour éviter que ta maison soit cause d’une mort, si quelqu’un venait à en tomber (Deutéronome 22:8).

Comme nous l’avons vu, Dieu réside en chacun de nous. Si nous devons servir de Temple Saint à la Providence Divine, nous devons donc nous renouveler sans cesse et ajouter sans répit de l’étude de la Torah, des mitsvoth et des bonnes actions à notre édifice, sans quoi il aura l’air vieux et fragile.

KY étant les premières lettres de Kol Yom, nous devons bâtir chaque jour une maison neuve, meublée de Torah et de mitsvoth, et plus particulièrement nous approfondir, Léhit’amek ‘AMOK a la même racine que Ma’AKéh dans son étude, prendre conscience du fait qu’elle est plus vaste que tous les océans, et de notre insignifiance totale par rapport à elle. Nous en viendrons alors à nous sanctifier (et faire des barrières) même pour des choses qui nous sont permises, et à ne cesser de nous renouveler, aspect de maison neuve. Car si nous ne nous renouvelons pas constamment, la Chékhinah ne peut pas résider en nous. Nous serons, à Dieu ne plaise, cause de mort, dans ce sens que le mauvais penchant s’intensifiera constamment contre nous et nous accompagnera à la synagogue ou à la maison d’étude.

Pourquoi, d’autre part, la Torah écrit-elle deux fois la chute: Yipol Hanofel? Car il s’agit ici en fait de deux chutes: la première due au fait que nous n’avons pas construit une barrière, c’est-à-dire que nous n’avons pas été scrupuleux de faire une barrière qui interdit même les choses permises; la deuxième engendrée par le fait que nous sommes tombés du haut du toit au plus profond du puits, selon la locution araméenne. Le fait même que nous ne comptons que sur ce que nous savons et nous abstenons de nous renouveler constitue une chute, car le mauvais penchant peut s’introduire dans notre esprit pendant notre étude de la Torah.

Seul un bâtiment solide, meublé de l’étude de la Torah intensive et en profondeur, nous permettra de vaincre le mauvais penchant malgré toutes ses tentatives de nous faire tomber dans ses filets. Quand nous nous levons le matin et louons notre Créateur, Lui adressons nos prières et nous approfondissons dans l’étude de la Torah, nous renouvelons et raffermissons cet édifice de la sainteté. Ne nous plaignons pas que Dieu ait créé le mauvais penchant, car Il nous a nanti d’une arme de choix pour lui livrer bataille. Et si nous tombons dans ses filets, c’est essentiellement parce que nous ne lui avons pas livré une lutte suffisamment acharnée et nous ne nous sommes pas assez engagés dans l’étude de la Torah: notre édifice est donc susceptible de s’écrouler. Une étude sérieuse et approfondie de la Torah constitue le meilleur explosif contre le mauvais penchant.

On peut comparer cela à un agent de police armé, qui fait des rondes dans la ville. Cette vue dissuade les voleurs et autres délinquants. S’il fait ces rondes sans arme, ces voleurs feront ce que bon leur semble. Ils sont même susceptibles de l’attaquer. Nous aussi, si nous sommes armés, le mauvais penchant aura peur de nous. Si nous lui livrons bataille par l’étude de la Torah, l’Eternel le livrera entre nos mains.

Quand tu bâtiras une maison neuve, en d’autres termes, si tu te bâtis et veilles constamment aux fondations de cet édifice, en t’engageant dans l’étude de la Torah et en l’approfondissant (‘Oumkah qui a les mêmes lettres que Ma’akéh, la barrière) pour trouver de nouveaux éclaircissements, tu en viendras à ne pas léser les autres... et tu ne purifieras pas ce qui est impur et ne souilleras pas ce qui est pur, tu n’innocenteras pas le coupable, etc. Tu te renouvelleras ainsi sans cesse et serviras de siège à la Providence Divine.