La gravité de la médisance, et sa purification

Les Sages affirment que quiconque dit du mal d’autrui est frappé de lèpre (Arakhin 16a), et que le mot MeTSoR’A évoque phonétiquement MoTSi R’A (« celui qui propage le mal ») (Arakhin 15b, Vayikra Rabah 15a). De quoi s’agit-il ? Quand un homme dit du mal d’autrui, il ressemble à quelqu’un qui sème des graines dans la terre : au bout d’un certain temps, la terre fait sortir plusieurs dizaines de fois ce qu’on a semé en elle. Ainsi celui qui dit du mal raconte son histoire, puis celui qui l’a écouté réfléchit à ce qu’il a entendu, et quand il va le raconter à son tour il en rajoute un peu. C’est la raison pour laquelle les Sages ont dit que la médisance tue trois personnes, celui qui la profère, celui qui l’écoute et celui dont on a parlé (Arakhin 15b) : chacun amplifie l’histoire, et on en arrive à « une langue qui raconte beaucoup de choses » (Psaumes 12, 4).

C’est peut-être cela le lien entre la parachat Tazri’a et la parachat Metsor’a. On sait que la femme a l’habitude de bavarder, comme les Sages le mentionnent à plusieurs reprises, par exemple « dix mesures de parole sont descendues dans le monde, les femmes en ont pris neuf » (Bérakhoth 48b, Béréchith Rabah 70 10, Devarim Rabah 5), par conséquent de même que la femme engendre (« sème ») et donne naissance ensuite, celui qui dit du mal d’autrui « sème » d’abord (Tazri’a...) et met au monde de grandes fautes, car comme nous venons de le dire, les mensonges viennent s’ajouter aux paroles malveillantes. Alors il mérite un châtiment si grand qu’il est frappé de plaies et de lèpre (Metsor’a...). On comprend donc parfaitement le lien entre la parachat Tazri’a et la parachat Metsor’a.

Et si nous avons raison, on peut ajouter qu’il est écrit « Dis aux cohanim (...) et dis-leur » (Lévitique 21, 1), répétition de dis qui suscite le commentaire suivant : c’est pour mettre les grands en garde à propos des petits (Yébamoth 114a). Cela signifie que les grands et les tsaddikim doivent mettre en garde leur génération contre la tentation de dire du mal d’autrui. Même quand on ne raconte que de petites choses, des histoires sans importance, dont on n’a pas l’impression de l’extérieur que cela puisse être bien méchant, et même s’il s’agit seulement d’un soupçon de médisance (appelé techniquement « poussière de mauvaise langue »), c’est à éviter à tout prix, car la Guemara affirme que tout le monde tombe dans ce travers (Baba Batra 165a). Cette « poussière » risque de se développer en « une langue qui raconte beaucoup de choses », car le fait de semer implique qu’il y a naissance et développement.

Que doit donc faire celui qui cherche sincèrement à réparer cette faute, à l’instar du lépreux le jour où il se purifie (cf. Lévitique 14, 2) ? Il est écrit : « Voici (zot) quelle sera la loi (Torah) du lépreux le jour de sa purification », à savoir qu’il sera purifié au moyen de zot, par la Torah qui s’appelle zot (Mena’hoth 53b) et par la Chekhinah qui s’appelle zot (Zohar III 56b, 62a). S’il s’investit dans la Torah, se rapproche de Dieu et croit en Lui, alors il aura la purification de toutes ses plaies et de sa lèpre en ce monde-ci et dans le monde à venir.

 

L’humilité et l’abaissement sont l’héritage des benei Israël
Table de matière
Le dévouement de Nadav et Avihou s’est répercuté sur toutes les générations

 

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