Eloignez-vous de la débauche

Il est écrit : « Lorsqu’une femme est isolée par son impureté, n’approche pas d’elle pour découvrir sa nudité » (Lévitique 18, 19). La gravité de la faute de s’approcher d’une femme nidah (rendue impure par un écoulement de sang) ressort du châtiment : le retranchement ! De plus, les Sages ont établi d’autres barrières pour empêcher le moindre contact avec elle pendant cette période-là, outre le fait de ne pas la toucher (voir Avoth Derabbi Nathan 2, 1, Ketouboth 4a), afin qu’il soit impossible d’en arriver à des interdictions graves (voir Choul’han Aroukh Yoré Déa et Tour, 195). Si l’on s’éloigne d’elle, on restera toujours dans la sainteté.

La Guemara (Yoré Déa 195) enseigne qu’on doit se séparer de sa femme un jour avant qu’elle ne devienne effectivement nidah, sans quoi on risque d’attirer la mort sur ses enfants, que Dieu nous en préserve, et aussi (Nédarim 20a) que les enfants de celui qui la regarde dans ces moments-là ne se conduiront pas bien dans la vie. Le traité Chabath (13b) raconte l’histoire terrible de quelqu’un qui avait étudié beaucoup de Torah écrite et orale, avait servi des talmidei ‘hakhamim, et a pourtant été frappé d’une mort prématurée. Sa femme a pris ses tefilin et s’est rendue dans les maisons d’étude pour demander la raison de cette mort, alors qu’il est dit de la Torah : « elle est ta vie et la longueur de tes jours » (Deutéronome 30, 20), jusqu’à ce que le prophète Eliahou lui demande : « Ma fille, quand tu étais nidah, comment se comportait-il avec toi ? » Elle a répondu : « – Il se gardait bien de me toucher même du petit doigt. – Et pendant que tu comptais les jours nets, comment se conduisait-il avec toi ? – Il mangeait et buvait avec moi, et dormait avec moi sans précautions particulières. » Alors il lui a dit : « Béni soit Dieu qui l’a tué, car il ne tenait pas compte de la Torah, qui ordonne : « Lorsqu’une femme est isolée par son impureté, n’approche pas d’elle » ». Or cette femme savait pourtant bien qu’il mangeait avec elle et dormait avec elle sans précautions, ce qui est interdit. Etant donné qu’il avait transgressé une loi, pourquoi sa mort l’étonnait-elle tellement ? C’est que tout en connaissant l’éloignement imposé par les Sages, il estimait avoir la force de vaincre son désir, et pouvoir donc se contenter d’observer ce qui est écrit dans la Torah, à savoir ne pas la toucher, sans plus. Il a néanmoins été puni, parce qu’il avait enfreint les paroles des Sages.

Nous devons tirer la morale de cette histoire. En effet, nous qui sommes des gens ordinaires, attachés à la matière, remplis de désirs et de mauvaises pensées, à combien plus forte raison devons-nous nous fuir les relations interdites, les femmes nidoth et les danses mixtes ! A cause de nos nombreux péchés, on trouve à notre époque des familles frappées de toutes sortes de malheurs parce qu’elles n’observent pas les lois de la pureté familiale. Il y a aussi inversement beaucoup de femmes qui ont des enfants parce qu’elles observent correctement ces lois, qui sont le fondement même de la sainteté familiale. L’une de ces lois est qu’après ses jours de pureté, la femme doit s’immerger dans un mikvé (Yébamoth 47b, Choul’han Aroukh Yoré Déa 197, 1), or il y a malheureusement des femmes qui la tournent en dérision. Quand on leur dit d’aller au mikvé, elles répondent que c’est primitif, et elles se contentent de se laver dans une baignoire... Elles doivent savoir que même si elles se lavaient dans toutes les eaux du monde, cela ne constitue pas une tevilah, et qu’elles ne peuvent se purifier qu’en se trempant dans un mikvé cacher contenant 40 séah, conformément à la loi.

A ce propos, il faut comprendre la nature de cette immersion. Nous comprenons bien pourquoi l’homme et la femme doivent se séparer pendant la période d’impureté, ou pourquoi il faut compter sept jours purs, mais pourquoi se plonger dans l’eau ? Et pourquoi cette immersion est-elle également prescrite à l’homme qui est devenu impur ?

Voyons comment on peut l’expliquer. La faute de l’homme provient de son orgueil, ainsi que de l’esprit de folie qui s’est emparé de lui (Sotah 3a, Zohar I 121a), par conséquent la purification s’opérera par une soumission totale à la Torah, or on sait que l’eau représente toujours la Torah (Baba Kama 17a, Tana Debei Eliahou Rabah 2, 18). Donc un homme ou une femme désirant se purifier de leur impureté doivent descendre dans l’eau, avec soumission et effacement. La Torah est en effet comparée à l’eau qui coule d’un endroit élevé jusqu’à un endroit bas (Ta’anith 7a), et de même qu’elle s’acquiert par l’humilité (Avoth 6, 5), il faut descendre dedans pour se purifier. C’est pourquoi il est interdit qu’il y ait la moindre séparation entre le corps et l’eau (Choul’han Aroukh  Yoré Déa 198) : pour être véritablement purifié de tout ce qu’on a de mauvais, il faut un contact total avec un volume d’eau de quarante séah. Qu’est-ce que le chiffre quarante ? Il représente les quarante jours de la formation de l’embryon (voir Sotah 2a, Nidah 30b). S’il y a moins de quarante séah, le mikvé n’est pas conforme à la loi, comme l’embryon qui n’a pas de forme avant quarante jours. En outre, dans le ventre de sa mère l’embryon se trouve dans un milieu aqueux et dans une situation d’abaissement (il est replié sur lui-même) (voir Nidah 30b, 31a). De la même façon, il faut s’immerger dans quarante séah en descendant dans l’eau avec humilité, comme on manifeste de l’effacement envers la Torah.

La purification et la sainteté de la vie familiale passent donc essentiellement par la Torah, qui sanctifie et purifie l’homme, et dont les paroles ne reçoivent pas l’impureté (Bérakhoth 20b). Cette notion se trouve en allusion dans la Torah elle-même. En effet, elle commence par le mot Béréchit, et se termine par « aux yeux de tout Israël ». Or les Sages ont dit (Vayikra Rabah 36, 4, Rachi début de Béréchit) que le monde entier a été créé pour la Torah et pour Israël qui s’appellent Réchit, et qui sont le commencement et le but de la Création.

Ceci nous évoque de plusieurs façons la sainteté du foyer par l’intermédiaire de la Torah. La première lettre de la Torah est un Beith, ce qui rappelle le mot Bayit (maison), car c’est le principal, la maison de l’homme. De plus, sa dernière est un Lamed, qui forme avec le Beith le mot LeV (« cœur »), pour indiquer qu’il ne faut pas suivre les désirs du cœur. L’importance de la sainteté des yeux figure aussi en allusion dans la fin de la Torah, où il est écrit « aux yeux de tout Israël », car par la pureté des yeux on arrive à la pureté du cœur (« Ne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux » (Nombres 15, 39)); ce sont eux qui mènent l’homme au péché, car « les yeux voient et le cœur désire, les yeux suivent le cœur, les yeux et le cœur sont les deux courtiers du péché, et ensuite le corps accomplit la faute » (Bemidbar Rabah 10, 2, Sifri Chela’h 15, 39, Yérouchalmi Bérakhoth 1, 5). De plus, la lettre Beith est une allusion à la maison d’étude (« Beith Hamidrach »), et les lettres Lamed Beith évoquent l’étude (Limoud) dans la maison d’étude (Beith Hamidrach), ce qui vaut mieux que de suivre les pensées du cœur et des yeux.

Tout cela nous montre qu’en son début et à sa fin, la Torah nous enseigne la pureté et la sainteté, au moyen de l’étude et en s’abstenant de la faute. L’étude de la Torah comporte de nombreux avantages, ainsi que l’écrit le Zohar à plusieurs reprises (III 80b, 176a, 213a) : elle fait mériter à l’homme la sainteté, qui le rattache à l’arbre de vie, et lui ouvre les portes du monde à venir. C’est particulièrement vrai quand on étudie la nuit, car alors on est investi d’une grâce particulière (‘Haguigah 12b, Zohar I, 194b). En effet, c’est le moment où les esprit du mal et de l’impureté se promènent dans le monde pour faire trébucher l’homme (Zohar I, 169b), et s’ils le trouvent plongé dans la Torah, qui mène à la sainteté, il en retire un grand profit en ce monde et dans le monde à venir.

De plus, Dieu aide celui qui fait tout son possible pour se consacrer à la Torah à ce que son union avec sa femme la nuit soit également sainte et pure, comme dans le cas de Rabbi Eliezer dont les Sages ont dit (Kalah Rabati 1), qu’il s’unissait à sa femme comme si un démon l’y obligeait. Il y est parvenu par la force de la Torah, qui est le fondement de la sainteté et de la pureté.

Pour en revenir à notre génération, nous constatons qu’à cause de nos nombreuses fautes il y a beaucoup de gens qui négligent ces lois, car ils n’ont étudié ni la Torah écrite ni la Michnah ni la Guemara. Or ce n’est pas pour rien que la Guemara affirme : « Quiconque s’unit à une femme en état d’impureté est passible de retranchement » (Keritout 1, 1). On sait parfaitement qu’Eve, qui avait porté la main sur l’arbre de la connaissance, a reçu son impureté en châtiment (Béréchith Rabah 17, 13, et Tan'houma, voir aussi Chabath 31b). L’expiation de sa faute consiste à observer les lois de la pureté familiale, puis les sept jours de pureté, ce qui vient réparer le tort causé aux sept jours de la Création. En effet, sans son intervention, toute la Création aurait été un Cantique pour le jour du Chabath, un monde qui est entièrement Chabath (Tamid 7, 4, Chir Hachirim Rabah 8) ; ce monde a été amputé à cause de la faute de l’homme, et il n’en est resté que le Chabath. Il faut donc réparer tout cela au moyen de la sainteté et de la pureté.

Voici une histoire qui m’est arrivée. Un jour, je suis allé à un mariage, et dès que je suis entré, tous les invités ont arrêté de danser, et tout le monde est retourné à sa place et a mis sa kipah sur la tête. D’un seul coup les invités sont tous devenus de bons juifs, mais je sentais qu’un esprit d’impureté habitait ce lieu. J’avais envie de sortir immédiatement, mais j’ai pensé que puisque j’étais là, autant leur dire leur fait ouvertement. Beaucoup de gens sont venus me demander de boire à la santé du jeune couple en la compagnie du marié, alors qu’ils étaient trempés de la sueur de la dernière danse. J’ai appelé quelqu’un et je lui ai demandé devant tout le monde : « Est-ce que vous observez les lois de la pureté familiale ? – Bien entendu ! m’a-t-il répondu, je me garderais bien de les enfreindre. J’ai continué : – Avez-vous maintenant dansé avec votre femme ? – Oui, m’a-t-il dit. – Est-ce qu’elle était nidah ? ai-je demandé, et il a répondu : – Oui ! – Alors comment est-ce que vous avez pu danser avec elle et la toucher, est-ce que ce n’est pas interdit ? » Il a souri sans trouver de réponse. Alors je lui ai dit : « Ce n’est pas seulement avec elle que vous avez dansé, vous avez sûrement aussi dansé avec d’autres femmes, dont beaucoup sont en état d’impureté. Vous avez donc commis beaucoup de transgressions, et vous méritez une punition considérable. Alors comment pouvez-vous me dire que vous observez les lois de la pureté familiale... » Je me suis levé et je suis parti.

De tout cela, nous voyons la gravité des fautes touchant à ce domaine, et l’importance de s’effacer devant Dieu en sainteté et pureté pour les réparer, l’essentiel étant la pureté du cœur et la sainteté des yeux, par l’étude de la Torah qui y conduit. On doit s’efforcer de se conduire d’une façon qui mène à la sainteté et la pureté, car sur le verset « Soyez saints » (Lévitique 19, 2), le Midrach dit : « Eloignez-vous de l’impudicité et des transgressions » (Vayikra Rabah 24, 4-6) . Quiconque se conduit ainsi est saint à la manière dont l’Eternel est saint, lorsqu’il le fait pour manifester son amour envers Lui. Dieu lui répond alors mesure pour mesure, car on sait qu’au moment de la création du monde, Il a voulu le créer selon la justice, mais constatant qu’il ne pourrait pas subsister de cette façon, car nombreux sont ceux qui transgressent Sa volonté, Il a adjoint la miséricorde à la justice (Béréchith Rabah 12, 15), et dans Sa pitié a créé le monde malgré l’existence des méchants, pour Israël et pour la Torah ! L’homme doit donc adopter la même conduite envers son Créateur et s’élever en sainteté et en pureté, au moyen de la Torah. Les Sages ont dit que de la parachat Kedochim dépendent la plupart des principes fondamentaux de la Torah (Torath Cohanim Kedochim 1, 1), car elle nous indique le chemin de la sainteté et de la pureté. Suivre cette voie provoquera pour l’homme et sa famille une grande abondance de bien, de bénédictions et de réussite à la fois dans le domaine matériel et dans le domaine spirituel, Amen qu’il en soit ainsi.

Comment faut-il se conduire ?

Soyez saints ! Eloignez-vous de toute impudicité ! Faites très attention aux détails des lois sur la femme en état d’impureté : ne pas la toucher, ni dormir, ni danser ensemble, sinon on en vient à de graves fautes. On n’y arrive que par l’étude de la Torah, qui conduit à la sainteté, à la pureté, et au désir de s’élever vers Dieu. Ces lois (Yoré Déa II) ont beaucoup à nous apprendre sur la façon de se comporter, et de parvenir à une pureté et à une sainteté supérieures, et à une abondance de bien de la part de l’Eternel.

 

L’évocation du jour de la mort
Table de matière
Les mariages mixtes sont un danger pour l’existence du peuple d’Israël

 

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