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Rabbi Abba

Rabbi Abba faisait partie des plus grands amoraïm. C’était l’élève de Chemouël, il avait appris des rabbanim de Babylone et allait souvent en Erets-Israël pour apprendre la Torah de ses rabbanim.

La Guemara raconte que Rabbi Abba allait en Erets-Israël par la mer, et quand le bateau arrivait sur la côte d’Acco, il embrassait la terre. Il eut le mérite de voir Rabbi Yo’hanan, qui était à la tête de la grande yéchivah de Tibériade, et était à cette époque extrêmement âgé, ainsi que Reich Lakich (qui mourut avant Rabbi Yo’hanan). Combien il chérissait Erets-Israël, nous le voyons également de cette histoire qui se trouve dans la Guemara : Rabbi Abba acheta un terrain en Erets-Israël, puis rentra en Babylonie. Mais il ne savait pas qu’un autre Amora, du nom de Rav Guidal, avait déjà entamé des négociations sur l’achat de ce même terrain. Rabbi Guidal alla se plaindre de Rabbi Abba auprès de Rav Zeira, qui transmit l’affaire à Rabbi Yitz’hak bar Nappa’ha (les deux étaient de vieux amis de Rabbi Abba, et tous faisaient partie de ceux qui étaient venus de Babylonie). Rabbi Yit’hak bar Nappa’ha dit : « Attends jusqu’à ce qu’il revienne pour un pèlerinage de fête », c’est-à-dire attendons jusqu’à ce qu’il soit rentré de Babylonie, et alors nous vérifierons l’histoire auprès de lui.

Quand Rabbi Abba rentra, ses amis lui demandèrent quelle était la loi sur « un pauvre qui attend qu’on lui donne sa portion, et alors vient un autre et la lui prend ? » C’est-à-dire, quelle est la loi concernant une personne malveillante envers un pauvre, qui cherche à obtenir ce qu’il guette avant qu’il ait eu le temps de le prendre ? Rabbi Abba répondit que c’était un homme mauvais. Et quand on lui demanda pourquoi il s’était lui-même conduit de la sorte à propos du terrain de Rav Guidal, il répondit qu’il ne savait pas que Rav Guidal voulait l’acheter.

Rav Yitz’hak bar Nappa’ha décida donc qu’il devait renoncer au terrain au profit de Rav Guidal. Rabbi Abba répondit qu’il ne voulait pas vendre le terrain, car c’était son premier achat en Erets-Israël, et qu’il n’était pas de bon augure de le vendre, mais qu’il était prêt à le donner en cadeau à Rav Guidal.

De son côté, Rav Guidal ne voulait pas le terrain en cadeau, à cause du principe selon lequel « celui qui hait les cadeaux vivra ». La Guemara termine cette histoire instructive en disant qu’aucun des deux ne voulut utiliser le terrain en question, et qu’il fut laissé à l’abandon. On l’appelait « le terrain des rabbanim » (voir en détail dans Kidouchin 59a).

Rabbi Abba vivait sobrement et avait l’habitude de dire une prière pour que sa Torah soit acceptée par ses collègues. Il est évoqué parmi les Sages qui avaient un respect tout particulier pour le Chabath. Il avait l’habitude d’acheter de la viande en l’honneur de Chabath pour 13 selaïm, et pressait son serviteur de tout préparer de la façon la plus parfaite possible. Le Chabath, il avait apparemment beaucoup d’invités, et voulait les honorer par des mets délicieux. Il vécut extrêmement longtemps, et dans sa vieillesse il était considéré comme une autorité halakhique de premier plan en Erets-Israël, avec Rav Ami, qui était le Roch Yéchivah, alors que lui, Rabbi Abba, était Av Beit din.

Rav Ami fut nommé Roch Yéchivah après la mort de Rabbi Eliezer ben Pedat, qui prolongeait l’école de Rabbi Yo’hanan et Rabbi Chim’on ben Eliakim. Quand Rav Ami fit passer la yéchivah à Césarée, Rabbi Abba se joignit également à lui. Rav Papa et Rav Ami lui-même surnommaient Rabbi abba « Notre père d’Erets Israël ».

Les enseignements de Rabbi abba en halakhah et en aggadah sont dispersés dans les deux Talmuds, celui de Babylone et celui de Jérussalem, ainsi que dans les midrachim. L’une de ses célèbres paraboles, par laquelle il explique ce qui s’est passé entre Assuérus et Haman, est citée dans Méguilah 14 : « A quoi ressemble l’histoire d’Assuérus et Haman ? à deux hommes, dont l’un avait un tertre dans son champ, alors que l’autre avait un fossé dans le sien. Ce dernier se disait : « qui pourrait me vendre ce tertre ? », alors que l’autre pensait : « Qui pourrait me vendre ce fossé ? »

Au bout d’un certain temps, ils se rencontrèrent. Celui qui avait le fossé dit à celui qui avait le tertre : « Vends-moi ton tertre ! » Il répondit : « Prends-le gratuitement, tu me rendras service. » C’est ce qui s’est passé quand Assuérus a dit à Haman : « L’argent t’est donné ainsi que le peuple, pour en faire ce que tu voudras... ».

Pour mettre en valeur quelle grande catastrophe constitue la poursuite des honneurs, la Guemara Sanhédrin cite l’explication de Rabbi Abba sur le verset : « après cela, Jéroboam ne se détourna plus de sa mauvaise voie » (Rois). La Guemara demande ce que signifie « après cela ». Après quoi ? Là-dessus, Rabbi Abba explique : « Après que le Saint béni soit-Il a attrapé Jéroboam par son vêtement et lui a dit : « repens-toi, et moi, toi et le fils d’Ichaï, nous nous promènerons dans le Gan Eden ! » Il a répondu : « Qui sera en tête ? » « Ben Ichaï sera en tête ! » « Dans ce cas-là, je ne veux pas ! »

Rabbi Abba mourut très vieux, semble-t-il en Erets-Israël

 

 
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