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Rabbi Avraham Abeli Gombiner • le “Magen Abraham”

C’est l’un de nos plus grands décisionnaires, connu sous le nom de son livre sur le Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm, “ Maguen Avraham ”.

Rabbi Avraham Abeli est né du saint Rabbi ‘haïm Segal Halévi en 5376 (1637) à gombin, ville proche de Kalisch en Pologne russe.

L’enfant Avremeleh était faible et chétif. Sa mère, qui avait reconnu en lui une personnalité exceptionnelle, était très inquiète pour sa santé, et le protégeait comme la prunelle de ses yeux. Tous les jours de bon matin, elle rentrait dans la Ezrat Nachim de la synagogue et faisait une courte prière en yiddish :

“ Bonjour à Toi, Dieu de miséricorde, je ne peux pas rester ici longtemps, parce que je dois rentrer à la maison préparer le petit déjeuner de mon Avremeleh, afin qu’il ait la force d’étudier Ta sainte Torah. Au revoir, mon Père du Ciel. ”

Quand il eut dix-huit ans, il quitta sa ville natale de Gombin pour aller à Lissa, où il étudia la Torah chez son compatriote et proche parent, Rabbi Ya’akov Gombiner, qui était Rav de la ville. Il apprit par hasard qu’à Kalisch se trouvaient des grands de la Torah, et aspirant fortement à se trouver dans un tel environnement, il quitta Lissa et partit pour Kalisch. Là, le jeune homme trouva la vie qui lui convenait. Il étudiait la Torah jour et nuit, et sa grande assiduité lui permit de s’élever considérablement, au point qu’il devint quelqu’un de très éminent.

Il se maria à cette époque avec une jeune fille du nom de Dina. Au début, Rabbi Avraham se contentait d’enseigner aux enfants du Beith Midrach et il était connu de ses amis sous le nom de “ Rabbi Abelé Melamed ”. Il manifestait beaucoup de discrétion quant à sa Torah et à sa sagesse. C’était un homme humble, qui travaillait dur pour trouver sa subsistance dans de grandes difficultés. A Kalisch, on montrait la cave où avait vécu le gaon auteur du “ Maguen Avraham ”, en racontant qu’il notait ses observations sur le mur avec un morceau de charbon, car il n’avait ni papier ni encre. Il ne gagnait en effet que trois pièces par mois, ce qui ne suffisait pas pour acheter du papier. Il attendait d’avoir du papier pour recopier ce qu’il avait écrit sur le mur. On racontait encore que de temps en temps il allait à pied à Pozna, pour consulter des ouvrages qui n’existaient pas à Kalisch.

On s’aperçut par hasard au bout de plusieurs années qu’il était grand en Torah et en halakhah. Voici comment : Un jour, le gaon Rabbi Chabtaï Cohen, auteur du Chakh, se rendit à Kalisch. Comme c’était l’habitude à cette époque, les dirigeants de la communauté lui demandèrent de parler à la synagogue, et dans son discours aux sages de la ville, il souleva une question très difficile, que personne ne put résoudre. Parmi les auditeurs, il y avait un jeune homme qui étudiait avec Rabbi Avraham Abeli et alla le lui raconter. Celui-ci résolut la difficulté de façon satisfaisante. Quand le Chakh l’apprit, il envoya immédiatement chercher Rabbi Abeli le melamed, comme l’appelaient les habitants de Kalisch, et passa longtemps à discuter de Torah avec lui. A partir de ce moment-là, sa renommée de grand talmid ‘hakham se répandit.

Il y eut un autre incident à la suite duquel il fut nommé dayan. Peu de temps avant la fête de Pessa’h, on avait présenté au Rav de la ville une grave question portant sur le ‘hamets, et se trouvant incapable d’y répondre, il envoya chercher les érudits de la ville, parmi lesquels Rabbi Avraham, pour réfléchir avec eux sur ce qu’il convenait de faire. Rabbi Avraham donna une réponse qui plut au Rav et à tous les autres, et ils le supplièrent d’accepter de prendre la responsabilité des décisions dans les halakhoth de Ora’h ‘Haïm. Quand la place de l’un des dayanim de la ville se libéra, il fut nommé dayan de Kalisch à sa place.

Bien qu’il souffrît beaucoup de toutes sortes de maux pendant toute sa vie, il réussit néanmoins à écrire son grand ouvrage Maguen Avraham. Il s’agit d’un commentaire du Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm qui englobe toute la vie de chaque juif, depuis qu’il se lève le matin jusqu’à ce qu’il aille dormir, pendant la semaine, le Chabath et les fêtes.Le livre connut de nombreuses mésaventures avant d’être publié, et sans son fils unique, Rabbi ‘Haïm Gombiner, qui sait si nous aurions pu connaître la lumière de la Torah de Rabbi Avraham Abeli !

Il commença à le rédiger en 5425 (1665), le termina en 5433 (1673), et obtint l’adhésion des plus grands gueonim de Pologne. Son frère Rabbi Yéhouda, qui faisait partie des personnalités de la ville de Cracovie, alla à Amsterdam pour y faire éditer le livre, mais il mourut pendant les préparatifs de l’impression. Beaucoup de temps s’écoula, et le manuscrit passait de main en main. L’auteur mourut également entre temps, et l’ouvrage resta en des mains étrangères. Son fils Rabbi ‘Haïm ne connut aucun repos avant d’avoir repris le manuscrit aux étrangers et de l’avoir amené chez l’imprimeur et bibliographe Rabbi Chabtaï Mechorer Bass, auteur du Siftei ‘Hakhamim sur Rachi.

Celui-ci l’imprima avec le “ Maguen David ” (“ Tourei Zahav ”) de Rabbi David fils de Rabbi Chemouël Halévi, autour du Choul’han Aroukh, sous le nom générique de “ Maguinei Erets ” (Diehrenfurt, 5452 (1692)).

Il fut reconnu comme faisant autorité en matière de halakhah dans toute la diaspora, et partout se formèrent des groupes d’étude pour étudier le Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm avec le “ Maguen Avraham ”. On se base dessus pour prendre des décisions concrètes même contre l’opinion du Taz et des autres décisionnaires. Le gaon Rabbi Zalman de Volojine a dit : “ A mes yeux, le “ Maguen Avraham ” mérite la même estime que les décisionnaires des premiers temps. ”

En de nombreux endroits se reflètent la pureté de son cœur et ses qualités morales. Dans le paragraphe 156, il écrit : “ C’est une mitsvah pour tout homme d’aimer chacun juif comme sa propre personne, ainsi qu’il est écrit : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ” ; et quiconque hait un juif dans son cœur transgresse une interdiction, car il est dit : “ Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur ” ; quand quelqu’un commet une faute contre son prochain, qu’il ne lui garde pas rancune en silence, mais lui dise : “ Pourquoi m’as-tu fait cela ? ” et qu’il ne lui parle pas durement au point de lui faire honte, mais le réprimande en secret, calmement et avec un langage doux. ”

On raconte que le Maguid de Koznits, quand il était jeune, s’était fixé avec un ami d’étudier le “ Maguen Avraham ” tous les jours de bon matin. Après le premier cours, leur cœur s’enflamma plus que d’habitude pour le service de Dieu, au point qu’ils furent pris d’un enthousiasme extrême. Le Maguid dit : “ Je vais demander à mon Rav, Rabbi Chmelki de Nickelsbourg, d’où vient cette grande lumière. ” Il alla trouver son Rav, et aussitôt franchi le seuil de la maison, Rabbi Chmelki lui dit : “ Israël, on voit sur ton visage que tu as étudié le “ Maguen Avraham ”. Ce livre donne une lumière merveilleuse au cœur des sages. ”

Outre “ Maguen Avraham ”, Rabbi Avraham a écrit plusieurs autres livres dont le plus connu est son commentaire sur le Yalkout Chimoni, “ Zayit Ra’anan ”. Rabbi Avraham Abeli ne vécut pas vieux et mourut en 5443 (1683) environ. Sa tombe se trouve à Kalisch, et porte l’inscription : “ Ici repose Rabbi Avraham Abeli Halévi, auteur des ouvrages Maguen Avraham et Zayit Ra’anan. ” L’emplacement de sa tombe était très vénéré, et beaucoup de gens allaient y prier et y supplier Dieu dans les moments de détresse.

 

 
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