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Rabbi Chelomo De Karlin, Zatsal

Le tsadik Rabbi Chelomo de Karlin zatsal est né en 5498. C’était un disciple du Maguid de Mezritch, et le plus grand des disciples de Rabbi Aharon de Karlin zatsal. Quand son Rav, Rabbi Aharon, disparut, il hérita à l’âge de trente-quatre ans de son poste, et devint le chef spirituel de la magnifique communauté des ‘hassidim de Karlin.

Rabbi Chelomo était détaché de toutes les considérations de ce monde-ci. Il était attaché au Créateur vingt-quatre heures par jour, et faisait partie des personnalités uniques de la génération. Sa prière, grâce à laquelle il déracinait des montagnes et abolissait des décrets sévères, était innocente et pure, totalement dévouée.

Quand il fut nommé chef de la communauté, sa grandeur et sa droiture se firent connaître dans tout le pays, et beaucoup de gens se mirent à affluer pour contempler son service de D. et admirer sa prière qui déchirait les Cieux. Rabbi Chelomo encourageait beaucoup ses élèves à accentuer les mitsvot qui ont trait à la joie, en particulier pendant les jours d’une joie de mitsva, par exemple une circoncision ou un mariage. Car alors, si la moindre trace de tristesse ou de colère tombe sur l’homme, c’est pour lui une grande perte, et il sera amené à en rendre compte. Il avait l’habitude de dire : « Si tu veux faire sortir quelqu’un d’un endroit quelconque où il se trouve, ne crois pas qu’il te suffise de te tenir en haut et de lui tendre la main. Tu dois descendre entièrement en bas, vers lui, et là lui saisir la main, et le faire remonter en même temps que toi. »

Un jour, un groupe de juifs vint trouver Rabbi Chelomo pour lui raconter l’effondrement spirituel que connaissait la génération et le renforcement de la puissance du mauvais penchant. Il leva les yeux au Ciel et s’écria :

« Sauve-moi, maître du monde, du mauvais penchant, dont la force est plus grande que la mienne ! Lui est un ange, et moi je suis un homme. Le mauvais penchant n’a pas besoin de manger ni de boire, ni de nourrir sa femme et ses enfants, comme moi. Il accomplit sa mission en poussant à la faute, et il n’a pas de mauvais penchant qui le séduise afin qu’il ne remplisse pas sa mission. Alors que moi… »

Un immense amour pour Israël

L’amour de Rabbi Chelomo pour tout juif, même le moindre d’entre eux, et même des gens totalement méchants, était très grand, et il est dit en son nom dans le livre « Beit Aharon » : « Je me souhaite d’aimer le plus grand tsadik d’Israël autant que Hachem aime le plus grand scélérat d’Israël ! »

On raconte qu’une nuit, à la fin du moment de kidouch halevana, la lune s’est tout à coup montrée, et Rabbi Chelomo a dit à son disciple Rabbi Mordekhaï Malkovitz zatsal qu’il se prépare au kidouch halevana. Il y avait également là un cocher. Quand il vit tout à coup la lune, il se frotta les mains contre les roues de son chariot et se mit immédiatement à dire le kidouch halevana. Quand Rabbi Mordekhaï vit ce juif en train de prier, il dit d’un air amusé : « Dans quel endroit du ciel va aller un kidouch levana de ce genre ? » Immédiatement, son Rav le rabroua : « Il est interdit de se moquer même de la personne la plus insignifiante. » A quoi est-ce que cela ressemble ? Un roi avait donné un ordre à ses armées de ramasser toutes les miettes de nourriture qui tomberaient et seraient restées de ce que mangeait chaque soldat. Au fil du temps, un entrepôt entier de nourriture s’accumula. Partout où allait l’armée, elle prenait avec elle des trésors de miettes de nourriture. Tout le monde s’étonnait, sans comprendre les raisons du roi. Pourquoi se donner tout ce mal pour transporter des miettes ? Jusqu’à ce qu’un jour, la guerre éclata. L’ennemi assiégea la ville et bloqua tout envoi de nourriture vers l’intérieur, mais il n’accorda aucune attention aux miettes. Quand la famine menaça, le roi ordonna d’ouvrir le trésor des miettes et d’en faire sortir tout le contenu. Cela suffit à nourrir toute l’armée et la population civile, et ils purent tenir bon jusqu’à la victoire totale.

Parfois, il y a une accusation au ciel, et on ne laisse pas les prières importantes et utiles des grands de la génération monter aux cieux. Mais les prières qui ressemblent à des « miettes », personne n’y fait attention, et ce sont justement celles-là qui sont plus fortes que les accusateurs, percent les Cieux, montent et sont acceptées au plus haut.

La tsedaka et le ‘hessed étaient chez lui à un niveau extrêmement élevé. Rabbi Chelomo n’hésitait pas à donner tout l’argent qu’il avait en mains jusqu’au dernier sou. On raconte qu’après la mort du Maguid de Zlotchow, alors que Rabbi Chelomo était déjà célèbre, il alla chez le tsadik Rabbi Baroukh de Medziboz, le petit-fils du saint Ba’al Chem Tov, et ils convinrent entre eux d’un mariage. Le fils de Rabbi Chelomo, Rabbi Dov Ber, devait épouser Reisel, la fille de Rabbi Baroukh. Rabbi Chelomo vivait déjà à ce moment-là à Ludmir, après avoir été obligé de quitter Karlin, à la suite de persécutions des « mitnagdim » qui battaient alors leur plein, alors que lui était par nature modeste et silencieux, et incapable de répondre à cette guerre orageuse. La dissension ne lui convenait pas, il partit donc vivre à Ludmir.

Au moment où il conclut le mariage avec Rabbi Baroukh de Mezritch zatsal, Rabbi Chelomo distribua aux pauvres tout l’argent qu’il possédait et qu’il avait préparé pour que son fils paie la dot. Après que les ‘hassidim eurent ramassé pour lui la somme nécessaire et lui eurent remis l’argent, comme une mitsva s’était présentée, Rabbi Chelomo remit tout l’argent qu’il avait en main. En fin de compte, les ‘hassidim décidèrent de ramasser de nouveau l’argent nécessaire, mais de ne pas le lui remettre, jusqu’à ce qu’il soit effectivement dans le chariot qui devait le mener au mariage. C’est ce qu’ils firent.

L’introduction à la délivrance à venir

Une vingtaine d’années après son installation dans la ville éclata une révolte des Polonais contre les Russes. Les premiers s’enfermèrent dans la célèbre ville de Ludmir, et les Russes vinrent avec le gros de leurs troupes pour écraser la révolte. C’était un vendredi soir quand la ville tomba entre leurs mains, et les habitants juifs de la ville furent frappés de terreur. Ils savaient parfaitement sur qui allait porter la vengeance des Russes, évidemment sur les juifs, qu’ils haïssaient tant !

Il ne se passa pas longtemps avant que tous les habitants de la ville, des plus petits aux plus grands, du plus jeune au plus vieux, avec les femmes et les enfants, se rassemblent à la synagogue, en versant leurs supplications devant Hachem.

La nuit tomba. Le tsadik Rabbi Chelomo, dans son immense piété, se tenait debout en prière et ne sentait pas ce qui se passait autour de lui. Et voici que passa devant le Beit HaMidrach un cosaque russe infirme avec un pistolet tiré. Il s’arrêta et jeta un regard plein de haine sur les juifs en prière. Au même instant, un cri sortit de la bouche de Rabbi Chelomo : « Car à Toi, Hachem, est la royauté ! »

« Grand-père ! » s’écria son petit-fils en tremblant, et il tira le pan du manteau de son grand-père. Alors, une balle sortie du pistolet du cosaque frappa Rabbi Chelomo et lui causa une blessure mortelle.

Pendant quatre jours, il subit de terribles souffrances, en gardant ouvert devant lui le livre du Zohar. C’est ainsi que le 27 Tamouz 5552, son âme sainte monta au Ciel.

A son enterrement, ses ‘hassidim évoquèrent ce que disait leur Rav : « Je n’ai pas peur même du cosaque infirme. »

Les ‘hassidim racontent que le nom de ce cosaque était Armilus, et qu’en Rabbi Chelomo de Karlin reposait l’âme du Machia’h fils de Yossef. Dans son abnégation, Rabbi Chelomo avait avancé la délivrance d’Israël par le Machia’h fils de Yossef.

 

 
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