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Rabbi Chneor Kotler Zatsal

Le gaon Rabbi Chneor Kotler zatsal, le fils du gaon Rabbi Aharon Kotler zatsal (le Roch Yéchivah de Lakewood) a mérité d’être à la tête de la yéchivah de Lakewood en New Jersey et de faire de nombreux disciples. Le judaïsme américain devait beaucoup à Rabbi Chneor zatsal, et à la lumière qu’il a insufflée dans les communautés de Torah dans toute l’Amérique. Rabbi Chneor est né grâce à la bénédiction du ‘Hafets ‘Haïm, comme l’a raconté son père le gaon Rabbi Aharon Kotler zatsal :

« Pendant les premières années qui ont suivi mon mariage, je n’avais pas encore eu d’enfant. Mon beau-père, le gaon Rabbi Isser Zalman Meltzer zatsal, était à Radin chez le ‘Hafets ‘Haïm, et il lui a demandé une bénédiction pour moi. Le ‘Hafets ‘Haïm a donné sa bénédiction, et effectivement j’ai eu un fils et une fille. Quelques années plus tard, le gaon Rabbi Isser Zalman Meltzer zatsal s’est de nouveau trouvé à Radin, et il a demandé pour moi une bénédiction supplémentaire. Cette fois-ci, le ‘Hafets ‘Haïm ne l’a pas donnée. Quand le Rav Aharon Kotler a raconté cela à Rabbi Yé’hezkel Abramsky zatsal, il a continué en disant avec une vive émotion : Le ‘Hafets ‘Haïm devait avoir une raison pour ne pas vouloir me bénir que j’aie d’autres enfants. »

Cela ne sera pas

Rabbi Chneor et son père Rabbi Aharon zatsal ont été sauvés par miracle des griffes des Nazis à l’époque de l’Holocauste, et par la grâce du Ciel ils ont pu monter en Erets Israël. Au bout de peu de temps, la Providence les a guidés vers l’Amérique, où ils ont fait beaucoup pour redonner vie au monde de la Torah.

Encore avant le début de la Deuxième guerre mondiale, Rabbi Chneor s’était fiancé avec une jeune fille de sa ville. Les durs combats qui sévissaient dans son pays natal et les affreuses souffrances exterminèrent des millions de juifs purs à cette époque amère, et l’avenir des rescapés était enveloppé de brouillard. Personne ne savait ce qu’était devenue sa proche famille.

Le livre « Touvkha Yabiou » décrit ce qui arrivait à cette époque :

« Il n’y a pas beaucoup de gens qui connaissent la lettre envoyée par la fiancée de Rabbi Chneor après la guerre. Ils s’étaient fiancés encore avant que n’éclate la guerre, et à la fin des combats il s’avéra qu’ils étaient tous deux restés en vie, par miracle.

Et voilà que peu de temps après leurs retrouvailles, Rabbi Chneor a reçu une lettre de sa fiancée, où elle écrit que de son côté, elle le libère de l’obligation de l’épouser. La raison qui l’avaient poussée à cette décision était qu’à cause de tout ce qu’elle avait subi pendant la guerre, elle n’était déjà plus en aussi bonne santé qu’à l’époque des fiançailles, c’est pourquoi elle informait son fiancé qu’elle ne lui en voudrait absolument pas s’il ne l’épousait pas.

Que lui a répondu Rabbi Chneor, qui était à la tête de la yéchivah de Lakewood après la mort de son père ?

Tu as perdu ton père pendant la guerre, tu n’es pas non plus aussi riche qu’auparavant, et de plus tu n’es pas non plus en bonne santé, et tu as vécu de grands malheurs. Est-ce que tu t’imagines que moi aussi, ton fiancé, je vais t’abandonner en un moment pareil ?

Cela ne sera pas ! »

On raconte que les deux se sont mariés sous d’heureux auspices, et que malgré les problèmes de santé, ils ont eu des enfants, dont l’un est le gaon Rabbi Malkiel chelita, qui est aujourd’hui à la tête de la grande yéchivah de Lakewood, et pilote la plus grande entreprise de Torah du monde juif.

Ainsi se construisent des mondes, par des choses apparemment sans importance, mais qui symbolisent la grandeur de l’âme humaine, fille de son Créateur.

Une réponse émouvante

L’auteur du livre « Touvkha Yabiou », le gaon Rabbi Yitz’hak Zilberstein chelita, raconte une autre histoire, dont on peut comprendre d’où Rabbi Chneor a hérité ses belles qualités :

« Je me souviens d’un incident qui est arrivé quand j’étais au Talmud Torah « Ets ‘Haïm », qui a causé beaucoup d’émotion parmi tous les enfants présents. C’était au moment où le gaon Rabbi Isser Zalman Melzer zatsal avait accompagné son gendre le gaon Rabbi Aharon Kotler zatsal, et son petit-fils Rabbi Chneor zatsal, quand ils étaient retournés en Amérique, pour construire la grande yéchivah de Lakewood.

Le père, Rabbi Aharon Kotler, et son fils, des géants de la Torah, avaient comme on le sait été sauvés par des miracles des griffes nazies, et après un court séjour en Israël, ils s’envolèrent pour l’Amérique, et Rabbi Aharon Kotler a fait partie de ceux qui ont construit le monde de la Torah sur le sol américain. Le fils, Rabbi Chneor, était alors fiancé, et le mariage devait avoir lieu dès qu’ils seraient rentrés en Amérique.

On voyait une grande émotion chez Rabbi Isser Zalman au moment où son gendre et son petit-fils se séparèrent de lui, et descendirent les escaliers vers la voiture qui les attendait en bas, et qui devait les conduire à l’aéroport.

Les élèves du Talmud Torah s’aperçurent que Rabbi Isser Zalman n’était pas vraiment descendu jusqu’à la rue, mais avait accompagné Rabbi Chneor et son père seulement jusqu’au milieu de l’escalier qui allait de son appartement à la rue. C’est là qu’il les embrassa et se sépara d’eux. Les élèves du Talmud Torah voulurent savoir pourquoi il n’était pas descendu jusqu’à la voiture, c’était très surprenant !

Alors il leur donna une réponse qui a fait trembler le cœur de chacun d’entre nous :

Tous les amis de mon petit-fils n’ont pas mérité d’en arriver là où il se trouve aujourd’hui. La plupart ont été assassinés et sacrifiés pour la sanctification du Nom de D., alors comment pourrais-je descendre jusqu’à la rue et l’embrasser aux yeux de tous, en manifestant ainsi ma joie ? Il y a de nombreuses familles qui ne sont pas arrivées à ce moment-là ! »

C’est cela les sentiments délicats d’un grand de la Torah !

Il vivait selon ses convictions

Cette merveilleuse qualité d’être en paix dans toutes les situations de la vie se manifeste dans les écrits de Rabbi Chneor Kotler lui-même. Comme il a expliqué le verset de Vayikra « Il ne sortira pas du Sanctuaire » (21, 12), nos Sages ont appris de là que le cohen gadol offre un sacrifice même quand il est « onen » (Rachi). Il demande là-dessus : Pourquoi un simple cohen n’accomplit-il pas son service quand il est « onen » ? Parce que dans un moment aussi bouleversé, le cœur de l’homme est plein de l’émotion du deuil et sa tête est plongée dans sa douleur, au point qu’il ne convient pas qu’il accomplisse le service sacré. Mais pourtant, la Torah a décidé que le cohen gadol doit, lui, accomplir son service, et ne pas sortir du Sanctuaire ! »

Il répond à cela : Voyez combien il est exigé de quelqu’un qui a été choisi comme cohen gadol, que même dans une situation de « aninout », il doit être calme, et capable d’accomplir le service sacré parfaitement et avec la joie nécessaire. C’est la base de l’ordre « il ne sortira pas du Sanctuaire », cela veut donc dire qu’un cohen gadol doit s’élever au-dessus des événements et rester sanctifié et en relation avec son service. On apprend de là que la possibilité de garder sa sérénité même en des temps difficiles fait également partie des devoirs de l’homme parfait.

Ces explications conviennent à celui qui les a données, et qui vivait en fonction de ses convictions.

 

 

 
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