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Le Gaon Rabbi Chneor Zalman De Ladi Zatsal - « Ba’al Hatanya »

Rabbi Masliah Mazouz width=

Rabbi Chneor Zalman de Ladi zatsal, également surnommé le « Admor HaZaken » ou le « Ba’al HaTanya », est mort un 24 Tévet. Il est né à Ladi dans la province de Mohilow en Biélorussie, de Rabbi Baroukh, qui faisait lui aussi partie de la communauté des tsaddikim cachés et comptait parmi les fidèles disciples du saint Ba’al Chem Tov.

On raconte qu’encore avant sa naissance, le Ba’al Chem Tov envoya à ses parents des directives précises sur la façon d’élever l’enfant qui allait naître et son éducation. Quand il est né, le Ba’al Chem Tov a mis en garde ses parents de le cacher aux yeux et de ne rien raconter de « son intelligence », comme le font habituellement les parents.

Il arriva au monde de la ‘hassidout à l’âge de dix-huit ans. Il se rendit alors à Mezritch, où le grand disciple du Ba’al Chem Tov et son successeur, Rabbi Dov Beer zatsal, surnommé le « Maguid de Mezritch », dirigeait la ‘hassidout. Il devint rapidement l’un de ses disciples et le plus grand d’entre eux. Bien que Rabbi Chneor Zalman ait été le plus jeune du groupe, c’est lui qui mérita une relation de proximité particulière de la part de son maître, le Maguid de Mezritch.

Dans les lettres du Maguid de Mezritch (de celles qui ont été découvertes dans la célèbre « gueniza de Kharson », il écrit sur lui des choses absolument extraordinaires, par exemple dans l’une de ses lettres il écrit : « … La première appréciation de mon élève de longue date, Rabbi Zalmina auteur du Choul’han Aroukh, est une petite prophétie, et tout ce qui sort de sa bouche se réalise. S’il avait vécu à la génération du Admor le Ba’al Chem Tov, il aurait aussi été exceptionnel…

La fête de la délivrance

Après le décès du Maguid de Mezritch, en 1773, Rabbi Chneor Zalman fut nommé responsable des activités des ‘hassidim. Au bout de trois années supplémentaires, dans une assemblée générale des élèves du Maguid de Mezritch, il fut décidé de nommer Rabbi Chneor Zalman président de la ‘hassidout en Lituanie.

Encore jeune, Rabbi Chneor Zalman de Ladi accompagna Rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk pour une visite décisive à Vilna, afin de convaincre le gaon Rabbi Eliahou zatsal de Vilna de la droiture du mouvement de la ‘hassidout. Dans la tempête de violence contre les ‘hassidim de Lituanie, les mitnagdim dénoncèrent Rabbi Chneor Zalman aux autorités, et il fut interrogé et emprisonné. Il était en prison depuis le 24 Tichri 5559, et grâce aux efforts des ‘hassidim il finit par être libéré le 19 Kislev 5559. Cette date est restée pour la ‘hassidout de ‘Habad (dont le « Admor HaZaken » fut le fondateur) comme le jour de la « fête de la délivrance ».

La plume de l’âme

Son ouvrage le plus important est le « Sefer HaTanya », ou « Likoutei Amarim », qui est peut-être aussi l’écrit ‘hassidique le plus réfléchi et le plus systématique. L’essentiel du livre est consacré à un examen approfondi de l’intériorité des parties de l’âme, avec une tendance manifeste à une terminologie tirée de la kabbala. A cause de cet écrit, Rabbi Chneor Zalman est aussi appelé le « Ba’al HaTanya ». On lui donne aussi le nom de son livre, « Choul’han Aroukh HaRav », qu’il a écrit sur l’injonction de son maître, le Maguid de Mezritch. Cet ouvrage est lui aussi assez rare dans le paysage de la ‘hassidout à ses débuts, en tant que livre de halakha écrit par un Rabbi ‘hassidique.

Au-delà de cela, le Admor HaZaken a écrit plusieurs livres sur des sujets de Torah. Il est également connu pour avoir été un musicien. D’après la tradition de ‘Habad, il a composé dix mélodies dont la plus sacrée est le chant « Arba Bavot » (les quatre portes), un chant dont les quatre parties correspondent aux quatre « mondes supérieurs » spirituels, « atsilout », « beria », « yetsira » et « assiya ».

Chez les ‘hassidim de ‘Habad, on raconte que ces dix mélodies ont un pouvoir particulier pour inciter au repentir. Dans l’enseignement de Rabbi Chneor Zalman, le chant est une partie indispensable du service de Hachem, qui aide à l’ouverture du cœur dans la prière et l’accomplissement des mitsvot. Comme on le sait, l’une des maximes du Admor HaZaken était : « la langue est la plume du cœur et le chant est la plume de l’âme ».

Donne-le à ta femme

Un jour, les ‘hassidim demandèrent à Rabbi Yéhouda Leib De Nowitz (le Maharil), le frère de Rabbi Chneor Zalman de Ladi, auteur du Tanya, comment leurs parents avaient mérité d’avoir des enfants comme ceux-là (tous leurs fils étaient des gueonim et des tsaddikim).

Il répondit : « C’est par le mérite de notre mère, qui était une femme exceptionnelle par son dévouement pour la Torah et sa crainte du Ciel. »

Il ajouta : « Une fois, quand notre père est rentré d’un voyage à l’étranger pour ses affaires, il a amené à notre mère un beau vêtement de valeur. Au bout d’un certain temps, elle s’aperçut que l’instituteur qui nous donnait des cours avait l’air préoccupé, ce qui nuisait à l’enthousiasme avec lequel il menait l’étude. Elle lui a demandé pourquoi, et il lui a raconté que sa femme était jalouse du beau vêtement qu’elle avait, car il ne lui apportait pas de cadeaux comme ceux-là.

Immédiatement, elle alla à l’armoire, prit le vêtement précieux et le lui donna : « Donnez-le à votre femme, pourvu que vous ne soyez pas préoccupé et que vous puissiez enseigner à nos fils avec entrain et joie. »

Une écorce dure

A l’époque des guerres de Napoléon, quand celui-ci envahit la Russie (1812), le Admor HaZaken mena une guerre spirituelle contre l’empereur des Français, qu’il concevait comme une « écorce » dure, à cause de l’esprit de licence et de libre-pensée qu’il avait apporté au peuple, au point que le Admor HaZaken a dit qu’il ne voulait pas fût-ce regarder les lettres du français.

Il considérait aussi Napoléon comme un sorcier. Quand Napoléon voulut ressusciter un « Sanhédrin », il s’exprima en disant qu’il voulait utiliser l’impureté jusque dans les forces de la sainteté.

En 5572, quand éclata la guerre sanglante entre la Russie et la France, il y eut une discussion orageuse entre les élèves du Maguid de Mezritch sur la question de savoir s’il fallait prier pour la paix et la victoire de la Russie, ou prier pour la victoire de Napoléon et de la France.

Le Admor HaZaken était en faveur de la victoire de la Russie, en disant : « Si Bonaparte est vainqueur, Israël sera élevé et la richesse d’Israël grandira, mais le cœur des bnei Israël se détachera de leur Père des Cieux, alors que si c’est Alexandre le vainqueur, Israël sera abaissé et deviendra encore plus pauvre, mais les bnei Israël s’attacheront à leur Père des Cieux. »

A la sortie du Chabat le 24 Tévet 1812, Rabbi Chneor Zalman de Ladi mourut et fut enterré dans la ville d’Aditch en Poldavie.

 

 

 
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