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Rabbi Ezra Attiya, Roch Yechivah de Porat Yossef

(Né à Alep en 1884 (5645), mort à Jérusalem le 19 Iyar 1969 (5730))

Notre grand Rav, le célèbre gaon Rabbi Ezra Attiya, Roch Yéchivah  de Porat Yossef à Jérusalem, rassemblait en lui la grandeur et l’humilité. Il forma de nombreuses générations de talmidei ‘hakhamim de grande envergure. Il était né à Alep en 1884 (5645), d’une famille très respectable, puisque son père, Rabbi Yitz’hak, était le petit-fils de Rabbi Ichayah Attiya, descendant de Rabbi Chem Tov Attiya, qui faisait partie des disciples du Beit Yossef.

A l’âge de seize ans, il vint en Erets-Israël avec ses parents, et ils s’installèrent à Jérusalem. Au début, il étudia la Torah chez le Rav Eliahou HaCohen Dawik, mais peu de temps après, celui-ci appela son père pour l’informer qu’il n’avait plus rien à apprendre à son fils, car celui-ci le dépassait dans la compréhension du Talmud. Ainsi Rabbi Ezra s’éleva dans la Torah et la crainte du Ciel, dans la « Jérusalem d’en haut » qui était remplie de grands et saints guéonim semblables à des anges.

Le Rav eut beaucoup à souffrir pendant sa vie. Son père mourut alors qu’il était encore jeune, sa mère dut sortir travailler, et le jour de son mariage, elle fut obligée d’emprunter un manteau à des voisins. Lorsqu’il étudiait la Torah les nuits de Chabath à la lueur de la lampe à pétrole, sa mère lui servait de chomer jusque tard dans la nuit, pour qu’il ne touche pas à la lampe.

« Tu mangeras du pain trempé dans le sel » – pendant longtemps, il n’avait pour toute la journée qu’une pitah et du sel, et même lorsque sa situation financière s’améliora, il continua à se nourrir de cette façon.

Au début de la première guerre mondiale, il y eut une mobilisation générale pour l’armée turque, et les grands rabbanim de Jérusalem conseillèrent à Rabbi Ezra de s’enfuir en Egypte jusqu’à ce que la situation se soit calmée. Avec quelques pièces d’or dans la poche, il arriva en Egypte, où il se mit à enseigner la Torah. Il remit l’argent à l’un des riches juifs de l’endroit, qui lui promit de le placer et de lui en remettre les bénéfices. Mais de nombreux mois s’écoulèrent et aucun argent ne lui parvint. D. lui envoya le tsaddik Rav Nissim Na’houm, qui venait lui aussi d’arriver en Egypte, et pendant huit ans notre maître enseigna la Torah dans les yéchivoth Kéter Torah et Ahavah Vé-A’hvah, créées par ce Rav.

Vers la première guerre mondiale, un homme généreux du nom de Yossef Avraham Chalom fonda la yéchivah « Porat Yossef » à Jérusalem. Notre maître rentra à Jérusalem, et après la mort du Roch Yéchivah, Rabbi Chelomo Laniado, il fut nommé à sa tête. Il consacra toutes ses forces à cette tâche, passant de nombreuses heures à enseigner à ses élèves une seule explication de Rachi. Sur l’expression de Rachi « Kelomar » (« c’est-à-dire »), il avait l’habitude de dire : Tout se trouve dans Rachi, vous trouverez tout dans Rachi. Il habitua ainsi ses élèves à étudier les commentateurs de la Guemara, le Maharcha et le Maharam Schiff, qui sont la véritable base de la compréhension du sens direct de la Guemara.

Le Rav Ovadia Yossef a témoigné, dans son éloge funèbre sur notre maître, qu’il possédait parfaitement tout le ‘Hochen Michpat par cœur tel qu’il avait été donné au Sinaï, et cela alors qu’il était encore tout jeune. De nombreux sages et décisionnaires venaient lui demander son avis, entre autres le Rav Tsvi Pessa’h Frank, Rav de Jérusalem. Par ailleurs, il répondait avec humilité et affection à quiconque l’interrogeait. Parfois, il restait longtemps avec un élève, pour comprendre en profondeur ce qui le préoccupait, puis il lui donnait une réponse exhaustive. Le ‘Hazon Ich, après avoir étudié quelque chose avec lui, a un jour exprimé l’opinion que « son avis est comme l’avis des Richonim ».

Rabbi Ezra Attiya évitait dans ses lettres de donner de nombreux titres à chacun. Quand il écrivait à des Sages, il pesait chaque mot en se demandant s’il fallait l’écrire. Il parlait d’ailleurs beaucoup dans ses cours de la valeur de l’humilité, et ces paroles prenaient d’autant plus de valeur dans la bouche d’un véritable géant.

Il éleva de nombreuses générations de Sages et de grands érudits, pendant les quarante-cinq ans où il dirigea Porat Yossef. Quand il constatait chez les élèves les résultats positifs de son travail et de ses efforts, il se réjouissait comme s’il avait trouvé un trésor.

Il s’éteignit le 19 Iyar, au bout de quatre ans de souffrances. Sa façon d’étudier et sa façon de vivre restent un exemple pour le monde entier.

 

 
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