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Rabbi ‘Haïm Mordekhaï Rosenbaum, Le Admor De Nadvorna

On racontait des histoires de miracles chez les contemporains du Admor Rabbi ‘Haïm Mordekhaï Rosenbaum de Nadvorna, le fils du tsadik Rabbi Itamar zatsal, dont le yahrzeit a lieu cette semaine. La noble figure du Rabbi était dépouillée de tous ce qui concerne ce monde-ci. Il constituait un foyer d’attraction pour des milliers de juifs qui se présentaient devant lui pour être délivrés de leurs malheurs. Déjà en Europe, au moment de la guerre, quand les Nazis déportaient les juifs d’un endroit à l’autre et parfois même très loin, ils pouvaient toujours voir le Rabbi que l’on traînait avec un sachet à la main. Ce sachet contenait son talit, ses tefilin et un petit séfer Torah dans lequel il lisait la lecture hebdomadaire de la parachah de la semaine.

Ses disciples racontent qu’il ne se séparait jamais de ce sachet et le transportait avec lui partout où on l’emmenait, jusqu’à ce que cette coutume soit connue. Tout le monde savait et connaissait ce petit juif qui allait partout avec à la main un sachet qui contenait ses objets de culte.

Ceux qui ont écrit sur sa vie racontent que cette coutume provenait de ce que « le Rabbi sentait que ces objets de culte faisaient vraiment partie de son corps. De même qu’il ne pouvait se séparer d’une partie de son corps, il ne pouvait se séparer de la sainte Torah.

Vers la yéchivah céleste

Parmi ses belle qualités, on remarquait toujours celle de la joie, la joie de la mitsva au service de Hachem, alors que par ailleurs la tristesse ne montait pas du tout sur son visage, et n’était même pas évoquée par ses lèvres. Il acceptait les épreuves avec amour et s’en réjouissait. On sait qu’il avait envoyé son fils Yitz’hak Eizik en bateau en Erets Israël pour qu’il étudie la Torah dans une yéchivah. C’était à l’époque du gouvernement britannique en Erets Israël, et quand le bateau arriva sur la côte, les Anglais tirèrent dessus. Son fils Yitz’hak Eizik, qui se trouvait à ce moment-là sur le pont, fut atteint d’une balle et mourut sur place. Quand cette nouvelle parvint à son père, il ouvrit sa bouche sainte et dit avec une vaillance extraordinaire, tout en acceptant le jugement du Ciel avec amour : « Je l’ai envoyé étudier dans une yéchivah en bas, et maintenant, maître du monde, Tu l’as appelé dans la yéchivah céleste ! Que le Nom de Hachem soit béni maintenant et à jamais.

Je suis comme un commerçant

« Mon fils, tu seras Admor dans la ville de Sart ! » C’était une instruction explicite, un ordre qu’avait donné son père le Admor Rabbi Itamar à son jeune fils de vingt-cinq ans. Rabbi ‘Haïm Mordekhaï, qui se sentait petit, n’essaya pas de refuser, il savait respecter son père. Il sortit dans les rues de Sart, le cœur lourd. Il trouva une ville abandonnée et déserte. Seul un petit pourcentage des habitants observaient encore la tradition de leurs pères. Le désespoir avait sa place à Sart, mais pas dans le cœur du jeune avrekh où brûlait le feu de la Torah. Un saint enthousiasme lui insufflait chaleur et force. C’est ainsi que la révolution arriva dans la ville de Sart. Au début, un petit groupe de juifs traditionnels se rassembla autour de Rabbi ‘Haïm Mordekhaï. Ensuite vinrent s’ajouter d’autres juifs, puis encore d’autres. Ils fondirent à sa chaleur, à l’amour et la bonté qui rayonnaient de lui. La communauté allait en grandissant, et tout à coup on vit des juifs avec des barbes et des peot dans les rues. Les maisons d’étude et les écoles apparurent comme des champignons après la pluie. Sart ressemblait de nouveau à une ville juive. Le Rabbi, par son étude, lui insufflait sa joie de vivre et son espoir. Nuit et jour, il était penché sur la Guemara et l’étudiait avec un grand bonheur. Le jour de son mariage, il dit un hadran pour le siyoum du Talmud. A partir de là, il reprit son étude dans l’ordre, et réussit à le terminer des dizaines de fois, sans compter les livres de halakhah, les décisionnaires, et le saint Zohar qui ne quittaient pas sa table. Il faut dire que lorsque des gens qui étaient loin de l’observance des mitsvot entraient chez lui pour lui demander une bénédiction, il leur disait : « Je suis comme un commerçant qui vend et reçoit quelque chose en échange. Je suis prêt à promettre que le Saint béni soit-Il vous exaucera, mais en échange il faut donner quelque chose. » Alors, il demandait l’observance des mitsvot, par exemple de respecter le Chabat, et si l’intéressé le promettait, le Rabbi lui promettait qu’il serait sauvé, et c’est ce qui se passait. Quiconque franchissait le seuil de sa chambre savait immédiatement que se tenait devant lui un homme de vérité. Lui-même était une image entièrement de vérité et de pureté, comme la colonne de feu devant le camp des bnei Israël.

Car par la joie vous sortirez

En Erets Israël, le Rabbi fonda des institutions de Torah et de ‘hessed, qu’il dirigeait selon la Torah, et qui servent jusqu’à aujourd’hui de phares de Torah et de ‘hessed en tout lieu.

Avant qu’on l’emmène à l’hôpital, une semaine environ avant son décès, il dit séparément à chacun de ceux qui étaient présents : « Soyez dans la joie, ne perdez pas la  joie ! Car par la joie vous sortirez. Il est dit que par la joie on sort de tous ses malheurs. » Le dimanche 15 Tévet 5738, son âme pure monta au ciel. L’année précédente, au moment de la cuisson des matsot la veille de Pessa’h, le four de la yéchivah s’était cassé. Contrairement à son habitude, le Rabbi ne se dépêcha pas de le réparer. Et quand on le lui fit remarquer, il dit : « Mon fils réparera le four. » Que son mérite nous protège.

 

 
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