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Rabbi Haïm Pinto Ha Katan (Le petit) • 1855-1937

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Le 15 Hechvane c'est la hilloula de l’un des géants de l’esprit, un rejeton de la noble dynastie des Pinto, au Maroc, à savoir le tsaddik habitué aux miracles Rabbi ‘Haïm Pinto « le petit », qui a mérité et fait mérité le grand nombre, à la fois dans le domaine spirituel et matériel, en faisant revenir le cœur des juifs à leur Père des Cieux, de son vivant ainsi qu’après sa mort.

Rabbi Haïm Pinto de Casablanca que l’on dénomme aussi Rabbi Haïm Pinto Hakatane (le petit) pour le distinguer de son Grand-Père, Rabbi Haïm Pinto Hagadol (le Grand), naquit à Essaouira en l’an 5625 (1855) et a quitté ce monde le 15 Hechvan 5698 (20.10.1937). Il est le fils de Rabbi Yéhouda Pinto et le petit-fils de Rabbi Haïm Pinto (Hagadol) qui est enterré à Mogador. La maison qu’il habitait à Casablanca, située au 36 de la rue du Commandant Provost, est devenue un lieu de pèlerinage pour les Juifs qui y viennent y allumer des cierges.

Les deux fils du saint, Rabbi Raphaël Pinto -intitulé Baba Raphaël- et Rabbi Meïr Pinto -intitulé Baba Meyer- jouissaient du prestige familial. Leur assassinat en 1980, frappa de stupeur la population et les fidèles de la famille.

Selon son habitude sacrée... il prélevait de l’argent aux gens pour le distribuer aux pauvres. Après avoir fini de répartir l’argent, il lavait le foulard qui servait à la collecte. Une fois, on lui demanda pourquoi il faisait cela et il répondit qu’il n’y avait rien de plus crasseux au monde que l’argent. - Je lave donc mon foulard pour le purifier de cette saleté ! Certes, il vivait de l’argent que nous donnions, mais il disait toujours : - l’argent c’est sale ! Il avait encore une autre habitude sacrée. Il rentrait chaque jour dans la demeure d’un pauvre et demandait : - Qu’avez vous préparé aujourd’hui à manger ? Je veux goûter à ce que vous avez cuisiné! On sait bien ce que mange un pauvre : des légumes, un bout de pain et c’est tout, ou bien du pain avec du thé et une salade de légumes. Le saint Pinto - qu’il repose en paix - s’asseyait avec eux, mangeait de leur pain, leur apportait de la joie et les quittait en les bénissant. Il n’aimait pas toujours manger à la table des riches. Il disait que la Chékhinah et la bénédiction règnent davantage sur la table des pauvres que sur celle des riches. Il disait que la crainte de D... s’acquiert justement dans l’indigence et la gêne et non dans la prospérité.

La somme exacte

Rabbi ‘Haïm se souciait beaucoup des nécessiteux de sa ville. Il avait un emploi du temps fixe : tous les matins, après la prière, il se rendait sur la tombe de son grand-père, le tsaddik et kabbaliste Rabbi ‘Haïm le grand, que son mérite nous protège, au vieux cimetière, et il évoquait toujours son nom lorsqu’il bénissait les gens. Il leur disait : «Que le mérite de mon grand-père vous protège.»

Ensuite, il allait au nouveau cimetière, où il priait sur la tombe de son père, le tsaddik et saint Rabbi Yéhouda (Hadan) zatsal, et de là il revenait en ville vers les magasins pour acheter des marchandises pour les pauvres de la ville.

Sa station suivante était la porte de la ville. Il se tenait là pendant quelques heures en attendant les passants ou les invités qui arrivaient de l’extérieur, pour réaliser la mitsva de tsedaka. Rabbi ‘Haïm leur demandait une bonne contributions pour les pauvres de la ville, en leur expliquant qu’ils accompliraient ainsi la mitsva de donner en secret, ceux qui donnaient ne sachant pas à qui allait l’argent, et les pauvres n’ayant pas honte de prendre l’aide proposée par le tsaddik.

Les juifs qui passaient par là savaient que Rabbi ‘Haïm Pinto avait le don extraordinaire de dire à chacun la somme d’argent exacte qu’il avait dans son porte-monnaie. C’est pourquoi ils ne pouvaient se dérober, et chacun lui donnait en fonction de ses possibilités.

Au bout de quelques heures, il comptait l’argent et demandait à son accompagnateur d’aller dans les boutiques où ils se servaient et de payer aux propriétaires ce qui leur était dû. Ensuite, il lui disait d’aller chez telle dame ou tel monsieur apporter à l’une de la viande et du pain, à l’autre des fruits et des légumes. Il distribuait ainsi toute la nourriture aux nécessiteux, et épargnait la honte de la faim aux pauvres de la ville.

Il été réputé pour sa modestie et son don de prophétie comme en témoigne les histoires suivantes:

« Le prophète »

A la fin de sa vie, Rabbi ‘Haïm perdit la vue. Et malgré tout, même alors il distinguait parfaitement, au-delà des sens naturels, si bien qu’il sentait et savait ce qui se passait autour de lui, qui se tenait auprès de lui et qui se rapprochait de lui.

Ceux qui venaient lui demander un conseil ou une bénédiction étaient également stupéfaits de recevoir de lui des détails exacts sur leur santé ou l’état de leurs finances. Il n’est donc pas étonnant que pendant la période où il a été aveugle, les grands de la ville l’aient surnommé « le prophète ».

Peu de jours avant son décès, tôt le matin, les habitants de la maison furent réveillés par un coup brutal. Ils se levèrent rapidement et trouvèrent leur père le tsaddik, Rabbi ‘Haïm, que son mérite nous protège, enveloppé de son talit et portant ses tefilin, debout au milieu de la prière de cha’harit, qui s’était écroulé et était étendu à terre. Ils s’empressèrent de le relever et de le coucher sur son lit. Et alors, il appela ses fils et leur dit « le moment est venu où il faut bénir les enfants. »

Il se mit à les bénir alors qu’ils se tenaient à ses côtés, ainsi que son fils Rabbi Moché Aharon zatsal, bien qu’il ait été chez lui à Mogador, loin de Casablanca. Et quand il en arriva à bénir son fils Rabbi Raphaël zatsal, il pleura et dit : « Je pleure de la façon dont il mourra, il sera un sacrifice pour tout le peuple d’Israël. » Entre autres, il prononça certaines paroles surprenantes et terribles que ce n’est pas ici le lieu de rapporter.

Et effectivement, en 5740, une nuit où Rabbi Raphaël dormait, un criminel cruel rentra chez lui tout à coup et le frappa avec une barre de fer, l’assassinant dans de terribles douleurs. Puisse Hachem le venger.

La bénédiction de la lune

«Il y a près de soixante dix ans (vers 1924) Rabbi Haïm Pinto faisait la «bénédiction de la lune» (prière que l’on fait mensuellement en plein air, le soir de la pleine lune). Après la bénédiction, il dit à ceux qui l’accompagnaient :

- Qu’avons-nous dit à l’instant dans la bénédiction ? Kéchem Ché Anou Mérakdim... (extrait du rituel : de même que nous bondissons devant toi sans t’atteindre...) Je vous promets que certains d’entre vous mériteront de voir le jour où l’homme s’élèvera jusqu’à la lune et bondira sur elle !

Les fidèles présents lui demandèrent :

- Est-ce possible ?

Il leur répondit :

- Ceci se réalisera !

Le soleil s’est couché à midi

Le tsaddik resta couché pendant trois jours, jusqu’à ce que son âme monte au ciel, le 15 ‘Hechvan 5698, à l’âge de soixante-treize ans.

Quand la mauvaise nouvelle de sa mort se répandit, toutes les yéchivot et institutions de Torah fermèrent, et tous les élèves sortirent avec leur rabbanim pour participer à la mise en bière. Dans la ville de Casablanca aussi, sans que personne l’ait ordonné, comme Rabbi ‘Haïm était estimé de tous, juifs et non-juifs, la totalité des commerces fermèrent, et tout le monde vint participer à l’enterrement. Dans toutes les synagogues, on enleva le rideau qui recouvrait l’Arche, et la ville était plongée dans le deuil comme à Ticha BeAv, car le soleil s’était couché en plein midi.

Une immense foule accompagna le tsaddik de sa maison jusqu’au vieux cimetière de la ville de Casablanca, où il repose jusqu’à la venue du Machia’h, puisse-t-elle être rapide. On raconte que pendant l’enterrement, il plut à torrents, des éclairs illuminaient le ciel, qui pleurait son départ. Dans son oraison funèbre, le gaon Rabbi Chimon Aboucassis zatsal demanda que la pluie s’arrête, pour qu’on puisse l’enterrer dignement, cette prière fut exaucée et la pluie s’arrêta d’un seul coup. D’autres grands de la génération firent son oraison funèbre au moment de l’enterrement.

En vérité, les fils de Rabbi ‘Haïm voulaient l’enterrer à Mogador, à côté de son saint grand-père Rabbi ‘Haïm le grand, car lui-même avait demandé quelques jours avant sa mort qu’on l’emmène dans sa ville natale, mais les rabbanim de la ville, et parmi eux le Av Beit Din de Casablanca, le gaon Rabbi Moché ‘Haï Eliakim zatsal (le responsable de la communauté, monsieur Yi’hiya Zaguri, s’était joint à eux), demandèrent que Rabbi ‘Haïm soit enterré à Casablanca, parce qu’à Mogador il y avait déjà son grand-père le tsaddik, et ici son mérite protégerait la ville. Et effectivement, en fin de compte il fut enterré à Casablanca dans la concession de Rabbi ‘Haïm Dahan, qui lui donna sa place.

Que son mérite nous protège, nous et tout Israël, Amen.

Sa Hilloula à lieu le 15 Hechvan (que son Mérite nous protège. Amen)

 

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