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Le Gaon Rabbi ‘Hizkiyah Hacohen Rabin Zatsal

Le judaïsme florissant de Boukhara a sa source, d’après la tradition, dans les vestiges des dix tribus, qui ont été exilées avec la destruction du Temple, et ont trouvé leur place dans le vaste espace de Russie. Certains ont trouvé un support à cette idée dans les paroles du verset (II Rois 17, 6) où il est dit : « La neuvième année, le roi d’Achour prit Chomron, exila les bnei Israël en Achour et les installa à ‘Hala’h sur le ‘Habor, fleuve du Gozan, et dans les villes de Madaï. » Pour ceux qui transmettent les traditions, il s’agit de la Boukhara actuelle.

La famille Rabin fait partie de la gloire du judaïsme de Boukhara. Sa noble ascendance remonte à une souche sainte, maillon après maillon, jusqu’à Ezra HaSofer. Un arbre généalogie spécial témoigne de cette glorieuse ascendance. Il se trouve dans le musée national de Leningrad en Russie. Le nom de cette glorieuse famille vient du nom du Amora « Rabin ‘Hassida », qui est évoqué dans le Talmud.

Le gaon Rabbi ‘Hizkiya HaCohen Rabin zatsal, qui a été pendant des années le Grand Rabbin des juifs de Boukhara, et qui a fait de nombreux disciples, est né dans la sainteté le 1er Chevat 5632, du gaon Rabbi Yitz’hak ‘Haïm Rabin zatsal, qui lui aussi était Av Beit Din et Grand Rabbin de Boukhara, et de Yokheved Banou, qui était la petite-fille du gaon Rabbi Yossef Mamane Ma’aravi zatsal.

La jeunesse a tenu ses promesses

Dès sa jeunesse il se fit connaître par une sagesse et une intelligence particulières. Tout en étant plongé avec une grande assiduité dans l’étude de la Torah, il manifestait une crainte du Ciel pure, qui se dévoilait dans tous ses actes et ses belles qualités.

Avec la mort de son père, Rabbi Yitz'hak ‘Haïm Hacohen Rabin zatsal, qui était comme nous l’avons dit Roch Av Beit Din et Grand Rabbin des juifs de Boukhara, Rabbi ‘Hizkiya HaCohen hérita de son poste, selon le testament de son père. Il était encore jeune, il n’avait que vingt-quatre ans environ. Déjà, il portait sur ses épaules le titre élevé de gaon et il avait la charge de la communauté. Il enseignait la Torah à toutes les couches de la population, tout en l’éduquant et en lui montrant la voie à suivre et ce qu’il fallait faire. Il faisait régner la paix entre les gens et entre les conjoints, et donnait des jugements de vérité et de paix. Cette tâche rabbinique faillit parfois lui coûter la vie, quand la police communiste le considéra comme un incitateur contre l’idéologie communiste. Plus d’une fois, il fut emmené dans une salle d’interrogatoire avec des menaces redoutables quant à son destin, s’il ne cessait pas ses activités spirituelles. Mais il ne se démonta pas et se tint ferme à son poste, jusqu’à ce qu’un beau jour le malheur le rattrapa et il fut condamné à mort. Alors, il s’enfuit rapidement en Terre sainte. Il est intéressant de noter que Rabbi ‘Hizkiyah ne préparait pas d’actes de divorce immédiatement pour tous ceux qui venaient au Tribunal. Mais il voyait la suite par l’esprit saint, raconte-t-on, et déclarait devant le Tribunal : « Il faut donner un guet à Untel. Mais Untel doit se réconcilier avec sa femme et vivre en paix avec elle… »

Et c’est ce qui se passait. Ceux dont il avait proclamé qu’ils n’avaient pas besoin d’un acte de divorce rentraient chez eux et vivaient en paix, sans qu’il leur vienne à l’esprit de retourner au Tribunal avec le même propos. Et quand il se trouvait qu’il leur naissait un fils, ils demandaient à Rabbi ‘Hizkiyah d’être sandak et de faire la circoncision. Ils faisaient même le geste de donner son nom au bébé, en signe de reconnaissance et de remerciement pour leur avoir rendu la paix, la lumière et la joie, ainsi que la sérénité à leur foyer, sans compter que par son mérite ils avaient reçu la bénédiction de Hachem qui leur avait donné un fils pour Le servir.

Il y a une histoire intéressante à ce propos. Un certain Chabat l’un des bouchers de la ville arriva très troublé dans la maison du Rav, en portant à la main une marmite de ‘hamin avec son contenu. Il se tourna vers le Rav en désignant de la main le contenu de la marmite et déclara :

– Que le Rav juge entre moi et ma femme ! Elle a fait brûler le plat, c’est pourquoi je veux lui donner un acte de divorce…

Le destin voulut qu’exactement le même Chabat, le plat de Rabbi ‘Hizkiyah n’ait pas non plus été réussi, il s’était abîmé en mijotant. Le Rav ordonna immédiatement à sa femme : « Apporte notre marmite de ‘hamin, pour que le boucher la voie et qu’il se calme. »

Rabbi ‘Hizkiyah se tourna vers le boucher et lui dit : Donc, moi aussi je dois divorcer de ma femme ? Tu viens me trouver pour te plaindre de ta femme. Et moi, à qui est-ce que je vais aller me plaindre de ma femme ? Il continua à le consoler, tout en lui faisant la morale, jusqu’à ce qu’il se calme, oublie sa colère, regrette ses mauvaises intentions et rentre chez lui en paix.

Vers la fin de sa vie, lorsque les autorités russes se mirent à ourdir des complots contre lui, dans l’intention de le tuer, Rabbi ‘Hizkiyah s’enfuit de Russie et entreprit un long périple épuisant pour arriver, avec des efforts extraordinaires, aux portes de Jérusalem, en Nissan 5695.

Rapidement, il se mêla à la société des grands de la Torah à Jérusalem, que ce soit dans son étude à la yéchivah de kabbalistes « Rehovot HaNahar », du Rav « HaSsadé », où il étudia beaucoup de kabbala, avec son ami le kabbaliste Rabbi Ya'akov Monsa zatsal, ou au tribunal de la communauté des Boukharim, où il siégeait, avec ses amis Rabbi Ya'akov Adès, Rabbi ‘Hizkiyah Chabtaï zatsal, et d’autres.

Trente jours avant son décès, Rabbi ‘Hizkiyah senti que sa fin approchait et qu’il devait rendre son âme au Créateur. Il se mit à s’y préparer, avec crainte et amour, jusqu’à ce que le 9 Tévet, le jour du décès d’Ezra HaSofer, dont Rabbi ‘Hizkiyah était le descendant, il rendit son âme à son Créateur en sainteté et en pureté, à l’âge de soixante-quatorze ans. Il est enterré dans le carré des cohanim du mont des Oliviers, près de l’endroit du Temple.

 

 
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