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Rabbi Israel Lipschitz Auteur Du Tiferet Israel Sur Les Michnayoth

A chaque fois qu’on rentre au Beith Midrach, que ce soit pendant les longues nuits de Téveth ou les brûlants jours de Tamouz, on voit des juifs assis autour de la table, ou dans un coin, en train d’étudier un chapitre de michnayoth, ou en train de discuter des paroles des Tannaïm. Qui a rendu la Michnah un livre populaire compréhensible par tout un chacun ? Sans aucun doute, Rabbi Israël Lipschitz, le célèbre commentateur de la Michnah. C’est lui qui l’a répandue dans toutes les tribus d’Israël.

Rabbi Israël Lipschitz est né de Rabbi Guedalia, le Rav de la ville de ‘Hazdeutsch. C’était le petit-fils de Rabbi Israël Lipschitz, Av Beith Din de la ville de Kliva, connu pour le guet qu’il avait établi à Kliva, et qui en son temps avait fait grand bruit.

Depuis sa petite enfance, le garçon se distinguait par la profondeur de son intelligence et par son extraordinaire humilité. Il apprit aussi le grec et le latin, qu’il a utilisés pour expliquer beaucoup de mots difficiles de la Michnah.

Quand il se maria, il prit sur lui la charge de la rabbanouth et devint Rav des villes suivantes : Dessau, Schotland, Weinberg, Langforht, et à la fin de sa vie Danzig et sa province.

Rabbi Israël a toujours été plongé dans les profondeurs de la halakhah, et il étudiait la Torah jour et nuit. Son fils Rabbi Baroukh Yitz’hak témoigne à son propos : « Au moment où il était av beith din de Dessau, il étudiait sans cesse et passait souvent trois jours et trois nuits consécutifs de jeûne, enveloppé de son talith et couronné de ses tefilin sous son manteau, sans que personne s’en aperçoive ; il étudiait constamment, et faisait de ses nuits des jours dans l’étude de la Torah. »

Il écrivit de nombreux ouvrages : des commentaires sur le Rambam, des responsa dans tous les domaines de la Torah, mais plus que tout cela, il y a surtout son commentaire de la Michnah.

Son Tiféret Israël sur les six ordres de la Michnah brille par sa clarté et sa simplicité, et représente une aide considérable pour tous ceux qui étudient la Michnah. Son commentaire est très apprécié, il a souvent été réimprimé, sous forme résumée et sous forme entière, sous les noms « Yakhin » et « Boaz », et avec le temps, il en est venu à être presque une partie intégrante de la Michnah. Comme le commentaire de Rabbeinou Ovadia Bartenora, qui est devenu inséparable de la Michnah, Tiféret Israël accompagne presque toutes les éditions du texte. Il a également ajouté des remarques intitulées Hilkheta Guevirta, qui expliquent les décisions halakhiques.

Rabbi Israël a été rabbin pendant cinquante ans. C’était un berger fidèle pour le troupeau de Dieu, et il avait en bouche une Torah de vérité. Il fit revenir de nombreuses personnes dans le droit chemin, que ce soit par des paroles rigoureuses ou avec de la douceur. Il pouvait proférer des remontrances sévères et brûlantes comme des boules de feu, ou dire des paroles agréables et douces comme le miel (selon son fils Rabbi Baroukh Yitz’hak, dans son introduction à Tiféret Israël).

L’amour de Rabbi Israël Lipschitz envers tout juif était exceptionnel. Voici comment il expliquait la phrase : « Ne juge pas ton prochain avant de te trouver à sa place » (Avoth 2, 4) : « Quand tu diriges la communauté et que tu juges un homme qui a commis une faute, considère-le avec miséricorde, ne lui fais pas honte, mais regrette la faiblesse qui l’a empêché de surmonter l’épreuve, car tu n’es pas encore arrivé à sa place pour réussir là où il a échoué. »

Les non-juifs éprouvaient également envers lui affection et respect. Sur la michnah : « Il disait [Rabbi Akiba] : chéri est l’homme qui a été créé à l’image de Dieu, on lui a manifesté un amour supplémentaire en lui faisant savoir qu’il été créé à l’image de Dieu » (Avoth 3, 14), il dit : « Même un non-juif, qui est également créé à l’image de Dieu ». Et là, il montre sa grande connaissance de l’histoire. Il fait défiler devant nous toute une série de personnalités « qui ont fait beaucoup de bien au monde entier, comme Jenner qui a inventé le vaccin contre la variole, ce qui a permis de sauver des dizaines de milliers de gens de la maladie et de la mort, Drake qui a ramené la pomme de terre en Europe et sauvé le monde de la faim, Guttenberg qui a inventé l’imprimerie, et enfin le juste des nations Reichlin, « qui a donné son âme pour sauver du bûcher les volumes du Talmud que l’empereur Maximilien avait ordonné de brûler en 5262, sous l’influence néfaste qu’avait le renégat Peppercorn, maudit soit son nom, sur certains prêtres. » Reichlin avait mis sa vie en danger, et par ses arguments, il avait poussé le roi à renoncer à son décret. Peut-on dire que ces justes des nations n’auront pas de récompense dans le monde à venir ? C’est pourquoi il en arrive à la conclusion que même les non-juifs honnêtes ont été créés à l’image de Dieu et que le Saint béni soit-Il les chérit.

Toute sa vie, il a pratiqué la charité. Il allait de maison en maison ramasser de l’argent pour aider les jeunes filles pauvres à se marier, ou pour d’autres causes de tsedakah. Quelques jours avant sa mort, alors qu’il était déjà âgé, des gens l’ont vu passer de rue en rue, et monter des escaliers même jusqu’aux étages les plus élevés, pour ramasser de l’argent pour les pauvres.

Il observait les mitsvoth avec beaucoup d’exactitude, et prêtait autant d’attention aux mitsvoth faciles qu’à celles qui sont plus difficiles. Il a accompli la mitsvah d’écrire un séfer Torah sans rien y changer : il a écrit un séfer Torah de sa propre main, et le jour où il a terminé, il a également terminé un cycle d’étude du Talmud, unissant ainsi les deux parties de la Torah, la Torah écrite et la Torah orale.

Le jour du jeûne de Guedalia, en 5621 (1861), il se rendit à son habitude au beith midrach pour prier. Après les seli’hoth, et après avoir donné ses cours quotidiens, il s’évanouit et rendit son âme à son Créateur, enveloppé de son talith et couronné de ses tefilin. Les bedeaux de la synagogue laissèrent son corps saint sur le « fauteuil d’Eliahou » où il s’asseyait toujours pour les circoncisions comme sandak.

Une foule énorme se rendit à son enterrement.

Son fils Rabbi Baroukh Yitz’hak, Rav de Landsbourg, écrit : « On lui fit de grands honneurs après sa mort. Au moment où son corps fut mené au repos, tout le monde se rassembla, des communautés de Dantzig et des autres villes de la région, les jeunes et les vieux, des plus grands aux plus petits du peuple, pour suivre le cercueil de ce tsaddik , et tout le monde pleurait. »

Bien que soient déjà passés plus de cent ans, et que d’autres commentaires plus récents aient été écrits sur la Michnah, la brillante étoile du gaon Rabbi Israël Lipschitz, auteur de Tiféret Israël, continue à briller dans le ciel d’Israël pour toutes les générations.

 

 
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