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Le Gaon Rabbi Yitz’hak Benoualid

La « lumière occidentale », Rabbi Yiz’hak Benoualid zatsal, est né en 5538 chez le ‘hakham Rabbi Chem Tov Benoualid zatsal, un grand talmid ‘hakham d’envergure, qui comptait parmi les plus grands de la ville de Taitouan, pourtant riche en talmidei ‘hakhamim. Il était de noble extraction, d’une famille de rabbanim et de grands de la Torah qui avaient été expulsés d’Espagne.

Rabbi Yitz’hak n’a pas eu la chance d’étudier avec son père ni de recevoir de lui la Torah pendant longtemps. Il était encore très jeune quand celui-ci mourut soudainement, et la subsistance de la maison tomba sur sa mère la tsadéket, qui était connue pour sa piété et ses bonnes actions. Elle fit vivre la famille de l’œuvre de ses mains.

Quand la veuve n’eut plus rien et que la situation fut désespérée, elle fut obligée de vendre les volumes du Talmud de son mari pour nourrir ses orphelins affamés. Rabbi Yitz’hak, qui le sentit et s’aperçut de la détresse de sa mère, rassembla sou par sou jusqu’à avoir assez pour racheter tous les volumes du Talmud de son père, qui constituaient pour lui l’élément le plus important de son héritage spirituel.

Avec la mort de Rabbi Moché Halévi zatsal, qui était Av Beit Din, les sages de la génération attribuèrent ce poste à Rabbi Yitz’hak Benoualid, qui était le candidat le plus naturel, car il avait toutes les qualités nécessaires pour cela, il allait jusqu’au fond du din, il était intelligent et érudit dans tous les domaines de la Torah, et rempli d’une pure crainte du Ciel qui était toujours visible sur son visage.

Les responsables de la communauté lui adressèrent des demandes et des supplications pour qu’il accepte de prendre la direction des bnei Israël et de leur montrer les voies de la Torah et de la crainte du Ciel, leur dire de quelle façon se conduire et ce qu’il convenait de faire. Sur la nomination que reçut Rabbi Yitz’hak des grands de la génération, il y a quelque soixante signatures de grands de la génération et des dirigeants de la communauté de Taitouan.

Lorsqu’il devint Av Beit Din, son Beit HaMidrach se transforma en phare. De tous les coins du pays on lui envoyait des questions de halakhah, aussi bien en ce qui concerne les relations de l’homme avec D. que les relations des hommes entre eux, toutes choses grandes et petites. Son influence s’étendait à tout le Maghreb et les pays orientaux, il répondait à tous ceux qui demandaient d’un langage affable, clairement et agréablement.

Pour ceux qui souffrent de la faim

Ses qualités et son dévouement envers la communauté et les individus attiraient à lui comme par magie l’amour de tous les habitants du Maghreb, qui trouvaient sa maison largement ouverte devant quiconque avait besoin d’aide. Rabbi Yitz’hak nourrissait largement et généreusement tous ceux qui entraient chez lui. Dans sa sagesse et son intelligence, il savait prendre soin des pauvres de la ville et leur donner suffisamment de vivres pour les Chabats et les fêtes.

On raconte qu’un jour, à un moment où la situation économique des habitants de la ville était très mauvaise, il rassembla en urgence les notables de la ville et se mit à protester devant eux contre son maigre salaire qui ne suffisait même pas à lui assurer une maigre subsistance. Il leur proposa donc de mettre sur la viande un impôt qui lui permettrait de subvenir aux besoins de sa famille.

Les notables acceptèrent la proposition. Le Rav annonça immédiatement en leur présence que cet impôt qu’il allait mettre sur la viande, et qu’ils avaient cru destiné à sa subsistance, était acquis totalement aux pauvres, qui souffraient de la faim…

En 5622, Rabbi Yitz’hak se sépara de sa communauté pour se diriger vers la Terre Sainte. Là il s’installa à Haïfa. Il allait souvent sur les tombes des tsadikim pour y multiplier les prières et les supplications. Mais il n’y resta pas longtemps, et au bout de quelque temps il revint dans sa ville, pour des raisons cachées. Les anciens de sa génération avaient une tradition selon laquelle du Ciel, on lui avait ordonné de retourner, afin de conduire son troupeau et de le défendre.

Vers la fin de sa vie, Rabbi Yitz'hak souffrit beaucoup de maux sévères qui le clouaient au lit. Malgré ses grandes souffrances, il n’arrêta pas d’étudier, et ses lèvres murmuraient des paroles de Torah, tandis qu’il se sanctifiait et se purifiait afin d’accueillir la face de la Chekhinah.

Vers le soir du vendredi 8 Adar Chéni 5630, son âme sortit en sainteté et en pureté, à l’âge de quatre-vingt treize ans. La rumeur de la mort du tsadik tomba comme un coup de tonnerre dans un ciel clair, et les habitants étaient inconsolables de la mort de leur Rav et chef estimé.

Elle enfante facilement

La tombe de Rabbi Yitz’hak Benoualid, comme la pièce étroite dans le grenier de sa maison qui lui servait de lieu de prière et d’étude, fut entourée d’un halo de sainteté de la part de tous les habitants du Maghreb et des pays d’Orient. Même les non-juifs savaient raconter sa grandeur et la puissance de sa sainteté. Un témoignage fidèle provient du gaon Rabbi Yossef Benaïm zatsal, dans son livre « Noheg Be’Hokhma », qui était venu à Taitouan pour rendre visite aux dayanim. Voici ce qu’il écrit :

« La synagogue où priait le Rav est en bas, et de là on monte par des marches vers la maison où habitait le tsadik quand il était en vie. Jusqu’à aujourd’hui, la cour est la propriété de ses descendants, et personne n’habite dans cette maison. La maison est remplie de bancs, et d’un côté de la maison, plus haut que le plancher, et il y a un coin que le Rav s’était réservé pour y étudier. On y trouve encore une petite table où il posait ses livres quand il étudiait. Il y a là sa canne, son livre de prières et sa ceinture, et on dit que lorsqu’une femme a des difficultés à accoucher, on lui met la canne et la ceinture sur le ventre et elle accouche facilement »… Il termine sa description en disant : « Alors que j’étais devant la tombe du tsadik, un tremblement m’a saisi et j’ai été bouleversé dans tous mes membres, car le respect pour sa Torah et sa droiture plane sur sa tombe »…

 

 
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