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Rabbi Tsevi Hirsch ‘Hayout Le Rav De Zolkiw

Rabbi Tsevi ‘Hayout, connu sous le nom de Maharats ‘Hayout, a mérité les trois couronnes, la couronne de la Torah, la couronne de la grandeur et la couronne d’une bonne renommée, mais il a également mérité d’être couronné de l’amour du peuple. Le grand public appréciait et aimait son Rav d’un très grand amour. Quant à lui, il était aussi humble que grand, accueillant tout le monde avec bienveillance et saluant toujours le premier. Il était toujours prêt à proposer son aide à quiconque en avait besoin et sa maison était grande ouverte, c’est pourquoi tout le monde le respectait et l’aimait.

Rabbi Tsevi Hirsch est né de Rabbi Méïr en Kislev 5667 (1805) à Brody, en Galicie orientale. Il était fils unique. Son père, qui était riche et instruit, éduqua son fils dans les voies de la Torah et de la sagesse, et l’enfant Tsevi Hirsch, grâce à ses dons intellectuels et sa grande assiduité, réussissait dans tous les domaines, que ce soit les matières sacrées (Bible, Talmud et décisionnaires), les langues étrangères ou les sciences.

A l’âge de cinq ans, il connaissait par cœur la Torah et les premiers prophètes. A onze ans, il étudia auprès des plus grands rabbanim de la génération, acquit de vastes connaissances en Guemara, et étudia assidûment les livres du Rambam, qu’il possédait en profondeur. Lorsqu’il atteignit treize ans, il était déjà exceptionnel pour son âge.

A vingt-deux ans, il reçut la semikhah l’autorisant à prendre des décisions halakhiques du gaon Rabbi Zalman Margaliot de Brody, qui l’aimait beaucoup, et il devint Rav de Zolkiw avec de grands honneurs. Lorsqu’il arriva dans cette ville, tout le monde alla à sa rencontre pour l’accueillir avec une grande joie, et le reconnaître comme Rav et responsable du tribunal rabbinique. Zolkiw était une grande ville juive, et dix-sept communautés étaient soumises à sa juridiction. Il acquit rapidement la renommée d’un Rav très érudit en Torah et plein de sagesse dans les affaires du monde, d’un homme extrêmement intelligent et de conversation agréable. Il savait toujours donner une réponse en halakhah, et ses paroles de sagesse se répandirent dans toutes les couches du peuple.

On raconte que lorsqu’il fut accepté comme Rav de Zolkiw, son salaire était maigre et ne lui suffisait pas à faire vivre sa famille. Au bout d’un an, il s’adressa au responsable de la communauté et demanda une augmentation pour pouvoir se consacrer à la Torah sans préoccupations matérielles.

Celui-ci lui répondit :

– Je m’étonne de la démarche du Rav. Un homme aussi grand que lui en Torah souhaiterait-il profiter également des biens de ce monde, comme l’un d’entre nous ?

Rabbi Tsevi Hirsch ‘Hayout lui répondit :

– Qu’est-ce que vous croyez, que le Saint béni soit-Il ne s’est donné le mal de créer les biens de ce monde que pour les ignorants et les illettrés ?

On raconte encore en son nom qu’un jour, on l’interrogea à propos d’un certain riche, qui était un grand avare, mangeait un bon repas en plein Ticha BéAv, avec du poisson, de la viande et toutes sortes de bonnes choses. Le Rav répondit : « Pour un avare comme lui, ce repas est la plus grande des souffrances... »

– Par conséquent, poursuivit-on, il devrait aussi boire un verre de vin pendant ce repas, alors il aura accompli pleinement la mitsvah de se mortifier ?

– A ce moment-là, repartit le Rav, ce serait un risque pour sa vie, et personne n’a l’obligation d’en arriver là...

Le Maharats ‘Hayout a composé beaucoup d’ouvrages importants. Son commentaire sur le Talmud de Babylone est très connu. Rabbi Tsevi Hirsch avait vingt-neuf ans quand il commença à publier ses livres. Le premier qu’il a imprimé était Torath Hanéviïm, où il montre que la Torah de Dieu est parfaite, éternelle et immuable. Ce livre fit grande impression dans le monde de la Torah. Ensuite vinrent : Atéret Tsevi, Michpat Hahoraah, Tiféret Moché, Darkei Moché et beaucoup d’autres. De nombreux ouvrages ont été traduits en diverses langues. Il a aussi composé les Responsa du Maharits. Dans ses réponses, nous voyons qu’il était en contact avec les plus grands de sa génération, Rabbi Moché Sofer, auteur du ‘Hatam Sofer, et Rabbi Chelomo Kluger, le Rav de Brody. Il a publié toute son oeuvre en quatorze ans, de l’âge de vingt-neuf ans à celui de quarante-trois ans.

Le Maharats ‘Hayout ne vivait pas uniquement à l’intérieur dans les livres, il était également très actif pour les besoins de la communauté et menait les combats de Dieu. A son époque le mouvement de la Réforme commença à se répandre en Allemagne. Certains voulaient mettre à jour la religion en permettant des choses que nos pères et les pères de nos pères avaient toujours interdites. Rabbi Tsevi Hirsch composa un livre du nom de Ma’amar Min’hat Kanaout (« Article sur l’offrande de jalousie »), où il décrit ce mouvement avec une connaissance approfondie, en dévoilant les mauvaises intentions de tous les réformistes. Il manifeste un grand zèle pour la religion d’Israël et ses saints, pour Sion et Jérusalem, que les réformés avaient effacées de leur livre de prières, il appelle les dirigeants du mouvement « de maudits criminels », et en arrive à la conclusion suivante : « Ils modifient des choses qui sont la base de la religion. Sans aucun doute, ils le font parce qu’ils ne croient en rien. »

Voici une histoire à ce propos :

La communauté réformée de Vienne avait construit une synagogue très belle à l’extérieur, qui ressemblait à une église ; entre autres, on avait placé sur le mur, au-dessus de l’entrée principale, une impressionnante inscription en lettres d’or, où avaient été gravés les mots de la fin de la parachath Pekoudei : « Et la gloire de Dieu remplit le Temple » (Exode 40, 35).

Un jour, le Rav Tsevi Hirsch ‘Hayout visita cet endroit et vit l’inscription. Il dit avec un sourire : « Ces gens auraient dû écrire ici le début du verset en question : « Et Moïse ne pouvait pas entrer dans la Tente d’assignation... » »

Rabbi Tsevi Hirsch resta vingt-quatre ans à Zolkiw. En 5712 (1850), il fut appelé à la rabbanout de la grande ville de Kalisch. Il n’y resta que trois ans, pendant lesquels il souffrit beaucoup des autorités russes, ainsi que des gens qui ne le comprenaient pas. Ses soucis le rendirent malade, et sur l’ordre des médecins, en été 5715 (1853), il se rendit en cure aux sources de Marienbad. Là, sa maladie empira, et il rentra à Lvow, où il mourut le 1er ‘Hechvan 5716 (1854), alors qu’il n’avait que quarante-neuf ans. Il est enterré à Lvow. La mort du Rav fut un deuil considérable pour divers cercles du judaïsme. Le grand défunt fut pleuré par les rabbanim Rabbi Yossef Chaoul Nathansohn, Rav de Lvow, Rabbi Binyamin Wolff de Lumenfeld et Rabbi Ya’akov Yittisch.

Il vécut peu et des années difficiles, mais riches et très puissantes en bonnes actions et créativité, pleines de contenu. Tous ceux qui étudient la Torah évoquent avec un grand respect le nom du Maharats ‘Hayout, tremblent devant sa sainteté, et sa mémoire est une bénédiction pour tous.

 

 
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