Index Tsadikim Index Tsaddikim

Le Gaon Rabbi Ya'akov Kamenetski Zatsal

Cette semaine est celle de l’anniversaire du jour de la mort de Rabbi Ya’akov Kamenetski, qui fait partie des grandes personnalités du judaïsme américain. C’était un génie par ses connaissances en Tora et ses belles qualités. Sa personnalité exceptionnelle faisait rayonner la lumière de la Tora sur tout son entourage.

La qualité du émet (vérité) éclairait chacun de ses pas. Ce principe de rester fidèle à la vérité l’a guidé tout au long de sa vie, même s’il dut parfois le payer au prix fort. Nous allons citer à ce propos quelques faits étonnants et impressionnants qui lui sont arrivés :

Rabbi Ya’akov avait l’habitude de ne pas manger de matsa trempée à Pessa’h. Cette coutume étonnait nombre de ses élèves, qui le savaient originaire d’une famille lithuanienne, or ce n’est pas la coutume de cette communauté. A leur grande surprise, Rabbi Ya’akov répondit que dans sa jeunesse, il avait étudié dans la célèbre yéchivah de Slobodka, et qu’à cause de la distance entre la yéchivah et les maisons des élèves, la majorité des étudiants ne rentraient pas chez eux pour chaque fête, mais restaient sur place. « Une année, raconta-t-il, je suis moi aussi resté à Slobodka pour Pessa’h et j’ai été invité chez une famille pour les repas de la fête. Le soir du séder, on nous a servi de la soupe, et j’ai soudain eu un doute sur sa cacherout. Je ne voulais pas la manger, mais je ne voulais non plus en aucun cas vexer mes chers hôtes, c’est pourquoi je n’ai pas révélé la raison pour laquelle je ne mangeais pas, mais je leur dit que je n’avais pas l’habitude de manger de matsa trempée, et que comme il y avait dans la soupe des boulettes faites à base de farine de matsa, je préférais m’en abstenir. Cette raison fut comprise par mes hôtes. Ainsi, conclut Rabbi Ya’akov, afin qu’aucune parole de mensonge ne sorte de ma bouche, j’ai pris sur moi depuis lors de ne plus manger de matsa trempée à Pessa’h.

Je n’ai pas un instant imaginé

Durant toute sa vie, Rabbi Ya’akov n’a jamais eu l’habitude de mettre les tefilin de Rabbeinou Tam, mais uniquement les tefilin de Rachi. Dans sa vieillesse, il a demandé à son fils de faire vérifier les tefilin de Rabbeinou Tam qu’il avait néanmoins à la maison, car il désirait commencer à les porter régulièrement.

En réponse au regard étonné de son fils, il lui raconta qu’il y a longtemps, un Juif l’avait approché en lui demandant pourquoi ne portait-il pas les tefilin de Rabbeinou Tam. Il avait répondu que ce n’était pas l’habitude des Rabbanim lithuaniens. Mais l’homme continua à le questionner : Le Hafets Haïm, qui était aussi lithuanien et parmi les grands décisionnaires, portait, lui, les tefilin de Rabbeinou Tam ! Rabbi Ya’akov continua : « Je souhaitais me débarrasser de lui, aussi je lui répondis que lorsque j’atteindrais moi aussi les 90 ans, âge du Hafets Haïm à cette époque, je commencerais à mettre les tefilin de Rabbénou Tam… Je n’imaginais pas que je mériterais de vivre si longtemps, mais voilà que j’approche de mes 90 ans et je serai donc obligé de commencer à les porter comme je l’avais dit à cet homme il y a de cela environ 50ans. »

Faisons cela en leur honneur

Il n’y a rien qui mettait autant en valeur la pudeur et la modestie de Rabbi Ya’akov que son dégoût lorsqu’on se levait en son honneur à son entrée au Beit HaMidrach ou à tout autre endroit. Une fois, il lui arriva de s’écarter de cette habitude.

Voilà ce qui était arrivé :

Il s’était retrouvé au congrès annuel de l’Agoudat Israël d’Amérique aux côtés de Rav Chnéor Kotler zatsal, qui lui proposa de rentrer dans la salle par une porte discrète afin d’éviter que les gens ne se lèvent pour eux. Quel ne fut pas l’étonnement de Rabbi Chnéor d’entendre sa proposition refusée ! Rabbi Ya’akov lui expliqua la raison de son refus : « Nos femmes se trouvent elles aussi dans la salle et elles prendront grand plaisir à voir le public se lever en notre honneur. Faisons cela pour elles, ceci leur rendra plus facile la tâche continuelle qui repose sur leurs épaules tout au long de l’année, à cause du monde qui passe par chez nous… »

Le livre « Rabbi Ya’akov » du Rav Yonathan Rosenblum (traduit de l’anglais) rapporte le souci mutuel que Rabbi Ya’akov et sa femme avaient l’un pour l’autre, même lorsqu’il s’agissait apparemment de banalités.

Lorsque la Rabbanit sortait faire les courses, Rabbi Ya’akov tendait l’oreille pour écouter le moteur de la voiture qui l’emmenait au marché. Et dès qu’il entendait la voiture entrer au garage, le vieux roch yéchiva se dépêchait de sortir l’aider à porter les sacs des courses.

Une veille de Soukot, Rabbi Ya’akov sortit à la souka pour vérifier que tout était en ordre en vue de la fête. Par erreur, la porte, qui n’avait qu’une poignée extérieure, se referma derrière lui. Il tendit la main vers la sonnette de la porte arrière qui était à côté de la souka pour que sa femme vienne lui ouvrir, mais soudain il arrêta le mouvement de sa main. Pourquoi dérangerais-je ma femme ? se dit-il. Et il fit le tour de la maison pour passer par l’entrée principale, qui n’était pas fermée.

Plus proche de l’époque des singes

Un jour, Rabbi Ya’akov Kamenetzki se trouva au cours d’un voyage de longue durée assis à côté de Yerou’ham Machal, qui était à cette époque le secrétaire général de la Histadrout. Ils firent connaissance et discutèrent longuement. Tout au long du voyage, les enfants et petits-enfants de Rabbi Ya’akov vinrent souvent le voir pour prendre de ses nouvelles. A la fin du voyage, Yerou’ham Machal exprima son admiration pour le respect que lui témoignaient ses enfants et petits-enfants. Machal avoua qu’en ce qui le concernait, ses enfants et petits-enfants ne lui témoignaient aucun respect qui pouvait s’approcher de celui-là. Rabbi Ya’akov lui expliqua en souriant que la différence entre eux se trouvait dans leur façon de voir la vie. « Vous croyez en la théorie de Darwin qui soutient que l’homme descend du singe. Aux yeux de vos enfants, vous êtes plus proche qu’eux d’une génération de leur ascendant, le singe, tandis qu’eux, sont plus avancés et appartiennent davantage à l’image de l’homme qui est valeureuse et mérite d’être respectée. Par contre, nous croyons qu’Adam, le premier homme, est une créature de D.. Aux yeux de mes enfants, j’appartiens à une génération qui est plus proche qu’eux d’Adam, et je suis donc meilleur qu’eux et mérite leur respect ».

 

 
INDEX TSADIKIM
 

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan