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Rabbi Yechoua Attiya

Le 19 Heshvan, c’est l’anniversaire du jour du décès du gaon et tsadik Rabbi Yéchoua Attiya zatsal, qui a toujours été attaché avec une grande ferveur à l’étude de la Torah.

Il est né à Alep chez Rabbi Yitz’hak Attiya zatsal, d’une famille de bonne descendance. Du côté de sa mère, il descendait de la famille Léviton, qui a donné des géants. A un très jeune âge, il fut envoyé à la yéchivat Porat Yossef dans la vieille ville de Jérusalem. Là, il réussit dans ses études, avec une immense assiduité, la nuit comme le jour. C’est une qualité à laquelle il était attaché de tout son être. Avec une réflexion intense et une précision remarquable dans la Guemara et les décisionnaires, et avec une méthode spéciale d’étude extraordinaire, qu’il avait reçue et héritée de ses maîtres spirituels, les Rachei yéchivah du Porat Yossef de l’époque, le gaon Rabbi Yossef Adès zatsal et le gaon Rabbi Ezra Attiya zatsal, dont il était proche parent.

Rabbi Yéchoua finit par se faire connaître par sa mémoire extraordinaire. De nombreuses discussions difficiles du Talmud étaient dans sa mémoire « comme s’il les avait dans sa poche », y compris des midrachim et de la Aggada, ou les « Petits Traités » qui ne sont pas fréquemment étudiés. Il n’a rien laissé de petit ou de grand, aucune goutte de la mer de la Torah, qu’il n’ait pas étudié. Il avait une espèce de « curiosité toranique » qui le poussait à élargir le cercle de ses connaissances en halakhah en plus de tout le savoir immense qu’il avait acquis. En Chevat 5698, Rabbi Yéchoua se présenta à 24 ans, ce qui est jeune pour un avrekh de nos jours, pour passer  une semikhout de dayanout devant son maître, le Roch Yéchivah Rabbi Ezra zatsoukal, qui témoigne sur lui par écrit dans la semikha qu’il lui a donnée : « Il s’est présenté à moi pour être examiné et a correctement répondu à tout par cœur avec une érudition extraordinaire, sans compter son assiduité, sa crainte de la faute qui précède sa sagesse, et ses belles qualités. » Le gaon Rabbi Ya'akov Léïr zatsal, qui était à la tête des rabbanim en Erets Israël et Richon LeTsion, joignit sa signature au document. Rabbi Ben Tsion Mordekhaï ‘Hazan zatsal signa également pour la direction de la yéchivat Porat Yossef.

Dans un cahier qui a été découvert parmi ses écrits, il est indiqué que pendant ses vingt-sept dernières années sur terre, il a mérité de terminer le Talmud presque huit fois. Mais le gaon Rabbi Yéhouda Tsadka et le gaon Rabbi Ben Tsion Aba Chaoul zatsal ont témoigné sur lui qu’en réalité, il a terminé le Talmud une cinquantaine de fois pendant cette époque-là ! En effet, Rabbi Yéchoua avait l’habitude de revoir son étude à peu près six fois, dont un quart d’heure avant la fin de l’étude à midi et le soir, avant de se coucher, à la fin de la semaine, et à la fin de l’étude d’un traité.

 

Associé à la Création

Le 5 Tamouz 5718, Rabbi Yéchoua Attiya devint dayan au tribunal rabbinique de Haïfa, où il travailla pendant huit ans, et ensuite au Tribunal de Jérusalem. Il eut une grande influence dans tous les tribunaux où il fut dayan, par ses qualités de « dayan de vérité qui donne un jugement de vérité, qui devient l’associé du Saint béni soit-Il dans la création et fait reposer la Chekhinah sur Israël. »

Le secrétaire du Tribunal de Jérusalem, Rabbi Raphaël Adès chelita, a raconté après sa mort un certain nombre d’habitudes et de qualités de Rabbi Yéchoua, qu’il avait vues de ses propres yeux quand il travaillait avec lui. Voici ce qu’il raconte :

« Rabbi Yéchoua était minutieux sur le moment de son apparition au Tribunal, apparemment par crainte de voler du temps. Quand il arrivait au Tribunal, le livre était déjà posé devant lui. Il avait un endroit dans son tiroir pour un stylo, et quand arrivait le moment de signer un décret, il signait d’une main en tenant le livre pour étudier de l’autre main… »

« Il utilisait les moments pendant lesquels les plaignants et leurs avocats revenaient plusieurs fois de suite sur des choses qu’ils avaient déjà dites. Il n’avait jamais avec les dayanim de conversations qui ne portaient pas sur l’affaire en cours. Ses décisions étaient magnifiquement construites, et plusieurs des présents à un débat auquel le Rav participait ont indiqué que l’atmosphère qui régnait était détendue. » L’enseignement de nos Maîtres « ce monde-ci est semblable à une antichambre » n’a jamais été considéré par Rabbi Yéchoua comme une jolie façon de parler. Il sentait dans son âme qu’il se trouvait effectivement dans une demeure provisoire. Par conséquent il n’a jamais acheté d’appartement individuel, car dans une antichambre il n’y a pas lieu d’acheter des choses fixes. Ses vêtements étaient corrects, mais extrêmement simples. Au compliment d’un élève qui l’avait vu dans un costume neuf, il répondit que le costume précédent était parfait pour lui, mais qu’il avait cédé aux pressions et aux demandes de sa famille, et c’est pour leur faire honneur qu’il avait acheté ce nouveau costume.

Rabbi Yéchoua donna de nombreux cours de Torah auxquels assistaient des multitudes des habitants des quartiers de Jérusalem, qui voulaient profiter de sa Torah et de sa sagesse. Les réprimandes qu’il leur adressait venaient d’un cœur triste qui débordait d’amour. Rabbi Yéchoua mérita que se réalise en lui l’enseignement des Sages « Quiconque a en lui la crainte du Ciel, ses paroles sont entendues. »

Le 19 ‘Hechvan 5748 se termina la vie de Rabbi Yéchoua Attiya zatsal, la « première étape », comme il l’écrivait dans ses manuscrits. En accord avec son testament personnel, ses fils ont fondé une yéchivah près de sa tombe, Cha’arei Yéchoua, pour propager la Torah.

 

 
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