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Un aliment à base de farine seulement pour le solidifier

Dans les précédentes Halah’ot, nous avons expliqué un Din essentiel selon lequel lorsqu’un aliment est constitué de plusieurs aliments dont les bénédictions sont différentes, il faut réciter la bénédiction de l’aliment considéré comme principal.

C'est pourquoi nous avons écrit que lorsqu’on consomme des feuilles de vigne farcies au riz, nous devons réciter la bénédiction de Mézonot, puisque c’est le riz qui représente l’aliment essentiel dans ce mélange et non les feuilles de vigne qui l’entourent.

Nous avons également écrit que lorsqu’un aliment fait de Dagan (récolte, comme le blé ou l’orge) - comme de la farine de blé ou des miettes de pain - est mélangé à un autre aliment, dans ce cas, la bénédiction de cet aliment sera celle du de l’aliment fait à base de Dagan, car les 5 espèces végétales du Dagan sont connues pour leurs propriétés rassasiantes, puisqu’on en fait du pain. C’est pourquoi les espèces du Dagan sont toujours considérées comme aliments principaux.

Par conséquent, des fines feuilles de pâte remplies de noix (la pâtisserie orientale que l’on appelle « Baklawa »), même si les noix représentent l’aliment principal, malgré tout, puisque les feuilles de pâte sont constituées de Dagan, il faut réciter la bénédiction de Mézonot et non celle de Boré Péri Ha-‘Ets.

Mais en réalité, cette règle est soumise à une condition :

Lorsque l’aliment fait à base de Dagan est mélangé à un autre aliment dans le but d’ajouter du goût, c’est l’aliment fait à base de Dagan qui est l’aliment principal. Mais lorsque l’aliment fait à base de Dagan n’est là que pour solidifier le mélange, ou bien pour assembler les différentes parties du mélange, dans ce cas, l’aliment fait à base de Dagan ne représente pas l’aliment principal de ce mélange, et il faut donc réciter la bénédiction propre au second aliment, et cette bénédiction acquittera l’ensemble.

Cette règle prend sa source dans la Guémara Bérah’ot (37b) où il est expliqué que lorsqu’on a mélangé de la farine à un aliment, mais seulement dans le but d’assembler les diverses parties, on ne récite pas la bénédiction de Mézonot sur cet aliment. Telle est l’opinion de MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.208).

A partir de là nous apprenons pour les gâteaux fais d’œufs, d’huile, de sucre ou autre, et dans lesquels on a mélangé un peu de farine (par exemple une cuillère pour chaque gâteau), pas dans le but d’ajouter du goût, mais seulement afin que le gâteau « prenne » et tienne correctement.

La bénédiction d’un tel gâteau est Chéhakol Nihya Bidvaro, car le sucre et les oeufs représentent les aliments principaux, et la farine ne vient que dans le but d’assembler les divers ingrédients du gâteau. Elle ne peut donc pas représenter l’aliment principal.

Il en est de même au sujet des meringues, même s’il arrive parfois que l’on y mélange un peu de farine, malgré tout, leur bénédiction reste Chéhakol Nihya Bidvaro. C’est ainsi que tranche notre maître le RAMBAM dans le chapitre 3 des règles relatives aux bénédictions, que dès lors où l’on a mélangé une espèce Dagan à un autre aliment seulement pour assembler les divers ingrédients de l’aliment, il ne faut pas réciter la bénédiction de Mézonot sur ce mélange. Il ajoute qu’il en est de même lorsqu’on a mélangé l’espèce Dagan à un autre aliment seulement dans le but de lui donner un bon parfum ou une belle couleur, car tant que le Dagan ne vient pas dans le but de donner du goût, il n’est pas considéré comme aliment principal, et il ne faut pas réciter dans ce cas la bénédiction de Boré Miné Mézonot.

On peut déduire des propos du RAMBAM qu’il en est de même lorsqu’on introduit de la farine dans un plat dans le but d’améliorer sa texture, par exemple lorsqu’on introduit de la farine dans une soupe de légume afin de l’épaissir, ou bien lorsqu’on fait une bouillie de farine pour l’ajouter à un bouillon afin de l’améliorer. Dans tous ces cas, la farine ne peut être considérée comme aliment principal, et la bénédiction de cet aliment reste Chéhakol Nihya Bidvaro. De même, des boulettes de viande dans lesquelles on a mélangé des miettes de pain, afin d’en améliorer la texture, leur bénédiction reste Chéhakol Nihya Bidvaro, car les miettes de pain ne viennent pas ajouter du goût, mais seulement pour améliorer la texture des boulettes de viande.

 

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