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Dimanche 9 Hechvan 5772 - 6/11/2011

Extraire l’eau d’une boîte de conserve le Chabbat

Question : Est-il permis de verser pendant Chabbat l’eau contenue dans une boîte de conserve comme une boîte d’olives, de concombres, ou de thon, afin qu’il ne reste que l’aliment, ou bien y a-t-il un interdit à titre de trier ?

Réponse : Dans les précédentes Halah’ott, nous avons traité le sujet de « trier », qui est interdit pendant Chabbat.

Nous avons précisé qu’il n’est permis de trier que lorsque sont réunies 3 conditions :

Trier à la main, et non au moyen d’un objet (comme une passoire) ; Trier l’aliment du déchet, et non le contraire ; Trier dans l’intention de consommer de suite (et non pour plus tard).

Passons à présent au sujet de la question :

L’argument pour interdire

Dans notre sujet, il semble qu’il serait interdit de verser l’eau contenue dans la boîte de conserve en la penchant délicatement, car en agissant ainsi, on tri « le déchet de l’aliment », car l’eau est considérée comme « déchet » puisqu’on ne désire pas l’utiliser, alors que les olives ou le thon ou les concombres sont considérés comme « aliment ».

Verser l’eau est considéré comme trier « l’aliment du déchet »

Mais en réalité, de nombreux grands décisionnaires écrivent que cette façon de trier n’est pas considérée comme trier « le déchet de l’aliment », mais plutôt le contraire, car en définitif, ce qui reste dans la main n’est autre que « l’aliment ».

Ainsi, on extrait donc « l’aliment » du « déchet » qui est versé.

Cette explication correspond aux propos du Michna Béroura (dans son introduction au chapitre 319) selon lesquels, lorsque la Torah interdit de trier pendant Chabbat au moyen d’un tamis, son but est d’interdire de trier de sorte que l’aliment va passer par les orifices du tamis, alors que le déchet restera dans le tamis. Mais dans le cas contraire, si l’aliment est gros et épais et que le déchet est fin au point de passer par les orifices du tamis, dans ce cas, ce geste est considéré comme trier « l’aliment du déchet » (malgré tout, il est interdit de trier de cette façon pendant Chabbat, car on tri au moyen d’un objet).

Telle est l’opinion d’autres grands décisionnaires, et parmi eux, notre maitre le Rav Ovadia Yossef Zatsal.

Peut-on autoriser de verser l’eau, même dans l’intention de ne pas consommer « de suite » ?

À partir de là, il en est de même pour notre sujet.

Il semble que lorsqu’on penche la boîte de conserve afin d’en extraire seulement le liquide, ce geste est considéré comme trier « l’aliment du déchet ».

Cependant, nous avons appris que même lorsqu’on tri « l’aliment du déchet », il n’y a d’autorisation de le faire que lorsqu’on le fait pour consommer « de suite ». Mais si l’intention est de consommer le contenu de la boîte que plus d’une demi-heure plus tard, on ne pourrait pas autoriser.

Mais en réalité, il y a un argument supplémentaire pour autoriser totalement notre problème, car les olives ou les concombres sont très distincts puisqu’ils se tiennent de façon indépendante du liquide qui les entoure, et selon de nombreux décisionnaires, un tel cas ne constitue absolument pas un interdit à titre de trier pendant Chabbat.

De ce fait, même si l’on n’a l’intention de consommer les olives qu’au-delà d’une demi-heure plus tard, selon le strict Din, on peut malgré tout autoriser de verser le liquide contenu dans la boîte.

C’est ainsi que tranche notre maître le Rav Chlita, qu’il est permis de verser pendant Chabbat l’eau contenue dans les boîtes d’olives ou de concombres, car il n’y a là aucun interdit à titre de trier.

Pour les boîtes de thon, il semble que l’on ne peut autoriser que pour l’eau ou l’huile qui est séparée du thon, c'est-à-dire, celle qui se trouve en surface du thon.

Par contre, l’huile ou l’eau qui est véritablement mélangée au thon lui-même, on ne peut pas autoriser de la verser pendant Chabbat, puisqu’elle ne se tient pas de façon distincte à l’extérieure du thon.

En conclusion :

Il est permis de verser pendant Chabbat l’eau contenue dans des boîtes de conserve, en laissant l’aliment lui-même à l’intérieure.

Pour les boîtes de thon, on peut autoriser seulement si l’on verse la majeure partie de l’huile ou de l’eau, mais on ne peut pas autoriser de verser l’eau ou l’huile absorbée dans les diverses parties du thon (sauf si on a l’intention de consommer le thon de façon immédiate).

 

 

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