Le monde ne subsiste que par la Torah et le mérite d’Israël

Les Sages (Chémoth Rabah 29:9) enseignent: «Rabbi Abba dit au nom de Rabbi Yo’hanan: Pendant que le Saint, béni soit-Il, donnait la Torah aux enfants d’Israël, aucun volatile ne volait, aucun oiseau ne gazouillait, aucun bœuf ne beuglait. Les Ophanim ne volaient plus, les Séraphim ne proclamaient plus: «Saint, saint, saint, trois fois saint est l’Eternel Tsévaoth.» La mer ne bougeait plus, les créatures cessaient de parler. Un silence complet régnait sur le monde. L’Eternel dit alors: «Je suis l’Eternel, ton Dieu...»

Commentant d’autre part le verset: «Tout le peuple voyait les voix» (Exode 20:18), Rabbi Yo’hanan (id. 5:9) fait remarquer que la voix se divisait en soixante-dix parties, pour faire comprendre, sans sa propre langue, à chacune des soixante-dix nations, la parole de Dieu. Dieu agit de la sorte pour qu’elles ne prétendent pas plus tard qu’elles n’avaient rien entendu, rien compris. D’autre part, le verset stipule: «Je suis l’Eternel ton Dieu...» pour que les peuples ne puissent pas dire qu’il existe deux autorités suprêmes (Yalkout Chimoni, Yithro, id.).

Un certain nombre de questions se posent sur ces Midrachim:

1) Quel secret redoutable, qui a fait frémir le monde et ce qu’il contient, se cache derrière ce terme «Je suis»?

2) Pourquoi le monde entier dut-il se taire au moment où l’Eternel le prononça? Si c’est pour que toutes les nations l’entendent, nous avons déjà vu que lorsqu’elles entendirent cette parole, elles allèrent consulter Bil’am, et lui demandèrent: «Le Saint, béni soit-Il, fait-Il abattre un déluge de feu ou d’eau sur le monde? Bil’am leur expliqua que Dieu était en train de donner la Torah aux enfants d’Israël... Ainsi, cette parole ayant suffi pour effrayer les nations, pourquoi en plus ce silence de toute la création?

3) L’Eternel qui sonde le cœur de toutes les créatures, savait bien que les nations refuseraient de recevoir la Torah. Commentant le verset: «L’Eternel est venu du Sinaï, il s’est levé sur eux de Séir...», le Talmud (Avodah Zarah 2b) demande: «Que veut-Il à Séir, que veut-Il à Paran?» Rabbi Yo’hanan répond: «Cet enseignement nous apprend qu’avant de donner la Torah, le Saint, béni soit-Il, consulta chacune des nations et la lui proposa, et toutes la refusèrent» (voir tous les détails dans Yalkout Chimoni, Yithro id.).

C’est que, nous l’avons vu, Dieu regarda la Torah, puis créa le monde (Zohar ‘Hadach, Ruth 108a; Zohar I, 24b; II, 161b; Tana débé Elyahou Rabah 31; Béréchith Rabah 1:2; Tan’houma Genèse 5). Le monde entier n’a été créé que pour Béréchith, pour Israël, qui portent le nom de réchith (Béréchith Rabah 1:4), et pour le Saint, béni soit-Il, qui «habite au milieu d’eux» (Exode 25:8).

La Torah étant indispensable pour le monde, on peut se demander comment il a pu subsister avant qu’elle ne fût donnée au Peuple Juif même si elle avait précédé de deux mille ans la création du monde (Béréchith Rabah 1; Avodah Zarah 9a; Zohar II, 161a, etc.). C’est que, le sixième jour, Dieu dit: «Si les enfants d’Israël reçoivent la Torah, c’est bien, sinon Je rends la Création à son état premier de chaos et dévastation. En d’autres termes, jusqu’au don de la Torah, Dieu dirigeait le monde avec grâce et miséricorde, en dépit de la mauvaise conduite morale des générations précédentes: celles du Déluge, de la Tour de Babel, etc..

Après le don de la Torah, la prononciation du terme «Je suis» par l’Eternel, les rênes du pouvoir ont été transmises au Peuple Juif pour le meilleur comme pour le pire. Il est devenu responsable du flux divin d’abondance qui descend sur le monde, et sur les malheurs qui s’abattent sur lui, à Dieu ne plaise.

«Je suis Hachem l’Eternel... jusque là, j’ai régi le monde par l’attribut de grâce et miséricorde (par suite de l’absence de la Torah). Désormais... Je suis ton Dieu, Elohékha, et Je le régis par l’attribut de jugement strict; Je livre le monde entier entre les mains des Juifs et Je le juge par l’attribut de justice. Ainsi le monde ne peut subsister dès lors que par l’étude de la Torah et l’accomplissement de mitsvoth, car tout le flux d’abondance, de bénédictions, qui descend sur le monde, ou bien, à Dieu ne plaise, tous les malheurs passent par les Juifs et dépendent désormais exclusivement des Juifs.»

Toute la créature devait donc garder le silence pour prendre conscience de ce message: le monde ne pourra désormais subsister sans la Torah d’Israël. Toutes les nations se doivent donc de lui permettre d’étudier librement la Torah, d’accomplir les mitsvoth sans entrave, et d’emprunter le chemin de la droiture... Sinon, elles seront sévèrement châtiées.

[Combien sont insensées les nations du monde qui ne comprennent pas et n’ont jamais compris que leur existence même dépend d’Israël... Si les peuples du monde le comprenaient, ils nous auraient littéralement suppliés de nous rendre à nos lieux de culte, d’étudier la Torah, et d’accomplir toutes les mitsvoth... Nos sages enseignent à cet effet que dans l’avenir, le Saint, béni soit-Il, fera descendre les nations en enfer, et leur demandera: «Pourquoi persécutez-vous mes enfants...» (Béréchith Rabah 20:1). En fin de compte les malheurs ne s’abattent sur les non-Juifs, qu’afin que les Juifs en tirent une leçon et améliorent leurs voies (Yébamoth 63a; Rachi sur Exode 7:3), car ils dépendent des Juifs et leur bien-être dépend étroitement de l’étude des enfants d’Israël.]

Par conséquent, si les enfants d’Israël durent faire des préparatifs aussi ardus durant cinquante jours, etc..., c’est parce qu’après la réception de la Torah, ils étaient désormais responsables de la conduite du monde entier.

Selon la traduction en araméen de Yonathan ben ‘Ouziel, du verset: «Vous serez saints pour votre Dieu» (Nombres 15:40), ils ressemblaient à des anges, parce qu’ils accomplissaient la mitsvah des tsitsith, qui, comme on le sait, équivaut à toute la Torah (cf. Nédarim 25a). Ils n’avaient plus de mauvais penchant (Chir Hachirim, Rabah 1:15) et avaient accepté les 613 Mitsvoth qui sont incluses dans les dix Commandements. Cette mission incombe également à ceux qui n’avaient pas entendu les dix Commandements sur le Mont Sinaï, comme il est écrit: «Ce n’est point avec vous seul que Je traite cette alliance, cette alliance contractée avec serment. Mais c’est avec ceux qui sont ici parmi nous présents en ce jour devant l’Eternel, notre Dieu, et avec ceux qui ne sont point ici parmi nous en ce jour» (Deutéronome 29:14-15). Par le mérite perpétuel de leurs ancêtres (Chabath 55a), ils contribuent à faire subsister le monde.

Le Juif doit donc s’engager assidûment dans l’étude de la Torah (Avoth 2:19); et n’est pas libre de s’y soustraire (id. 21). «Celui qui en marchant, étudie la Torah, et interrompt son étude pour s’écrier: «Que cet arbre est beau!...», compromet sa vie» (id. 3:9). Le monde tout entier pourra alors subsister grâce à celui qui ne cesse d’étudier.

 

L’Eternel bénit son peuple par la paix  La Torah et l’abondance dans le monde
TABLE DE MATIERE
La Torah révélée et la Torah cachée

 

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