Car le jugement appartient à l’Eternel

En plus de l’étude de la Torah, l’homme doit nommer des juges et des policiers sur lui-même pour vaincre le mauvais penchant et ne pas transgresser la volonté divine. Autrement, les hommes peuvent en venir à s’entre-dévorer (cf. Avoth 3:2).

Pourquoi alors la Torah a-t-elle fait précéder le juge au policier? Comme nous l’avons déjà vu, c’est ce dernier qui présente devant le juge ceux qui enfreignent la loi. De plus, il garde et protège le juge de toute attaque.

C’est que ces sidroth de Dévarim sont lues durant le mois d’Eloul: Le lion a rugi: qui n’aurait peur! (Amos 3:8): même les plus grands Tsadikim ont peur à la pensée du Jour du Jugement, et tout le monde se prépare pour Roch HaChanah. Car en ce jour tout sera décrété: qui sera élevé ou humilié, qui s’enrichira ou sera appauvri... Les justes n’ont certainement pas péché, mais ils éprouvent des craintes à l’égard de leurs ouailles dont ils sont les dirigeants. Ils éprouvent également des craintes pour eux-mêmes: peut-être seront-ils châtiés pour les fautes de leur génération.

Il convient par conséquent de faire les préparatifs les plus sérieux en vue du jour redoutable du Jugement, et de se choisir les meilleurs défenseurs à cet effet: ce sont essentiellement l’étude de la Torah et l’accomplissement de mitsvoth, et plus on s’y prépare, plus on est digne de louanges.

Nommons donc des juges et des policiers dans toutes nos entrées et préparons-nous sérieusement au jour du Jugement. Car le Saint, béni soit-Il, fait passer devant Lui tout l’univers. Veillons à ce que nos accusateurs ne soient pas en mesure de nous entraîner à faillir: le Juge suprême nous innocentera alors. Le corps exécutif mettra en application Son Jugement et si nous en sortons méritants, il nous accompagnera avec les plus grands honneurs. Sinon, c’est en prison qu’il nous accompagnera, à Dieu ne plaise. Grâce à nos prières et supplications sincères, nous nous nommerons des juges intègres et des policiers honnêtes. Tous ceux qui portent des accusations contre nous se transformeront en anges de  miséricorde, et nos fautes en mérites (cf. Yoma 86b) à condition que nous nous en repentions le coeur brisé. Ce sont eux qui nous accompagneront en paix chez nous à la sortie de Yom Kipour où sort une voix céleste qui proclame: Va manger dans la joie ton pain, car tes actes ont trouvé grâce aux yeux de l’Eternel (Yoma 87b; Tossafoth Véhaamar).

Réfléchissons donc bien en ces jours d’Eloul. Veillons à n’accomplir que des actes louables. Car, maintenant, Dodi Li, mon fiancé est à moi; le Juge suprême est prêt à nous assister... Si nous choisissons le Saint, béni soit-Il, comme notre Juge, nos péchés se transforment en mérites... Si nous allons nous recueillir sur la tombe des Tsadikim durant le mois d’Eloul, c’est dans l’espoir que par leur mérite, Dieu ait pitié de nous. Si notre téchouvah est profonde et sincère, même les policiers qui nous ont traités cruellement avant de nous présenter devant le Juge nous protégeront de tout mal.

L’homme a tendance à avoir peur des gens de l’extérieur qui le regardent, mais n’éprouve pas la même crainte de son Créateur qui voit tout ce qui se passe chez lui. Dehors, il se conduit poliment pour que personne ne dise du mal de lui; il voit les juges et policiers qui suivent tous ses pas, mais chez lui il fait ce que bon lui semble: il ne se rend tout simplement pas compte du fait que c’est le Créateur du monde et le Juge suprême qui le regarde constamment.

Le juge regarde l’homme au dehors et scrute ses actes au dedans. Les policiers qui ne l’épient qu’au dehors ont peur du Juge, et leur vie est entre Ses mains... même s’ils sont armés. Ainsi, c’est bien le juge qui est plus important que le policier. A la veille de sa mort, Rabbi Yo’hanan réunit ses disciples et leur dit: Pourvu que vous craigniez autant le Ciel que l’homme en chair et en os. Seulement? lui demandèrent-ils. ...car celui qui commet un péché se dit en lui-même: Pourvu que nul ne me voie! leur expliqua-t-il (Bérakhah 28a).

C’est ce qui arrive à celui qui se juge constamment: dans la rue, chez lui, au bureau, à son travail. Celui qui compare la perte que pourra lui occasionner un péché avec le profit qu’il pourra en tirer (Avoth 2:1) fuira toute envie de transgresser la volonté divine et ne veillera qu’à accomplir les commandements divins. L’Eternel viendra certainement à son aide.

Le Midrach Talpyoth parle de ‘Hanokh qui était cordonnier et disait chaque fois qu’il enfilait l’aiguille: Que le nom de Sa Royauté soit béni à jamais. Cette bénédiction ne s’applique que lorsqu’on accomplit une mitsvah. Or, quelle mitsvah y a-t-il à enfiler l’aiguille pour coudre des chaussures?

Quand on accomplit une mitsvah, on veille à s’y concentrer au maximum, car elle vise essentiellement à glorifier l’Eternel. En revanche, quand on coud des souliers, répare une montre, etc. on reçoit un paiement de celui pour qui on travaille. ‘Hanokh nous donne ici une leçon extrêmement importante: l’homme pense toujours au gain que doit lui rapporter son travail. Il est donc susceptible de ne penser qu’au côté matériel de son acte: plus de souliers à coudre, de montres à réparer... Le respect des délais peut entraîner une négligence et un travail mal fait. ‘Hanokh nous apprend que tout travail, même s’il est seulement matériel, doit s’accomplir dans la plus grande concentration, le plus grand sérieux, pour ne pas en arriver à la moindre trace de vol c’est pour cela qu’il faisait à chaque couture des yi’houdim en s’appliquant à sa tâche.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même: c’est un grand principe de la Torah (Yérouchalmi Nédarim, 9:4; Béréchith Rabah 24:8). La crainte du Ciel doit s’exprimer essentiellement dans la conduite de l’homme vis-à-vis de son prochain. Celui qui n’en est pas imprégné finira par être malhonnête et tromper ses clients. Dans notre contexte, il ne mettra que peu de clous dans la fabrication des souliers par souci d’économie en volant ses clients...

Il convient donc de voir l’Eternel en tout lieu et en toute situation, et de diriger constamment son regard vers le Seigneur, aussi bien sur le plan matériel que spirituel. Imitons l’exemple de ‘Hanokh qui s’est institué juge et policier sur lui-même, et a compris qu’en faillant dans ses relations avec autrui, il diminuait sa dévotion. Dieu aide celui qui s’efforce de se conformer à Sa volonté. Ce pouvoir d’introspection est un don gratuit de la part de l’Eternel, plus particulièrement en ces jours de miséricorde qui nous préparent aux Jours Redoutables. Celui qui agit de la sorte sera digne de s’élever au plan spirituel et d’être inscrit dans le livre de la vie, de la bénédiction et de la paix.

 

 

Tu institueras des juges et des policiers contre les ruses du mauvais penchant
TABLE DE MATIERE
Le secret des villes de refuge. La voie de la vie pour chaque Juif.

 

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