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Rabbi Israel Yehochoua Tronk Le Rav De Koutna

Rabbi David Tronk était un homme simple, droit et craignant Dieu. C’était un instituteur compétent qui faisait son travail à la perfection. Un homme riche et talmid ‘hakham, Rabbi Zalman Posner, le prit comme précepteur pour ses enfants. Rabbi David accepta, à condition que son jeune fils, Yéhochouali, puisse également suivre les cours.

Le jour du Chabath, les talmidei ‘hakhamim de la ville avaient l’habitude de se réunir chez Rabbi Zalman pour parler de Torah. Celui-ci présidait la table et exposait les explications qu’il avait composées pendant la semaine.

Un jour, Rabbi Zalman fit un long discours très approfondi qui impressionna beaucoup les auditeurs. On lui fit de grands compliments sur son intelligence.

Tout à coup, le petit Yéhochouali sauta de son siège et se mit à présenter de nombreuses objections sur ce qu’avait dit Rabbi Zalman. Au début, il essaya d’y répondre, mais à la fin il fut obligé de reconnaître que le garçon avait raison.

A la sortie du Chabath, Rabbi Zalman partit en voyage à Varsovie pour ses affaires. En chemin, il lui vint à l’esprit une réponse aux objections de Yéhochouali, et il ordonna immédiatement au cocher de rentrer à la maison.

Il arriva à minuit. Les habitants de la maison dormaient déjà, et la porte était hermétiquement close. Il se mit à frapper, et tout le monde se réveilla. Sa femme eut très peur et demanda : « Pourquoi es-tu rentré, qu’est-ce qui s’est passé ? »

Rabbi Zalman répondit : « Je suis rentré à cause de toi, Yéhochoua. J’ai une bonne réponse à tes questions. » Yéhochouali écouta attentivement ses propos, mais sans le laisser terminer, il détruisit d’un geste de la main tout l’édifice qu’il avait construit en chemin.

Rabbi Zalman soupira : « Je me suis fatigué pour rien à rentrer à la maison... tu n’a aucune pitié de moi... ». Ce jeune garçon finit par être très célèbre et connu affectueusement de tous sous le nom de Rabbi Yéhochouali Koutner. Quand il grandit et devint une notoriété, il faisait souvent de grands éloges de Rabbi Zalman, disant de lui : « Il était droit dans les paroles de Torah. »

Israël Yéhochoua est né en 5681 (1820). Dès son jeune âge, on lui découvrit des dons extraordinaires. Tous ceux qui le connaissaient témoignaient que c’était un enfant prodige, qui était né pour la grandeur.

A l’âge de quatorze ans, il avait des quantités de propositions de mariage, mais c’est le gaon Rabbi Méïr Posner de Schotland, auteur du Beit Méïr, qui l’emporta et dont il épousa la fille.

Il resta chez son beau-père pendant six ans à étudier la Torah nuit et jour. Sa renommée se répandit dans tous les environs, et les gens de la ville de Schrensk le nommèrent Rav de leur communauté. Il n’avait alors que vingt ans.

Il fut Rav pour de courtes périodes dans un certain nombre de villes, passant rapidement de l’une à l’autre, entre autres Gombin, Wourki et Poltousk. En 5621 (1861), il fut nommé Av Beit Din de la splendide communauté de Koutna, qui mérita de lui donner le nom sous lequel il est connu jusqu’à nos jours, Rabbi Yéhochouali Koutner.

A Koutna, il établit une yéchivah, où beaucoup de jeunes gens des environs se rassemblèrent pour venir écouter son enseignement. Il devint célèbre comme enseignant de la Torah et auteur de merveilleux commentaires. Il savait attirer à lui les cœurs des jeunes et y implanter l’amour de la Torah et la crainte du Ciel.

Voici comment il expliquait le verset « Eduque le jeune garçon d’après sa propre voie, même quand il vieillira il ne s’en éloignera pas » (Proverbes 22, 6) : « La voie du jeune garçon désigne ce dont il est capable, non pas ce qui flatte l’honneur de son éducateur. A ce moment-là, même quand il vieillira il ne s’en écartera pas, car ce que le garçon a appris en accord avec son caractère restera en lui à jamais, mais s’il n’a pas été éduqué selon sa personnalité et sa voie propres, alors quand il grandira il abandonnera tout cela. »

Il y avait des liens d’affection profonds entre lui et le gaon Rabbi Avraham de Sokhotchov, auteur de « Avneï Nezer », qui disait toujours beaucoup de bien du Rav de Koutna. Il allait même de temps en temps trouver le Rabbi de Kotzk, beau-père de Rabbi Avraham.

Son amour pour Erets-Israël est une histoire en soi. Il l’aimait de toute la chaleur de son coeur et agit pour elle de toute son âme et de tous ses biens.

En 5655 (1895) il partit en Erets-Israël avec son gendre le gaon Rabbi ‘Haïm Elazar Wachs, auteur de Néfech ‘Haya, Av Beith Din de Kalisch. Là-bas, on les reçut avec de grands honneurs. Un certain riche donna dix mille roubles pour les pauvres d’Erets-Israël et les confia aux tsaddikim pour qu’ils les utilisent à leur idée. Avec cet argent, ils achetèrent quelques bâtiments à Jérusalem et y installèrent des gens pratiquants, selon un tirage au sort, pour cinq ans, au bout desquels le tirage était renouvelé.

Ils achetèrent également un grand verger à Kfar ‘Hitin auprès de Tibériade et y plantèrent des etroguim.

Ils discutèrent avec tous les grands de la Torah pour les convaincre de donner la préférence aux étroguim d’Erets-Israël sur ceux de la Diaspora. Et avant la fête, ils vendaient eux-mêmes les étroguim aux acheteurs.

Quand il rentra d’Erets-Israël, il poussa plusieurs personnes riches à y acheter du terrain, mais à la condition qu’elles aillent elles aussi s’installer là-bas.

Un jour, un homme riche vint le trouver pour lui demander conseil sur l’établissement d’un grand fonds de commerce en Erets-Israël. Le Rav lui demanda : « – Désirez-vous vous installer là-bas ? – Non, répondit l’homme. J’ai l’intention d’envoyer de l’argent en Erets-Israël pour que les amis du Rav fassent du commerce avec. » Le Rav, qui savait qu’il est impossible de compter sur les autres et avait peur que le riche ne se mette à dire du mal du pays s’il venait à perdre son argent, lui répondit par une plaisanterie mordante :

« Je connais des riches qui abandonnent leur argent en diaspora et vont eux-mêmes s’installer en Erets-Israël pour y être enterrés ; mais je n’ai jamais vu et je n’ai jamais entendu dire qu’un homme installé en diaspora envoie son argent pour qu’il soit enterré en Erets-Israël ! »

Il resta à Koutna pendant trente-deux ans, tout en éclairant le monde entier. Et tout le peuple, du plus petit au plus grand, connaissait, avait entendu parler et parlait du grand Rav de sa génération, Rabbi Yéhochouali Koutner. Le 25 Tamouz 5653 (1893) il quitta ce monde à l’âge de soixante-douze ans.

Il nous a laissé trois livres, Yéchouat Israël sur ‘Hochen Michpat, Yavin Da’at sur Yoré Déa et Yéchouot Malko sur le Rambam.

 

 
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