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Rabbi Tsvi Hirsch Rabinovits

Parmi les très grandes personnalités de la Torah de Russie, Rabbi Tsvi Hirsch, le Rav de Kovno, occupe une place particulièrement honorable. C’était un homme agréable et rempli de qualités morales, qui brillait non seulement dans la halakhah, mais aussi dans sa façon de vivre. Il aimait la vérité et la paix, ne flattait personne, et savait donner à sa vérité un aspect de générosité et d’amour.

Outre le fait qu’il était brillant en Torah et expert dans tous ses domaines, c’était également quelqu’un de très habile et de très sociable, qui connaissait parfaitement les affaires de ce monde. Les pauvres étaient toujours bien accueillis chez lui et les riches le soutenaient et l’aidaient dans sa lourde tâche en faveur de la communauté d’Israël. Il avait aussi un visage noble et beau qui éveillait le respect et l’admiration de tous ceux qui étaient en contact avec lui.

Rabbi Hirschel, c’est ainsi qu’on l’appelait, est né d’un père qui était une lumière de l’exil, Rabbi Yitz’hak El’hanan, en 5608 (1848) à Nechvits, où son père était Rav.

Depuis sa plus tendre enfance, il montra des talents exceptionnels, une compréhension vive, une grande  mémoire, et il était connu comme un enfant prodige. Apparemment, son père ne trouva pas pour lui de précepteur qui convienne, et il lui enseigna lui-même la Torah. Il lui fit acquérir une vaste connaissance du Talmud et des décisionnaires, et à un très jeune âge il était déjà connu comme un grand de la Torah.

A dix-huit ans, il épousa la fille d’un homme très riche, Rabbi Méïr Salts de Sloutsnik, une petite ville proche de Vilna. Pendant huit ans il vécut chez son beau-père où il étudia la Torah jour et nuit.

Alors qu’il était encore jeune, on lui proposa un poste de Rav, mais il ne voulait pas utiliser la Torah à des fins personnelles, car par nature il avait l’âme délicate et l’esprit noble, il était très modeste et il fuyait les honneurs.

On raconte que lorsqu’il était déjà Rav de Kovno, un jour il se promenait dans la rue et il rencontra un puiseur d’eau de la ville, qui portait l’eau sur ses épaules dans des seaux. Rabbi Hirsch s’adressa à la personne qui l’accompagnait et lui dit : « Croyez-moi, j’envie cet homme et son métier, car lui est libre et indépendant. »

Entre temps son père devint Rav de la ville de Kovno, et Rabbi Hirschel alla y vivre et y ouvrit une usine. Mais même à l’époque où il était commerçant et industriel, pendant neuf ans, il consacra la plupart de son temps à la Torah. Son bureau était constamment plein de rabbanim et d’érudits qui venaient discuter avec lui. De plus, il dépensait beaucoup d’argent pour des érudits en Torah sans ressources, et il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il n’ait pas réussi dans son commerce et qu’il ne soit rien resté de toutes ses affaires. On raconte que lorsque Rabbi Yitz’hak El’hanan apprit que son fils avait perdu tous ses biens, il en fut très satisfait, et dit : « Maintenant, je suis sûr que mon fils sera un Rav. »

Son premier poste de Rav fut dans la ville de Mittawa en Kourland. Pendant tout le temps où il y resta, il entretint une correspondance constante avec son père sur des sujets de Torah. Il put étudier dans le calme et la sérénité, et se prépara à devenir l’un des plus grands décisionnaires de sa génération.

En 5548 (1888), les responsables de la communauté de New York s’adressèrent à Rabbi Tsvi Hirsch pour lui demander de venir être le Grand Rabbin de la ville. Mais il refusa, disant qu’il était capable d’être rabbin dans une communauté bien ordonnée bâtie sur des bases anciennes, mais pas dans une communauté nouvelle qui manquait de tradition religieuse (rapporté par le Rav M.S. Schapira, Talpiyot Année 3, numéros 1-2). Mais quand Rabbi Ya’akov Yossef devint Grand Rabbin de New York, Rabbi Tsvi Hirsch le remplaça comme prédicateur et responsable du Beith Din de Vilna. En peu de temps, il conquit les cœurs comme orateur, maître et dirigeant dans tous les domaines, comme un homme qui savait répondre à la personnalité de tout un chacun.

Après la mort de son père, Rabbi Yitz’hak El’hanan, en 5657 (1896), Rabbi Hirsch devint Rav de Kovno. Là commence une nouvelle période de sa vie. A son époque, la ville est devenue le centre de la vie juive en Russie, et à chaque fois qu’il y avait un malheur ou un mauvais décret, on s’adressait à lui de tous les coins du pays. Il devint l’un des plus grands décisionnaires de sa génération : de toute l’étendue de la Russie et de l’Allemagne on lui envoyait toutes sortes de questions, et il répondait à chacun.

Les avrekhim du collel de Kovno se réunissaient autour de lui la plupart des Chabbats de l’année après le troisième repas, et il leur exposait ses commentaires et ses responsa, qu’ils avaient énormément de plaisir à entendre, bien qu’étant tous eux-mêmes des grands en Torah.

Il travaillait beaucoup pour la communauté, et fut choisi par le ministre Dornova comme président de la réunion des rabbanim qui eut lieu à Saint-Pétersbourg et réunissait les rabbanim et les responsables communautaires les plus importants de Russie. Il veilla magnifiquement sur la sainteté d’Israël. Quand la Russie édicta un décret selon lequel les instituteurs juifs devaient avoir un diplôme laïque, ce qui représentait un danger pour les ‘hadarim, Rabbi Tsvi Hirsch travailla de toutes ses forces à son annulation, qu’il finit par obtenir. En 5653 (1897) il aida beaucoup le docteur Demba dans sa célèbre lutte contre l’interdiction de la che’hita de la part du gouvernement russe.

Au début des années quatre-vingts, il y eut un décret d’exil pour tous les juifs de Lituanie qui vivaient en Kourland, ce qui constituait un grand danger pour les milliers de personnes qui s’y trouvaient depuis de nombreuses années. Rabbi Tsvi ne connut aucun repos avant d’avoir rassemblé des signatures de hauts fonctionnaires du Kourland sur un document exprimant leur opinion que ce renvoi frapperait durement l’économie de la région. Lui-même partit à Saint-Pétersbourg où il se démena pour faire annuler le décret.

Il n’avait pas seulement un intellect prodigieux, mais aussi une grande intelligence du cœur. Il se réjouissait de pouvoir faire du bien, et exultait quand il réussissait à rendre service à quelqu’un qui s’adressait à lui. Le Rav Moché Chemouël Schapira, directeur de la yéchivah de Rabbi ‘Haïm Berlin, raconte : « Un jour un envoyé de la yéchivah de Rabbi Zlaman Sender vint le trouver. C’était par un hiver très rigoureux, et l’homme tremblait de froid des pieds à la tête. Il voulut acheter des chaussures fourrées pour se réchauffer les pieds, mais ne savait où s’adresser. Le Rav me demanda de lui montrer l’endroit. Et quand nous sommes revenus vers lui, il m’a dit : « Tu ne peux pas imaginer quelle grande mitsvah tu as faite, c’est vraiment préserver une vie. » »

Il se contentait de peu, haïssait la corruption et ne voulait recevoir de cadeaux à aucun prix. Quand il tomba malade et que les médecins lui ordonnèrent d’aller en Allemagne pour se soigner, il ne pouvait pas se le permettre financièrement, mais il ne le raconta à personne, même en allusion.

Rabbi Tsvi Hirsch faisait partie des plus grands masmikhim [ceux qui ordonnent les rabbanim] de sa génération. Les avrekhim du collel qui étudiaient à Kovno, après avoir fini leur programme d’études, étaient ordonnés par lui. C’était considéré comme un grand honneur de recevoir la semikhah de lui.

Rabbi Tsvi Hirsch mourut le 2 Chevat 5670 (1910), et repose à Kovno.

 

 

 
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