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Rabbi Yera’hmiel Yehouda Meir Kalisch • Le Admor d’Amchinov

Les ‘hassidim racontent qu’après la mort de Rabbi Yitz’hak Kalisch, le fondateur de la dynastie des Admorim de Worki et d’Amchinov, son fils, Rabbi Ya’akov David, vint d’Amchinov à Kotzk. Rabbi Men’ahem Mendel de Kotsk lui demanda s’il avait déjà vu en rêve son père, Rabbi Yitz’hak de Worki. Il répondit que non. Rabbi Mena’hem Mendel lui dit : ‘Moi j’ai vu votre père. J’étais dans le monde d’en haut et je le cherchais. Je voulais le voir, et j’ai demandé où était notre Rabbi Yitz’hak. Les anges du service m’ont dit d’aller dans la demeure supérieure pour le chercher. Je l’ai d’abord cherché parmi les disciples du Ba’al Chem Tov, et ils m’ont dit qu’il se trouvait dans une demeure plus élevée. Je l’ai cherché ensuite dans la demeure des A’haronim, du Beith Yossef et du Rema, et je ne l’ai pas trouvé. Jusqu’à ce que je rentre dans la demeure des Amoraïm. Et quand j’ai demandé là-bas aussi où se trouvait notre Rabbi Yitz’hak, on m’a dit que non loin de là se trouvait un champ où il y avait un fleuve, auprès duquel se trouvait Rabbi Yitz’hak. Je me suis approché du fleuve et je l’ai trouvé debout, courbé sur son bâton, en train de regarder le fleuve. « Rabbi Yitzh’ak, que faites-vous ici ? » ai-je demandé. Et il m’a répondu : « Ce fleuve est fait des larmes des bnei Israël et je ne peux pas bouger d’ici. » Cette histoire est caractéristique de tous les Admorim de Worki et d’Amchinov, et entre autres de Rabbi Yera’hmiel Yéhouda Méïr Kalisch d’Amchinov. Tous avaient un amour d’Israël extraordinaire et prenaient toujours sa défense. Le cœur du Admor Rabbi Méïrl renfermait un amour d’Israël qu’il avait hérité du père de son grand-père le tsadik Rabbi Yitz’hak de Worki, le « Ohev Israël », comme l’appelaient les tsadikim  de sa génération.

Le Admor Rabbi Méïrl est né en 5661 (1901) dans la ville de Peschis’ha en Pologne, du Admor Rabbi Chimon Chalom d’Amchinov. Pendant sa jeunesse il fut éduqué dans la maison de son célèbre grand-père le Admor Rabbi Mena’hem d’Amchinov. Il y apprit beaucoup de Torah et vit également comment son saint grand-père servait Dieu dans la crainte. Celui-ci lui raconta qu’il avait une fois entendu de son père, Rabbi Ya’akov David, les paroles suivantes : « Quiconque occupe le siège des Admorim doit, au moment où il lit la pitka, ressentir la douleur de l’autre comme si c’était la sienne propre. » Et Rabbi Méïrl hérita effectivement cette caractéristique de ses saints ancêtres. A chaque fois qu’il entendait parler des malheurs d’un juif et de sa souffrance, il tremblait de tout son corps. Il oubliait ses propres épreuves qui étaient pourtant considérables pour se consacrer entièrement au prochain et s’efforçer de l’encourager et de lui donner de bons conseils.

Après la mort de son grand-père, alors qu’il avait vingt ans, il s’attacha à son père Rabbi Chimon Chalom et l’aida à diriger la communauté. Son père s’installa à Otvotsk, près de Varsovie. Ses ‘hassidim achetèrent pour lui une villa dans la forêt, et son beith midrach était toujours rempli de juifs qui venaient écouter sa Torah ainsi que lui demander conseil dans divers domaines. Dès ce moment-là Rabbi Méïrl se fit remarquer par ses qualités exceptionnelles. C’était un étudiant assidu en Torah, il aimait les hommes et les rapprochait de Dieu. Il consacrait beaucoup de son temps à aider quiconque avait besoin d’aide. Il n’employait pas de secrétaire, mais donnait lui-même ses propres coups de téléphone et cherchait des relations qui puissent l’aider à secourir ceux qui étaient dans le besoin.

En 5699 (1939), quand les Allemands rentrèrent en Pologne, Rabbi Méïr et son père s’enfuirent à Vilna, d’où ils continuèrent leur route vers l’Extrême-Orient, jusqu’à Shanghai. Pendant leurs années d’exil à Shanghai, leur maison était largement ouverte aux milliers de bnei Torah exilés dans ce pays. Son père Rabbi Chimon Chalom et Rabbi Méïr aidaient de toutes leurs forces tous les réfugiés qui se trouvaient à Shanghai. Ils savaient toujours trouver les mots qui convenaient pour encourager les cœurs brisés à savoir attendre des jours meilleurs.

En 5706 (1946), après la guerre, ils allèrent en Amérique et s’installèrent au début à Williamsburg, puis à Borough Park. Au bout de peu de temps, leur maison devint un phare de lumière pour les plus lointains aussi bien que les plus proches, et chose extraordinaire, les enfants d’Amérique qui n’avaient jamais connu ni entendu parler d’Amchinov devinrent des ‘hassidim du père et du fils. Rabbi Méïrl apprit très rapidement l’anglais et sut comprendre la mentalité de la jeunesse américaine. Par son expression affable et le charme de sa conduite, il réussit à attirer à lui le cœur des jeunes. Les scientifiques et les penseurs venaient le trouver pour parler avec lui et lui demander conseil. Rabbi Méïrl réussit à leur montrer le chemin du retour à la Torah et aux mitsvot.

L’un des plus grands éducateurs d’Amérique m’a raconté qu’un jour, il était allé lui demander conseil sur l’éducation de son fils. Rabbi Méïrl lui avait donné un conseil. Au début, il ne l’avait pas bien compris, mais au bout d’un certain temps il avait saisi combien ses paroles étaient grandes. Il pénétrait dans l’âme de l’enfant et savait ce qu’il lui manquait.

En 5714 (1954), après la mort de son père, Rabbi Méïr prit sa place. Au début il ne le voulait pas, car il était très humble, mais les ‘hassidim se rassemblèrent autour de lui, ce qui fit de lui le Admor et le dirigeant de la communauté des ‘hassidim.

La Admor Rabbi Méïr transporta son beith midrach à Jérusalem, et le quartier de Bayit Vagan eut le mérite que ce tsadik y vive pendant ses vingt dernières années.

Comme en Amérique, en Erets Israël aussi sa maison était largement ouverte, et son beith midrach était un centre d’attraction où affluaient de nombreuses personnes, qu’il recevait toutes aimablement. Il suffisait de regarder son visage lumineux qui brillait de joie pour se sentir mieux, ne pas désespérer et espérer dans le salut de Dieu. Des ‘hassidim proches et lointains, ainsi que des habitants du quartier, parmi lesquels aussi des mitnagdim, venaient le voir pour lui demander ses conseils et sa bénédiction.

Il était très humble. Jamais personne ne lui a dit bonjour en premier, il s’empressait toujours de saluer chacun et de lui demander de ses nouvelles. Je me souviens qu’une fois, je suis rentré dans son beith midrach pour prier min’ha, et un juif est venu me dire bonjour. Ensuite j’ai appris que c’était le Rabbi en personne.

En Erets Israël il fonda une yéchivah. Rabbi Méïr disait : « Celui qui dit qu’il n’a pas de Torah mais qu’il a de la ‘hassidout se trompe, sans Torah il n’y a pas non plus de ‘hassidout. » Il demandait à ses ‘hassidim d’étudier la Torah et la halakhah. Avant chaque fête il exigeait qu’on étudie les halakhot concernant cette fête. Il s’exprima un jour en disant qu’on n’étudie pas, par exemple, les lois de Soukot la veille de la fête, car on n’entre pas dans la soukah avec la tête mais avec les pieds.

 

 
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