La Torah, clé de la Rédemption

Les enfants d’Israël se trouvaient donc partout, comme nous l’avons vu, dans les théâtres, les cirques, négligeant totalement l’étude de la Torah et «les Egyptiens conçurent de l’aversion pour les enfants d’Israël» (Exode 1:12). S’ils avaient fréquenté les synagogues et Yéchivoth que leur avait préparées notre patriarche Jacob, les Egyptiens ne les auraient pas vus et «n’auraient pas rendu leur vie amère par de rudes travaux sur l’argile et la brique» (Exode 1:14). Ils auraient, en outre, réparé la faute d’Avraham qui se servit de ceux qui étudiaient la Torah pour faire la guerre. La tribu des Lévi, elle, ne s’adonnait qu’à l’étude de la Torah.

Comme nous l’avons dit, les enfants d’Israël étaient certainement en mesure d’accéder à des niveaux très élevés grâce à l’étude intensive de la Torah, mais «celui qui n’enrichit pas ses connaissances, les appauvrit et est passible de mort» (Pirké Avoth 1:13, Ta’anith 31a). Ainsi, un rude exil fut décrété pour eux parce qu’ils n’avaient pas intensifié leur étude de la Torah.

A cet effet, le Ramban pose la question: Pourquoi «quand seront accomplis les jours de son abstinence», le nazir doit-il offrir «un agneau d’un an... une brebis... et un bélier en sacrifice!» (cf. Nombres 6:10-14). Quel péché a-t-il commis? C’est que, répond le Ramban, pendant tout le temps de son abstinence, il est consacré à l’Eternel (id. 8): il doit constamment parfaire sa pureté et sa sainteté. Il aurait du ainsi continuer à être nazir toute sa vie. Mais dès qu’il veut retourner à ses passions impures de ce monde matériel, il doit offrir un sacrifice pour faire expier ses fautes. Ne pouvant intensifier et ajouter de la sainteté et de la pureté, il doit se faire expier par un sacrifice.

Nous avons une fois demandé à nos jeunes étudiants de la Yéchivah: «Ceux d’entre-vous qui nous quittent pour leurs affaires et y prospèrent, montrent qu’ils ont sans aucun doute beaucoup de talent. Pourquoi alors ne pas consacrer toutes ces possibilités à l’étude assidue de la Torah, et s’élever dans la crainte du Ciel? Pourquoi alors quitter la Yéchivah? C’est ce que vous demandera votre Créateur?» Là aussi l’accusation est la même: le fait de ne pas ajouter et intensifier son étude se révèle néfaste.

C’est finalement parce qu’ils ont négligé l’étude de la Torah que les enfants d’Israël ont failli franchir la cinquantième porte de l’impureté (Zohar, Yithro 39a) sans s’en rendre compte. Mais le Saint, béni soit-Il, ne lèse aucune de Ses créatures (Nazir 23a; Bava Kama 38a). Il les a libérés d’Egypte parce qu’ils ont, comme nous l’avons vu, veillé à conserver leur langue, leur nom, et leur costume. Cependant, s’ils s’étaient adonnés à l’étude de la Torah avec la même ardeur que les membres de la tribu de Lévi, ils n’auraient pas été esclaves en Egypte et n’auraient pas franchi les quarante-neuf portes de l’impureté. Toutefois, leur esclavage les a du moins aidés à purifier les étincelles de sainteté, auquel le pain de misère mentionné dans la Hagadah de Pessa’h, fait allusion. A présent qu’il y a réparation, «que tout affamé vienne alors manger» explique Rabénou HaAri zal.

Cependant, si les enfants d’Israël s’étaient davantage investis dans l’étude de la Torah, ils auraient corrigé ces étincelles sans être asservis aux Egyptiens. Car, nous enseigne le Zohar (III, 270), la Torah est en mesure de nous libérer de l’exil, de rapprocher la Rédemption et de nous protéger des attaques du mauvais penchant. Nous assistons là à quelque chose de stupéfiant: d’une part, les enfants d’Israël ont réussi à rectifier les étincelles de sainteté malgré la médiocrité de leur niveau spirituel; d’autre part, ils ont jalousement veillé aux trois fondements du Judaïsme. Comment l’expliquer? C’est qu’ils n’ont pas exploité à fond les forces héritées de notre patriarche Jacob... «Les actes [et la force] des parents déterminent la conduite de leurs enfants» (Sotah 34a). Ne s’étant pas assez engagés dans l’étude de la Torah et n’ayant pas puisé dans leur âme, cette partie divine, des forces qui viennent de l’étude intensive de la Torah, ils ont failli franchir la cinquantième porte de l’impureté... Cependant, dans Sa miséricorde et Sa bonté, l’Eternel les a libérés malgré tout de l’esclavage. S’Il a agi de la sorte, ce n’est pas parce qu’Il est conciliant (Baba Kama 50a; Tan’houma, Ki Tissa 26), mais Il a sondé les cœurs des enfants d’Israël, et vu qu’ils désiraient en toute sincérité tout rectifier. Il les a alors aidés et conduits à la Rédemption authentique.

 

Article précédent
Table de matière
Article suivant

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan