Vous êtes les enfants de l’Eternel grâce au repentir et à l’union

Commentant le verset: Vous êtes les enfants de l’Eternel, votre Dieu (Deutéronome 4:5). Rabbi Yéhoudah explique: Si vous vous comportez comme des enfants, vous portez le nom de fils. Dans le cas inverse, vous n’êtes pas dignes de le porter. Rabbi Méir dit: De toute façon, vous portez le nom de fils, comme il est écrit: Ce sont des enfants insensés (Jérémie 4:22) et des enfants sans loyauté (Deutéronome 32:20; Kidouchine 36a).

D’après Rabbi Méir, qu’ils soient des tsadikim ou des méchants, ils portent le nom d’enfants. Si un père a par exemple deux enfants dont l’un est plus doué que l’autre, il aura tendance à aimer davantage celui qu’il admire. Il aimera toutefois aussi le moins doué, car il entretiendra l’espoir qu’un jour ou l’autre il changera de voie. Le verset poursuit: Lo tithgodédou Ne formez pas des groupes à part; ne vous divisez pas en agoudoth, groupes. Abayé compare cela à deux tribunaux de la même ville, l’un prononce un jugement selon l’Ecole de Hillel, l’autre selon celle de Chamaï. Les deux tribunaux doivent se trouver dans deux villes différentes.

Que vous soyez tsadikim ou méchants, l’Eternel vous sauvera par le biais du Machia’h, fils de David, à condition toutefois que l’union règne entre vous, qu’aucun de vous n’interprète la Torah selon son bon plaisir, mais en suivant strictement la Halakhah: le libre arbitre d’accomplir ou non ce qui est écrit est donné à chacun.

Le fils de David ne vient que dans une génération toute coupable ou toute innocente (Sanhédrine 98a; Tana Débé Elyahou Zouta 16). Comment peut-on concevoir une génération toute coupable, demande l’auteur du Tanya? N’y a-t-il pas de Justes dans chaque génération? Nos Sages enseignent qu’il n’y a pas de génération qui manque de Tsadikim, comme Avraham, Jacob, Moïse et Samuel (Béréchith Rabah 59:9). Le Midrach enseigne aussi que le monde ne manque pas de trente Justes comme Avraham (Béréchith Rabah 49:7; Tan’houma, Vayéra 13). D’un autre côté, comment peut-on concevoir une génération toute entière innocente? Qu’en est-il alors des méchants, du mauvais penchant, des forces du mal, des péchés?

L’auteur du Tanya répond que cet enseignement se rapporte à l’homme à titre individuel. Le fils de David ne viendra nous libérer que lorsque chacun d’entre nous choisira sa voie: ou entièrement juste, car les méchants aussi accomplissent des mitsvoth, ou tout à fait méchant. C’est le même concept de lo tithgodédou que nous avons vu plus haut.

Le verset poursuit: Lo tassimou kor’hah ben ‘enekhem lamouth Ne vous rasez pas entre les yeux en l’honneur d’un mort. Si la division sévit entre vous, vous entretiendrez bien des doutes sur la Halakhah, et vous serez kor’hah chauves et démunis de-ci de-là: c’est-à-dire vous n’aurez ni ce monde-ci ni le monde futur. Si vous agissez de la sorte, sachez que vous donnez des forces au mort, c’est-à-dire aux forces du mal. L’impureté s’intensifiera et l’exil s’allongera, car vous entretenez la division entre vous et des doutes sur la Torah. Le tribunal doit donc prononcer un verdict halakhique clair, et il sera libre à chacun de l’adapter ou le rejeter, à Dieu ne plaise.

Revenons à l’explication du verset de Rabbi Yéhoudah selon laquelle, ce n’est que lorsque les Juifs se conforment à la volonté de Dieu qu’ils portent le nom de fils. Une simple lecture du verset nous montre clairement qu’il ne fait pas de distinction entre le tsadik et le méchant. D’autre part, Moïse parle aussi de ceux qui vont naître dans l’avenir et qui ne vont certainement pas être tous des justes, et il est certain qu’ils se trouvera parmi eux des méchants. Demandons-nous enfin si ces enfants sans loyauté sont dignes de porter le nom de fils.

Si on s’en réfère à l’interprétation de Rabbi Yéhoudah, nous avons vu qu’avant d’envoyer l’homme dans ce monde, on le fait jurer d’être tsadik et non méchant. Avant donc qu’il ne soit créé, il revêt l’aspect de tsadik. D’autre part, commentant le verset: car Dieu a entendu la voix de l’enfant (Ychmaël) là où il est (Genèse 21:17), Rachi, citant le Midrach (Ekhah Rabah 2:4) rapporte: Les anges accusant Ychmaël dont les descendants allaient faire mourir de soif les enfants d’Israël quelques générations plus tard, le Saint, béni soit-iI, leur répondit: Qu’est-il mantenant: un juste ou un mécréant? Je ne le juge donc que selon ses actes actuels là où il se trouve.

Selon l’interprétation de Rabbi Yéhoudah, ces enfants sans loyauté du verset portaient auparavant le titre de fils, mais il leur a été ôté du fait qu’ils ont cessé de se conformer à la volonté de Dieu. Toutefois, selon l’interprétation de Rabbi Méir, en dépit du fait qu’ils manquent de loyauté, ils portent le nom de fils. C’est ce qu’il a appris de ce qui a été dit d’Elicha’ ben Avouya, connu plus tard sous le nom de Elicha’ A’her (l’Autre): De derrière le rideau, dit-il, j’ai entendu: Revenez, fils rebelles, à l’exception d’A’her. Bien qu’Elicha’ e-t renié sa foi, il porte le nom de ben, fils. Tout ceci ne s’applique qu’au cas où le fils se comporte bien avec son père. Mais dès l’instant où il dévie du bon chemin à un point tel qu’il adopte les moeurs ou la religion d’un autre peuple, il perd ce titre (Sifri id.).

J’ai appris d’un Tsadik à ce sujet que tout dépend de la pureté de la famille: celui qui a été conçu dans la pureté mais dont la conduite n’est pas parfaite, peut facilement vaincre son mauvais penchant et faire téchouvah, car il est foncièrement imprégné de foi. Dans le cas inverse, sa foi est vacillante même si on lui donne une bonne éducation. Les doutes qu’il entretient sur la foi éloignent la Rédemption. Notons toutefois que s’il veille à porter le joug de la Torah, il effacera ces doutes et en viendra à reconnaître clairement le Tout-Puissant.

 

 

La modestie conduit à la bénédiction et transforme la malédiction en bénédiction
TABLE DE MATIERE
Le pèlerinage à Jérusalem engendre l’union et l’élévation de la Chékhinah

 

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